Pour une première fois depuis les dernières années, la population des Îles enregistre un recul démographique, tandis que la croissance en Gaspésie suit son erre d’aller.
C’est ce que révèlent les données provisoires de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
Pour le député de l’Assemblée nationale du Québec, Joël Arseneau, le bilan légèrement négatif
d’une vingtaine de citoyens en moins témoigne du fait que les défis à surmonter dépassent le simple caractère attractif des Îles-de-la-Madeleine
.
Parmi les obstacles qui subsistent, le politicien nomme notamment la difficulté à ouvrir des places en service de garde pour bien desservir les jeunes familles, malgré qu’il souligne des avancées de ce côté depuis 2023.
Il considère aussi que la crise du logement a son rôle à jouer. Même pour les Madelinots, à l’heure actuelle, devenir propriétaire, ce n’est pas simple. Évidemment c’est un problème qui est encore plus grand si on n’a pas déjà une expérience de vie aux Îles puis qu’on veut construire ou que l’on veut tenter de trouver du logement locatif.
Mais les efforts d’attraction et de rétention se poursuivent, rappelle Joël Arseneau.
La Haute-Gaspésie également en reste
La MRC de la Haute-Gaspésie perd elle aussi des plumes. Le préfet Guy Bernatchez indique que son équipe travaille « à temps plein » pour attirer de nouveaux arrivants. Notre population étant vieillissante, parfois les décès dépassent l’arrivée des personnes sur notre territoire.
Variation de population entre 2023 et 2024 par MRC
Il faut savoir que la région compte le plus important nombre de personnes âgées de 65 ans et plus, soit près du tiers de la population. Cette statistique, couplée à la plus faible proportion de jeunes de moins de 20 ans de tout le Québec, donne du fil à retordre tant aux Îles qu’en Haute-Gaspésie.
M. Bernatchez compte également préserver les services acquis au fil des années dans la MRC, que ce soit à l’hôpital de Sainte-Anne-des-Monts, dans les CLSC ou dans les écoles primaires et secondaires
.
C’est une roue. Si on attire du monde, ça amène des gens dans ces services-là et ça fait tourner la roue
, affirme-t-il.
L’objectif numéro un de la stratégie Vivre en Gaspésie suit cette même direction. C’est ce que confirme le directeur de l’organisme axé sur la promotion de la région, Danik O’Connor.
On veut avoir une population active pour répondre au besoin de main-d’œuvre
, dit-il en nommant d’autres domaines où les besoins se font sentir, vers lesquels le recrutement est particulièrement orienté. Je pense à des dentistes, des vétérinaires, des comptables, des notaires
, et la liste continue.

Guy Bernatchez mise entre autres sur l’accès au « terrain de jeu extraordinaire » qu’est l’arrière-pays de la Haute-Gaspésie pour préserver l’attractivité du secteur. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Myriam Fimbry
Un solde migratoire tout de même positif
Pour une 8e année consécutive, la région administrative de la Gaspésie et des Îles dans son ensemble continue d’accueillir plus de résidents et de résidentes qu’elle n’en perd.
Le solde migratoire interrégional est fixé à 486 personnes, ce qui constitue une hausse par rapport à l’an passé.
Le directeur de la stratégie Vivre en Gaspésie est on ne peut plus heureux de ce constat de l’ISQ. On ne peut pas dire que c’est parfait. Il y a quand même des problématiques au niveau du logement, ici comme partout ailleurs au Québec, mais de voir qu’on a encore cette année un solde migratoire positif de plusieurs centaines de personnes, ça nous indique qu’on est dans la bonne direction par rapport à ces enjeux-là.
Somme toute, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine passent donc de 92 059 résidents en 2023 à 92 336 en 2024.
LA UNE : Pour une 8e année consécutive, la Gaspésie et les Îles continuent d’accueillir plus de résidents et de résidentes qu’ils n’en perdent dans leurs échanges migratoires inter-régions. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
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