Pas de permis exploratoire pour les pêcheurs pélagiques du sud de la Gaspésie

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Aucun des pêcheurs pélagiques du sud de la Gaspésie ne participera à l’attribution des permis de pêche exploratoire au homard.

Un seul pêcheur, qui demeure au nord de la Gaspésie, a été autorisé à participer, la semaine prochaine, au tirage des permis attribués au nord de la Gaspésie, dans la zone 19, selon ce que rapporte le président du Regroupement des pêcheurs pélagiques, Ghislain Collin.

Ce dernier dénonce la décision de Pêches et Océans. Ça aurait pu arriver que parmi mes membres, il n’y en est pas un qui ait été tiré au sort, on l’aurait accepté, parce que ça aurait été fair, ça aurait été honnête.

M. Collin rappelle que Pêches et Océans indiquait pourtant, lors de l’annonce de l’émission de ces permis, vouloir privilégier les flottilles en difficulté. Les pêcheurs de harengs de printemps et de maquereaux sont sous moratoire depuis le printemps 2022 et estimaient faire partie du groupe cible.

Ils ont d’ailleurs répondu à l’appel aux pêcheurs allochtones souhaitant participer à cette nouvelle pêcherie, diffusé en décembre par le ministère des Pêches

Ghislain Collin, homardier et président du regroupement des pêcheurs pélagiques du sud de la Gaspésie.

Le président du regroupement des pêcheurs pélagiques du sud de la Gaspésie, Ghislain Collin, ne comprend pas pourquoi le MPO a ainsi exclu les pêcheurs pélagiques. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Jean-François Brassard

Toutefois, dans son document sur les critères et mécanismes d’attribution des permis de pêche exploratoires, distribué aux flottilles concernées en janvier 2025, Pêches et Océans est venu préciser certaines conditions d’admissibilité, dont notamment le lieu de résidence entre Gaspé et Rivière-du-Loup pour la pêche exploratoire qui sera effectuée au nord de la Gaspésie (zone 19).

Les membres du Regroupement des pêcheurs pélagiques résident presque tous au sud de la Gaspésie, au grand dam du président de la flottille, Ghislain Collin.

Il dénonce ces changements de dernière minute. Je n’ai jamais demandé ça! On s’est regroupé pour avoir une voix. Qui a parlé pour les pélagiques? Ce n’est pas un projet pour les flottilles en difficulté. On voit ça comme un protectionnisme régional, mais on est Gaspésiens, nous aussi.

Il avoue toutefois ne pas comprendre pourquoi la règle sur le lieu de résidence ne s’applique pas aux crabiers. J’ai un de mes membres qui pêche aussi le turbot, mais lui est exclu et son voisin, à côté, qui pêche le crabe, lui participe.

D’après M. Collin, ses membres étaient pourtant admissibles selon les critères diffusés lors de l’appel aux pêcheurs publié le 19 décembre dernier. La première série de critères faisant en sorte que les membres pouvaient se qualifier, notre zone de pêche [au maquereau], la zone 16, va jusqu’à Rimouski, explique le responsable du regroupement.

Pêcher un peu, beaucoup

D’autres pêcheurs de poissons pélagiques, non membres du regroupement, pourraient aussi se qualifier s’ils ont au moins effectué un seul débarquement de hareng ou de maquereau entre 2020 et 2023.

Le porte-parole des pêcheurs pélagiques dénonce le laxisme dans les critères de débarquement. Un débarquement par année pendant trois ans sur quatre. C’est ridicule. La personne va avoir rentré 500 livres de maquereau et va avoir le droit de participer. J’ai un de mes membres qu’on appelle le roi du maquereau qui a débarqué 1,5 million de livres à l’hameçon, qui lui est exclu.

Ils ont exclu du roi du maquereau. C’est incroyable! Le pélagique des pélagiques.

Une citation de Ghislain Collin, président du Regroupement des pêcheurs pélagiques de la Gaspésie

Ghislain Collin rappelle qu’il représente les pêcheurs qui vivaient de la pêche pélagique et qui possédaient une entreprise de pêche rentable. Ceux qui ont fait leur vie de ça, ceux qui ont vécu de ça, pas ceux qui sont sortis une fois par année pour le fun.

Au total, 35 permis seront distribués en trois phases aux pêcheurs allochtones dans la zone 19, au nord de la Gaspésie, dont 14 cette année, 12 permis en 2026 et neuf autres pour la saison 2027.

Cette année, la rencontre pour l’attribution des premiers permis, à laquelle sont conviés les pêcheurs pélagiques, se fera la semaine prochaine. Pour les 14 permis en jeu, Pêches et Océans a reçu 101 demandes en provenance de la Gaspésie. De ce nombre, ne restera pour la tirage que les seuls pêcheurs répondant aux critères d’admissibilité.

Pas du tirage dans la zone 17A

Les pêcheurs pélagiques de la Gaspésie n’ont pas pu non plus participer à l’attribution des permis de pêche exploratoire au homard dans la zone 17A au large d’Anticosti.

Parmi les permis distribués aux flottilles allochtones, six ont été accordés aux pêcheurs d’appâts des Îles-de-la-Madeleine. Six permis iront aux pêcheurs de la Moyenne et Basse-Côte-Nord.

Les derniers permis six ont été réservés aux crevettiers résidant entre Rivière-du-Loup et Gaspé ainsi qu’aux détenteurs de permis de crabe des neiges de la zone 12B, sous moratoire depuis 2022, sans spécification de lieu de résidence. Avant de juger de leur admissibilité, Pêches et Océans avait reçu 90 demandes en provenance de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent.

Des crevettiers au quai de Rivière-au-Renard.

Les crevettiers du nord de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent pouvaient participer au tirage des permis de la zone 17A, mais aussi de la zone 19. Photo : Radio-Canada / Joane Bérubé

Le représentant des pêcheurs pélagiques se dit bien heureux pour les flottilles qui pourront relancer leur entreprise de pêche. Je ne veux pas créer de bisbilles avec les autres pêcheurs, souligne M. Collin.

Il souligne toutefois que ses membres sont encore laissés sur le carreau alors que la pêche au hareng de printemps et au maquereau est sous moratoire depuis 2022. On est la seule flottille en difficulté qui n’a pas été aidée

Il demande donc à Pêches et Océans d’accorder aux pêcheurs pélagiques des permis de pêche dans le sud de la Gaspésie où résident la plupart de ses membres.

Une rencontre avec le président du Regroupement des pêcheurs pélagiques et Pêches et Océans devrait avoir lieu à la mi-février.

LA UNE : La pêche au maquereau est sous moratoire depuis le printemps 2022. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada