Eau potable: : ce qui a provoqué la chute des réservoirs

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Une conjonction d’événements imprévus a mis à rude épreuve le réseau d’eau potable de l’île centrale et de Grande-Entrée au début du mois d’avril. La Municipalité des Îles-de-la-Madeleine a dû mobiliser ses équipes et appeler à la solidarité citoyenne et industrielle pour éviter le pire, alors que les réservoirs frôlaient des seuils critiques.

Tout a commencé par deux bris successifs sur les conduites maîtresses de l’île centrale, à quelques jours d’intervalle. Ces incidents ont exigé un drainage complet du réseau, déjà sollicité par une hausse marquée de la demande, notamment dans les secteurs industriel et commercial.

Conséquence directe : le réservoir de L’Étang-du-Nord a vu son niveau d’eau chuter au tiers de sa capacité. À cela s’est ajoutée l’interruption temporaire de deux des 17 puits pour entretien, accentuant encore la pression sur le réseau.

Pendant ce temps, à Grande-Entrée, une combinaison de défaillances techniques dans la séquence de pompage et de la télémétrie a provoqué un arrêt complet des pompes. En raison de la proximité de la nappe phréatique potable avec des poches d’eau salée, les puits doivent fonctionner en alternance. Dès qu’ils approchent la zone de vulnérabilité, ils s’arrêtent automatiquement, limitant ainsi la capacité de recharge du réservoir.

Face à la gravité de la situation, des avis publics ont été émis dès le 9 avril pour inciter la population à réduire sa consommation. Ces mesures sont restées en vigueur jusqu’au 14 avril. Simultanément, les grands consommateurs, dont les usines de transformation, le CISSS, CTMA ou encore les commerces de nettoyage, ont été contactés individuellement.

Deux usines ont dû suspendre temporairement leurs activités de transformation de crabe. À Grande-Entrée, Pêcheries Léomar a pu reprendre rapidement en utilisant de l’eau salée pour certaines opérations et en faisant appel à des camions-citernes. À L’Étang-du-Nord, Fruits de mer Madeleine a été plus durement affectée, perdant deux journées et demie de production et redirigeant environ 80 000 lb de crabe hors de l’archipel pour éviter des pertes.

Malgré tout, les efforts conjoints de la communauté ont permis de renverser la tendance : dès le 15 avril, les niveaux des réservoirs revenaient à la normale.

La Municipalité décrit l’événement comme une situation « exceptionnelle », mais rappelle que son réseau est surveillé quotidiennement, avec des alarmes qui se déclenchent automatiquement en cas d’anomalie. « Le système est robuste, mais en contexte exceptionnel, la collaboration de tous est indispensable », a souligné le maire Antonin Valiquette.

En réponse à cette crise, plusieurs mesures sont envisagées : optimisation des procédés, amélioration du réseau d’approvisionnement, et installation graduelle de compteurs d’eau, tel que prévu dans le plan adopté en 2023. Un appel d’offres sera également lancé d’ici la fin de l’été pour mettre à jour le Plan directeur de gestion de l’eau potable, dont la dernière version date de 2009. La révision du plan quinquennal des interventions sur le réseau d’aqueduc est également prévue pour le mois de juin.

Le maire Valiquette a conclu en rappelant que « le véritable enjeu n’est pas la quantité d’eau disponible, mais bien notre capacité collective à la puiser, à la distribuer… et à l’utiliser avec conscience. »

LA UNE : crédit : municipalité des Îles