Des entrepreneurs de Pictou réclament un service de traversier plus fiable

Des entrepreneurs de la région de Pictou, en Nouvelle-Écosse, joignent leurs voix à celle du maire pour réclamer un service de traversier plus fiable avec l’Île-du-Prince-Édouard.

Selon eux, les aléas du transporteur Northumberland Ferries cause des pertes de revenus.

Pictou est situé près du terminal de traversiers de Caribou et bénéficie de l’afflux de voyageurs qui utilise le service de traversier entre les deux provinces.

Les entreprises de Pictou, notamment les restaurateurs et les commerçants, ressentent les retombées liées au traversier.

L’hôtel Braeside Country, qui se situe près du terminal de Caribou, accueille aussi plusieurs touristes en déplacement vers l’Île-du-Prince-Édouard.

Or, à la mi-septembre, le NM Confederation a heurté son quai à cause d’une panne. Il pourrait être hors service jusqu’en décembre.

En raison de la situation du traversier, on a reçu beaucoup d’annulations de réservation, note la propriétaire du Braeside Country, Linda Qian. On ne peut pas vraiment leur faire payer des frais d’annulation, ce n’est pas de la faute du client [s’il n’y a pas de traversier].

Les traversiers Saaremaa (à l’avant) et Confederation (à l’arrière) le 6 août 2022 à Caribou, en Nouvelle-Écosse. Le NM Saaremaa est hors service depuis le 22 septembre 2024 et le sera pour le reste de la saison, en raison d’une panne de l’un de ses moteurs. Photo : CBC / Patrick Morrell

Après plusieurs interruptions du service de traversier l’an dernier et la situation actuelle, Linda Qian estime qu’il est temps qu’on se munisse de navires nécessitant moins d’entretiens.

C’est également l’avis de Vivianne LaRivière, commerçante à la boutique de cadeaux et galerie d’art River sur la rue Water, à Pictou.

Plusieurs touristes visitent normalement la région à l’automne, mais là, les temps sont durs, confirme-t-elle. Ses ventes sont en déclin depuis que les traversiers sont à l’arrêt.

C’est des milliers de dollars en différence, déplore-t-elle. J’évalue que les affaires ont approximativement baissé de 30 à 40 %, possiblement encore plus.

Pleins feux sur 2025

Vivianne LaRivière a communiqué avec sa compagnie d’assurance pour voir si une aide au revenu était possible dans ce type de situation, mais elle est restée bredouille.

Si c’était un feu ou quelque chose comme cela, il y a une demande d’indemnisation pour les perturbations d’activités d’entreprises, mais ça ne couvre pas ma situation, bien que ce soit bel et bien une perturbation d’activités de l’entreprise, partage-t-elle.

Le maire de Pictou, Jim Ryan, qualifie la situation de frustrante, mais son inquiétude principale est la prochaine saison touristique.

J’espère vraiment qu’il y a quelqu’un en coulisses qui s’active pour s’assurer que nous disposons d’un service fiable, lance-t-il.

Jim Ryan, maire de Pictou. Photo : CBC / Robert Short

Northumberland Ferries dit être conscient que cette liaison maritime est primordiale pour les deux provinces.

Je peux certainement ressentir leur douleur, affirme son PDG, Jeff Joyce, qui ajoute que toutes les mesures sont prises pour rétablir le service le plus vite possible.

Les équipes travaillent 24 heures sur 24, sept jours sur sept pour réparer le NM Confederation, au chantier naval de Pictou, poursuit-il.

Le transporteur s’est donné la date du 9 décembre comme cible pour la remise en service du navire, mais celle-ci pourrait être devancée.

Par ailleurs, Jeff Joyce se dit convaincu que le service sera stable en 2025. Un traversier de la Norvège récemment acquis doit effectuer la liaison dès mai, tout comme le NM Confederation.

Des essais en mer avec le NM Fanafjord, acheté par Ottawa au coût de 38,6 millions de dollars, sont en cours.

On doit vraiment tout faire pour commencer à rebâtir la confiance que nous avons perdue cette saison auprès des voyageurs, partage Jeff Joyce.

Un autre traversier est en ce moment en construction, mais ne sera pas en service avant 2028.