Le golfe, nouveau paradis du homard?

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Si le réchauffement de l’eau nuit à certaines espèces, d’autres profitent de ces nouvelles conditions. Jamais le homard n’aura été aussi abondant dans les eaux du Canada atlantique.

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Photo(s) : iStockphoto

Grâce à cette manne, les homardiers fracassent des records année après année : les débarquements du Québec et des provinces maritimes ont doublé depuis près de 20 ans.

« Le réchauffement de l’eau favorise présentement l’éclosion et le développement rapide des larves. L’espèce survit beaucoup mieux. […] Il y a un déplacement de la production vers le nord, où les conditions sont en train de devenir ce qu’elles étaient dans le golfe du Maine il y a 20 ou 30 ans.» BERNARD SAINTE-MARIE, CHERCHEUR, PÊCHES ET OCÉANS CANADA

Ainsi, des zones comme l’île d’Anticosti et Sept-Îles, jadis trop nordiques pour l’espèce, pullulent aujourd’hui de homards.

 

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Source: Pêches et Océans Canada

Sur la côte est américaine cependant, c’est tout le contraire. L’eau est devenue beaucoup trop chaude et les populations de homard reculent. Dans le Maine, malgré de bonnes pêches ces années-ci, les chercheurs annoncent que la tendance pourrait se renverser. Ils constatent que les jeunes homards sont de moins en moins nombreux sur les fonds marins.

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Photo(s) : iStockphoto

Et la situation est encore plus dramatique au Connecticut et dans l’État de New York. Bernard Sainte-Marie affirme que, depuis quelques années, des pêcheurs n’arrivent plus à vivre du homard dans le Lond Island Sound et au Rhode Island. Selon lui, c’est directement relié aux effets des températures trop élevées.

Homard et maquereau ne sont que deux exemples d’un phénomène beaucoup plus vaste. Bien des espèces marines sur le globe migrent en réponse aux changements climatiques. C’est la conclusion d’une équipe internationale qui a recensé 1735 études et qui a été publiée dans la revue Nature Climate Change. Les chercheurs ont même chiffré l’ampleur de cette migration. Les espèces parcourent en moyenne 7 km vers les pôles chaque année. C’est 10 fois plus rapide que les espèces terrestres.

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Photo(s) : AP/Robert F. Bukaty

Des défis énormes

Chaque année, Christophe Pampoulie, de l’Institut de recherche marine de Reykjavik, en Islande, voit surgir dans les eaux nordiques une douzaine de nouvelles espèces en route vers le nord. Le chercheur estime que ces migrations risquent de provoquer d’autres conflits à l’avenir.

« Il y aura moins de pêches accessibles pour les pays du sud de l’Europe, et plus de pêches pour les pays du nord de l’Europe. » CHRISTOPHE PAMPOULIE

Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GEIC) conclut que ces mouvements d’espèces accentueront les inégalités Nord-Sud.

Ces migrations vont entraîner une perte de biodiversité marine, notamment dans les tropiques. Ce déséquilibre augmentera l’insécurité alimentaire de biens des pays. À plusieurs endroits, poissons et crustacés restent la première source de protéines pour bien des populations côtières.

 

LA UNE : Photo(s) : Photos : iStockphoto et Radio-Canada/La semaine verte
Un texte de Gilbert Bégin / LA SEMAINE VERTE