Pêches et Océans met à jour ses données sur le bar rayé

Publicité

Articles similaires

Comment décortiquer un homard

On retire les pinces On retire la queue On retire les...

Une 150e saison de pêche lancée aux Îles-de-la-Madeleine

Les pêcheurs madelinots ont officiellement pris la mer pour...

Téléjournal : 150e saison de pêche au homard dans l’archipel

Les quais des îles de la Madeleine fourmillent d'activité...

La Coopérative des pêcheurs des Îles prête pour la 150ème mise à l’eau

Les quais des îles de la Madeleine fourmillent d'activités...

Depuis 150 saisons, le cœur des Îles bat au rythme du homard

Sur les quais de Cap-aux-Meules, de Grande-Entrée ou de...

Selon la dernière évaluation scientifique, le nombre de géniteurs dans la rivière Miramichi s’élevait à 340 000 individus l’an dernier. C’est plus de 200 000 de moins qu’en 2023.

Les scientifiques avaient alors estimé qu’il y avait 585 000 géniteurs de bars rayés venus se reproduire dans l’estuaire de la Miramichi.

Chercheure au ministère des Pêches et des Océans, Cindy Breau, qui participe aux évaluations de la population de bar rayé de la rivière nord-ouest Miramichi, rappelle qu’il y a toujours beaucoup de fluctuations dans l’abondance du poisson. L’écart entre 2023 et 2024 est un bon exemple.

Le ministère n’a pas d’explications claires sur les raisons de ces baisses et de ces hausses. Ça peut être des choses comme les prises plus élevées possiblement d’une certaine année, ou peut-être des changements de conditions environnementales, suppose Cindy Breau.

Le ministère considère en général que la population de bar rayé est dans la zone dite de prudence, sauf en 2017. Le ministère avait alors estimé qu’il y avait 1 million de géniteurs de bars rayés en reproduction dans la Miramichi. La population a alors, pour une unique fois depuis été considérée dans la zone dite saine, soit bien au-delà de la limite où le maintien de la population pourrait être compromis.

Cindy Breau rappelle que le poisson, qui nage jusqu’en Floride, est encore à la limite nord de sa zone de distribution.

Après sa reproduction, le poisson entreprend sa migration côtière. Grâce aux mesures de préservation du ministère, depuis 2012, il est désormais présent partout dans le golfe.

Hausse des quotas

L’inventaire réalisé par le ministère sert essentiellement à évaluer les prises de la pêche commerciale qui se fait dans la Miramichi.

La réouverture d’une petite pêche commerciale de 50 000 poissons a eu lieu en 2018.

En 2024, le total autorisé de capture a grimpé à 175 000 individus.

Cindy Breau rappelle qu’une pêche commerciale existait au début de 20e siècle et les débarquements, de 200 000 à 250 000 poissons environ, laissent croire que l’abondance du bar est actuellement comparable à celle de cette époque.

Des bars rayés qui ont été pêchés

En 2018, voyant l’augmentation du stock de bar rayé, Ottawa a décidé de mettre en place un projet pilote de pêche commerciale autochtone sur la rivière Miramichi, au Nouveau-Brunswick. PHOTO : RADIO-CANADA

En 2022, Pêches et Océans estimait l’abondance de géniteurs à 471 800 poissons avec un degré d’incertitude variant entre 201 600 à 1 193 000, ce qui est, relève le ministère, similaire aux années précédentes.

Il y a donc une marge d’incertitude, sur la survie ou l’expansion de la population dans le processus d’évaluation du ministère.

Un retour dérangeant

Dans le golfe, le poisson est maintenant observé dans plusieurs rivières du sud et du nord de la péninsule gaspésienne de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard et même parfois jusqu’à Terre-Neuve.

La présence grandissante de ce poisson vorace et opportuniste suscite d’ailleurs l’inquiétude des pêcheurs de homard et des gestionnaires de rivières à saumon.

Le ministère des Pêches continue par contre de se faire rassurant. Le bar, souligne Mme Breau, vit dans les eaux du golfe depuis des milliers d’années et sa cohabitation avec les autres espèces n’est donc pas nouvelle. Il n’y a rien qui semble indiquer que le bar rayé a un effet néfaste sur le homard dans cette région ici.

On ne peut pas nécessairement attribuer la baisse du saumon de l’Atlantique dans la région seulement au bar rayé. Lorsqu’on regarde en Europe, à d’autres endroits. Des facteurs plus globaux sont à considérer, poursuit Mme Breau.

C’est un généraliste donc il ne va pas cibler des espèces spécifiques.

Une citation de Cindy Breau, chercheure au ministère des Pêches et des Océans

Pêche et évaluation dans la Miramichi

La pêche sportive dans le golfe, qui permet une prise quotidienne de quatre poissons, n’est pas comptabilisée.

Pour mieux évaluer la présence du bar rayé ailleurs dans le golfe, l’Union des pêcheurs des maritimes voudrait réaliser un inventaire durant la pêche d’automne des bars rayés capturés dans les casiers de homard, dans le détroit de Northumberland.

Au Québec, les homardiers aimeraient aussi pouvoir conserver les prises de bar rayé pour les utiliser comme appât.

Un pêcheur sportif debout sur le rivage, avec sa canne à pêche

Le bar rayé peut se pêcher à partir du rivage, ce qui ajoute à sa popularité. PHOTO : FACEBOOK/AKRÖ AU BAR RAYÉ – SERVICE DE GUIDE – ANDRÉ FORTIN

L’estuaire de la rivière Miramichi est toujours considéré comme étant le seul lieu de reproduction du bar rayé du golfe du Saint-Laurent en raison des conditions spécifiques comme la salinité de l’eau, la force des marées.

Il essaie de se reproduire dans d’autres estuaires, mais on ne trouve pas de recrutement dans ces endroits là et c’est présumé que c’est à cause que les conditions ne sont pas propices à la survie des œufs et des larves. Donc, selon Mme Breau, la conclusion est que le bar n’a pas trouvé d’autres estuaires ou personne n’a pas trouvé d’autres estuaires où le bar a réussi à se reproduire.

Le Québec surveille

Au Québec, depuis la réintroduction du bar rayé dans l’estuaire du Saint-Laurent, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) utilise la télémétrie acoustique pour suivre les déplacements des deux populations de bar rayé.

Selon le ministère, des individus des deux populations tirent profit des mêmes habitats de croissance et d’alimentation en période estivale. Chacune des populations utilise par contre des sites d’hivernage et de reproduction bien distincts.

Deux sites de reproduction ont été confirmés dans l’estuaire du Saint-Laurent, soit le bassin de la rivière du Sud à Montmagny et celui de la baie de Beauport à Québec. Des activités de reproduction ont également été observées en amont dans la rivière Richelieu. Toutefois, rien n’indique pour l’instant que ces œufs et ces larves contribuent au maintien de la population.

Un bar rayé dans une rivière

Des bars rayés sont dorénavant très présents dans des rivières à saumon. (Photo d’archives) PHOTO : PÊCHES ET OCÉANS CANADA/MEGHAN WILSON

Québec exerce une veille active dans les rivières de la Gaspésie sur l’identification de sites de reproduction additionnels de la population de bar rayé du sud du golfe du Saint-Laurent. Aucune frayère de cette population n’a été repérée au Québec pour le moment.

Le MELCCFP élabore actuellement le premier plan de gestion pour le bar rayé au Québec, applicable aux deux populations présentes sur le territoire. Sa mise en œuvre est prévue pour la saison de pêche qui débutera en avril 2026. Le plan de gestion vise à faire le point sur leur état de situation, ainsi que l’élaboration d’orientations, d’objectifs, d’actions et

LA UNE : Les fluctuations du nombre de géniteurs de bars rayés dans la Miramichi restent encore plus ou moins bien comprises. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA

PAR