Deux démissions se sont ajoutées jeudi au conseil municipal de Grosse-Île, où quatre postes sur sept sont désormais vacants.
La mairesse, Diana-Joy Davies, et la conseillère du poste no 3, Johanne Clark, ont en effet remis leur démission. Ces départs arrivent à la suite de celle de la conseillère du poste no 4, Katrina Keating, en septembre dernier, et de celle de Marianne Boudreau, en janvier. Dans ce cas-ci, c’est la Commission municipale qui a mis fin au mandat de la conseillère.
Avec seulement trois conseillères en poste, le conseil municipal perd donc son quorum et ne peut plus siéger ni prendre de décisions.
La Commission municipale nomme alors des administrateurs provisoires afin de voir aux affaires courantes et de permettre à la Municipalité de fonctionner.
La directrice générale de Grosse-Île, Carole Lemieux, précise qu’il ne s’agit pas d’une tutelle, mais d’une procédure administrative qui s’enclenche lorsqu’une municipalité perd son quorum.
Invitée à commenter ces départs, Mme Lemieux estime qu’il se passe à Grosse-Île ce qui se passe aussi dans d’autres municipalités du Québec. Les élus, dit-elle, sont mis à mal par la population et souvent par des gens qui ne sont même pas des citoyens de leur propre municipalité et la pression est forte avec toutes les responsabilités qui ont été transférées par le gouvernement provincial vers les municipalités et tout ça pour une rémunération dérisoire.
Elle se dit néanmoins étonnée des tensions entre la population et les élus dans une si petite communauté. C’est une chose qui me surprend beaucoup que des gens qui sont voisins, […] qui ont même des liens familiaux, puissent être aussi durs avec des élus qui en fait sont là pour travailler pour eux, pour que la municipalité, pour que la communauté soit davantage dynamique.
En poste depuis seulement 11 mois, Carole Lemieux souligne l’engagement de la mairesse et des conseillères. Je crois, dit-elle, que ces femmes-là ont vraiment beaucoup donné depuis 2021. Il faut savoir que la direction générale était absente pendant deux ans avant que j’arrive, donc elles ont dû tenir à bout de bras cette municipalité-là. Je suis fière du travail qu’elles ont fait et je suis reconnaissante pour leur implication.
Selon la DG, l’épuisement fait d’ailleurs partie des raisons qui motivent les départs.
Cette fatigue s’ajoute à la baisse de motivation que les critiques amènent. C’est justement cette non-reconnaissance du travail extraordinaire qui est fait par certains citoyens, une poignée de citoyens en fait, qui prennent toute la place
, note la gestionnaire.
C’est à la Commission municipale du Québec que revient la décision d’organiser de nouvelles élections.
Le conseil municipal de Grosse-Île était composé entièrement de femmes, toutes élues sans opposition aux dernières élections générales municipales. Plus de 800 élus municipaux ont quitté leurs fonctions depuis 2021.
LA UNE : Grosse-Île sera gérée par une administration provisoire jusqu’à la tenue de nouvelles élections. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
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