Le grand public est prêt à redécouvrir la viande de phoque selon les organisateurs du Phoque Fest, qui s’est déroulé dans plusieurs restaurants à travers le Québec ce week-end.
Les mentalités ont changé depuis les années 1970, estiment ceux qui organisaient l’événement pour une deuxième année dans une vingtaine de restaurants de Montréal, Québec et des Îles-de-la-Madeleine.
À l’époque, la controverse a pratiquement fait disparaître la chasse au phoque, aussi appelé loup-marin en raison de ses qualités de prédateur.
Simon Desrosiers, copropriétaire du Radicelle de Montréal, servait une entrée de carpaccio de loup-marin à ses clients à l’occasion du Phoque Fest samedi soir.
« Les gens sont conscients de l’impact de la trop grande population de loups-marins sur les bancs de poissons, dit-il. Certaines espèces sont tellement menacées qu’on a deux possibilités : soit on laisse les poissons aux phoques et on arrête la pêche, soit on chasse le phoque pour donner une chance aux poissons. »
Le restaurateur relève aussi une grande curiosité par rapport à cette viande.
Nicolas Beaupré, chef propriétaire du Grenadine, aussi à Montréal, servait un pogo d’effiloché de phoque pour l’occasion.
Il pense également que les mentalités ont changé.
Tout le printemps
« La clientèle est prête à redécouvrir cette viande. De notre côté, il y a une belle réception, donc on garde le plat au menu pour le printemps. »
Geneviève Caron, 47 ans, et Hélia Vaillancourt Hébert, 12 ans, ont dégusté du loup-marin pour la première fois dans le cadre du Phoque Fest.
« Je me suis quand même sentie dans l’obligation de demander à la mère d’Hélia si elle était d’accord pour que je l’amène manger cette viande, d’un point de vue éthique », dit Mme Caron, qui garde la jeune fille occasionnellement.
Hélia, qui a déjà mangé du crocodile, a adoré son expérience.
Goût unique
« Peu de gens ont déjà mangé cette viande. Je n’avais pas d’attente, mais j’ai été agréablement surprise. C’est un goût unique, difficile à décrire, mais c’était très bon ! »
Le cofondateur du Phoque Fest, Alex Bar, dit n’avoir eu que des réactions positives en ce qui concerne l’événement.
« Au Québec, à la base, les gens sont assez ouverts d’esprit et veulent faire de nouvelles expériences », pointe-t-il.
« Aujourd’hui, les groupes militants dénoncent les mauvais traitements faits aux animaux, mais dans le cas du phoque, l’animal ne vit pas en captivité », ajoute M. Bar.
LA UNE : Simon Desrosiers, du restaurant Radicelle de Montréal, a servi le carpaccio de phoque à ses clients samedi soir.