Le groupe d’une trentaine de citoyens des Îles de la Madeleine qui désire inscrire les Îles sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO ne lâche pas prise. En vingt ans, le projet a déjà été refusé à trois reprises par la Municipalité. Cette fois, les étoiles semblent s’aligner. Les élus ont accepté d’étudier le dossier.
La porte-parole du groupe de citoyens à l’origine des démarches, Sylvie Deraspe, croit que les Îles ont « une valeur universelle exceptionnelle. » Pour elle, l’histoire unique de la communauté acadienne et la constitution géologique de l’archipel en font un site de choix. « Déjà, d’être sur trois dômes de sel, c’est unique au monde. »
Une reconnaissance de l’UNESCO permet d’avoir une visibilité internationale et du financement de l’ONU. Pour Mme Desraspe, cette reconnaissance permettrait aussi d’amélioer la protection du territoire et d’assurer l’avenir de la communauté.
Elle considère que les Îles répondent à sept des dix critères exigés par l’UNESCO.
Chargé de projet
La Municipalité a demandé à un chargé de projet d’élaborer un dossier sur les conditions et les conséquences d’une reconnaissance.
Par la suite, les élus pourront décider s’ils vont de l’avant ou non avec le projet, selon la maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre.
«Si ce projet-là ou cette reconnaissance-là amène des avantages pour notre communauté, bien évidemment qu’on va pousser la démarche jusqu’au bout pour aller chercher cette fameuse reconnaissance-là» – Jonathan Lapierre, maire, Municipalité des Îles-de-la-Madeleine
Parcs Canada demande aux communautés intéressées de soumettre leur candidature au plus tard en décembre. Cette liste sera par la suite soumise à l’organisme international.
La démarche pourrait prendre de dix à quinze ans avant que la nomination soit reconnue.
Au Québec, seulement deux sites font partie du patrimoine mondial de l’UNESCO : l’arrondissement historique du Vieux-Québec et le parc national de Miguasha, en Gaspésie.
Résumés des critères de sélection de l’UNESCO
- Représenter un chef-d’œuvre du génie humain.
- Témoigner d’un échange considérable pendant une période donnée.
- Apporter un témoignage unique exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante disparue.
- Offrir un exemple éminent d’un type de construction illustrant une période significative de l’histoire humaine.
- Être un exemple éminent d’établissement humain traditionnel ou d’utilisation traditionnel du territoire.
- Être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes.
- Représenter des phénomènes naturels ou des aires de beauté naturelle exceptionnelles.
- Être des exemples représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre.
- Être des exemples représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution.
- Contenir les habitats naturels représentatifs et importants pour la conservation.
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Un texte de Jean-François Deschênes
LA UNE : Ouranos estime qu’il est primordial de protéger cette zone en raison des retombées touristiques qu’elle génère. L’absence d’intervention dans ce secteur, considéré comme le coeur touristique de l’archipel, pourrait priver les Îles d’environ 40 millions de dollars en retombées économiques d’ici 50 ans, mentionne le rapport Havre-Aubert aux Îles-de-la-Madeleine vu de la grave. PHOTO : RADIO-CANADA / LISA-MARIE BÉLANGER