Depuis le début de la campagne électorale, les candidats des principaux partis dans Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine—Listuguj croisent le fer dans une lutte à deux où se multiplient les offensives.
La candidate du Parti libéral du Canada, Diane Lebouthillier, convoite un quatrième mandat. L’avocat Alexis Deschênes porte pour sa part les couleurs du Bloc québécois.
Dès l’annonce de la candidature de ce dernier, en février, celle qui allait devenir sa principale adversaire politique avait réagi par voie de communiqué de presse, remettant en doute les intentions de M. Deschênes et soulignant les lamentations souverainistes et les banquettes sèches de l’opposition.
Depuis, les deux candidats se livrent une vive querelle au moyen de communiqués de presse et de messages sur les réseaux sociaux.
Dans une vidéo publiée sur Facebook le 23 mars, la candidate libérale souligne la menace économique que représentent les politiques de Donald Trump sur la région.
Ce n’est certainement pas le Bloc québécois, les deux bras croisés dans l’opposition à faire des « shows de boucane », qui peut faire quoi que ce soit pour nous défendre, affirme-t-elle sur des images d’Yves-François Blanchet accompagné d’Alexis Deschênes.
Yves-François Blanchet devrait avoir honte de venir se péter les bretelles sur les quais de pêcheurs de la région, écrit-elle dans une autre publication datant du 3 avril. Pendant que j’annonçais des investissements qui vont durer pour des générations, le Bloc québécois a tout fait pour laisser nos ports en décrépitude.
Quelques heures plus tôt, le 3 avril, le représentant bloquiste avait accusé l’ancienne ministre des Pêches d’avoir menti au sujet des questions qui lui auraient été posées par les députés bloquistes en Chambre.
En entrevue avec Radio-Canada, Diane Lebouthillier affirme qu’elle n’a rien contre son adversaire politique. M. Deschênes, je ne le connais pas, reconnaît-elle.
C’est plutôt envers le Bloc québécois qu’elle cultive un sentiment d’antipathie. L’intérêt du Bloc, c’est que rien ne fonctionne, estime la candidate.
À plusieurs reprises, la formation bloquiste s’est opposée à des projets clés pour la région, selon elle.
Le parti d’Yves-François Blanchet a notamment voté contre le budget fédéral de 2024, qui contenait une enveloppe de 463,3 millions sur trois ans afin d’entretenir les ports pour petits bateaux, rappelle l’ex-ministre des Pêches.
Ne venez pas me dire que vous travaillez pour les régions quand on sait à quel point les investissements structurants dans le milieu sont importants, argue-t-elle.
La libérale Diane Lebouthillier brigue un quatrième mandat. Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
La situation sociopolitique actuelle inquiète les électeurs de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine–Listuguj, fait valoir Diane Lebouthillier.
Devant les nombreuses menaces qui visent l’économie de la région, elle estime que la population a besoin d’une personne d’expérience pour la représenter efficacement à Ottawa.
Je pense que quand on veut passer à travers la tempête […], avoir quelqu’un qui a amené des résultats, qui est sur le terrain, qui sait comment les choses fonctionnent, qui a des liens avec le milieu, c’est sécurisant [pour] les gens.
Pour le reste de la campagne, elle indique qu’elle veut continuer de se battre et qu’au cours de la lutte, le ton pourrait demeurer acrimonieux. Je vais continuer de dire ce que j’ai à dire et je vais continuer de défendre ma région.
Je vais répondre à chaque coup
Questionné sur le ton du débat, le candidat bloquiste s’est fait plus incendiaire dans ses propos.
La représentante libérale recourt aux mensonges […] et aux insultes, tranche-t-il. Je pense que ça démontre le fait qu’elle n’a pas d’arguments.
Sans détour, le candidat bloquiste affirme que l’ancienne ministre insulte également les médias régionaux et les chômeurs.
Selon lui, Mme Lebouthillier, qui a également été ministre du Revenu national, a échoué à réformer l’assurance-emploi et laisse tomber les résidents qui militent pour le retour du train de passagers en Gaspésie.
« Les temps sont brumeux et les gens ont besoin d’un phare », affirme le candidat bloquiste Alexis Deschênes. Photo : Radio-Canada / Myriam Ouellette
Alors que l’ordre mondial est bouleversé, les gens ont besoin de quelqu’un de fiable pour les représenter à Ottawa, affirme-t-il.
Ce que je constate aussi grâce à mes visites dans cette campagne, c’est que Mme Lebouthillier ne peut pas être cette personne-là, parce qu’elle n’a pas la fiabilité dont on a besoin pour représenter la Gaspésie, martèle-t-il.
En contrepartie, le Bloc québécois offre plusieurs propositions concrètes pour solidifier l’économie régionale, diversifier les marchés, défendre la gestion de l’offre et bonifier le tissu social, selon Alexis Deschênes.
Son parti veut notamment augmenter les pensions de vieillesse et réformer l’assurance-emploi, ajoute-t-il.
Bien qu’il ait l’intention de réagir et de ne pas se laisser intimider, les escarmouches entre les deux formations politiques ne doivent pas occulter les propositions bloquistes, estime M. Deschênes.
Les électeurs pourront voter par anticipation les 18, 19, 20 et 21 avril 2025. Le jour du scrutin est le 28 avril.
LA UNE : Diane Lebouthillier est candidate pour le Parti libéral du Canada, tandis qu’Alexis Deschênes porte les couleurs du Bloc québécois. Photo : Radio-Canada
PAR Raphaëlle Laverdière avec les informations d’Isabelle Larose
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