L’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050 en région constituera un défi, selon un professeur de HEC Montréal. Au Québec, c’est en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine que s’est notamment vendue la plus grande quantité d’essence par habitant en 2022.
C’est ce que révèle notamment le rapport Profils énergétiques des régions du Québec, rendu public mercredi par la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal.
On précise dans le document qu’il s’est vendu un peu plus de 1200 litres d’essence par habitant en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine en 2022, comparativement à une moyenne québécoise de 877 litres par habitant.
C’est certain que si on veut sortir des produits pétroliers, ça va être un défi plus important pour des régions comme la Gaspésie. […] Il faut avoir conscience de ça.
Le coauteur du rapport Pierre-Olivier Pineau précise que la faible densité de la population explique en grande partie ces résultats.

La Côte-Nord et le Bas-Saint-Laurent sont respectivement aux 4e et 5e rang de ce palmarès des 17 régions du Québec en ce qui a trait à la quantité moyenne d’essence vendue par habitant. PHOTO : RADIO-CANADA
Des véhicules plus nombreux… et plus lourds
Selon le même rapport, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine est également la région du Québec où la plus importante augmentation du nombre d’automobiles par 1000 habitants a été observée au Québec, et ce, tous types de véhicules confondus. Entre 2013 et 2021, cette hausse s’est chiffrée à 4,5 % en région alors que dans la province elle s’est limitée à 0,4 %.

Le Bas-Saint-Laurent arrive quant à lui au deuxième rang en ce qui a trait à l’augmentation du nombre d’automobiles par 1000 habitants. PHOTO : RADIO-CANADA
La Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine est aussi une des régions où la taille et le poids des véhicules ont le plus augmenté, et ça, c’est indépendamment de la géographie
, nuance par ailleurs Pierre-Olivier Pineau.
On a de plus en plus de véhicules et de gros véhicules en Gaspésie, et donc, il va peut-être falloir faire des efforts au niveau de la mobilité durable pour ralentir cette tendance et passer à des modes de transport qui sont beaucoup plus sobres en carbone.
Les données contenues dans le rapport Profils énergétiques des régions du Québec démontrent, selon Pierre-Olivier Pineau, que des efforts importants devront être déployés chez nous en vue de l’atteinte des objectifs nationaux de carboneutralité.
Selon lui, un virage vers de plus petits véhicules ainsi qu’une utilisation accrue du covoiturage et du transport de commun en région seront impératifs. Dans certains cas, c’est possible
, rappelle M. Pineau en faisant référence à des changements d’habitudes quant à la mobilité.

Pierre-Olivier Pineau, qui publie depuis une dizaine d’années un rapport sur la consommation et la production d’énergie, estime qu’il est impératif de comprendre l’état des lieux en ce qui a trait à la transition énergétique. Il s’agit selon lui d’une façon de savoir comment améliorer ce portrait. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA
Le professeur martèle toutefois que les différents gouvernements devront être à l’origine de la transition énergétique dans les régions du Québec, notamment par le biais de politiques.
LA UNE : La faible densité de la population explique entre autres les données relatives à la vente d’essence dans notre région, précise Pierre-Olivier Pineau. (Photo d’archives) PHOTO : ISTOCK / GECE33
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