Des chercheurs préoccupés par une espèce envahissante qui s’attaque aux algues

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La chaleur de l’été pourrait être responsable de la multiplication d’une espèce envahissante dans le fleuve Saint-Laurent, le membranipora membranace, un minuscule animal qui s’attaque aux algues.

C’est un biologiste d’Exploramer, Mathieu Melonde-Landry, qui a sonné l’alarme. L’infestation l’inquiète. « J’ai vu qu’il y avait des observations en 2009 qui avaient été faites au large de Sainte-Anne-des-Monts, mais c’était loin d’être aussi important comme invasion par cette espèce-là », explique-t-il.

Mathieu Melonde-Landry raconte que durant des activités en compagnie de touristes, il a constaté une croûte blanche inhabituelle sur les algues. Il s’agissait de membranipora, un invertébré qui s’accroche à celles-ci par milliers, les empêchant de respirer. Selon lui, en colonisant les algues, le membranipora peut les rendre cassantes.

L’Institut Maurice-Lamontagne alertée

La chercheuse Nathalie Simard Photo : Jean-François Deschênes
La chercheuse Nathalie Simard Photo : Jean-François Deschênes

Une chercheuse de l’Institut Maurice-Lamontagne (IML), Nathalie Simard, s’est déplacée à Sainte-Anne-des-Monts pour constater l’ampleur de la prolifération. Elle a prélevé des échantillons.

Elle affirme qu’il n’y a pas qu’en Haute-Gaspésie que le membranipora a été observé cette année. Des chercheurs en ont également observé dans la baie des Chaleurs.

« Mais ce n’est rien de vraiment quantitatif, ce que je vous dis. C’est probablement en lien avec l’été plus chaud qu’on a eu », explique la biologiste.

Nathalie Simard ajoute que l’humain n’a rien à craindre, mais que si les algues meurent, elles ne peuvent plus servir d’abri ou de nourriture à plusieurs espèces marines.

Le membranipora membranace est un invertébré originaire d’Europe qui vit dans les eaux peu profondes. Les scientifiques croient qu’il se propage grâce aux navires et aux activités aquicoles.

 

Une espèce encore peu connue

La chercheure demeure prudente dans ses conclusions. D’une part, les effets réels du membranipora sur l’écosystème du fleuve Saint-Laurent sont encore peu connus.

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Algues séchées Photo : Jean-François Deschênes

D’autre part, seulement deux secteurs ont pu être visités par les chercheurs de l’IML cet été, faute de temps.

« On parle d’une situation qui semble évoluer vers quelque chose de différent par rapport aux années passées parce qu’on n’avait pas vu ça sur la plage. Mais est-ce que c’est une année qui est complètement anecdotique? Est-ce que l’année prochaine, ça va revenir comme c’était avant? Je pense qu’il faut prendre le temps de regarder ça comme il faut », explique Nathalie Simard.

Le membranipora est une des sept espèces envahissantes répertoriées dans les eaux du fleuve Saint-Laurent dans l’Est du Québec.

Selon Pêches et Océans Canada, l’espèce la plus préoccupante dans la région est le crabe vert.

 

LA UNE : Le membranipora membranace s’attaque aux algues.  Photo :  Jean-François Deschênes