Pour faire une tournée guidée de la région de Cavendish, post-Dorian, Linda Lowther était la guide idéale. Avec beaucoup de générosité, elle a accompagné La Voix acadienne sur les routes et les sites qui portaient encore les traces des coups portés par les vents violents. La visite a eu lieu le 12 septembre.Le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard et toute la région de Cavendish ont été frappés de plein fouet par Dorian. Mais parmi tous les dommages survenus, les centaines, sinon les milliers, d’arbres tombés, il y en a un qui a tenu le coup : «The Old Apple Tree», le vieux pommier auquel Lucy-Maud Montgomery fait référence dans ses œuvres et dans ses écrits personnels.
Le lieu historique national du Canada, du Cavendish de L.M. Montgomery, est un paysage culturel situé près de Cavendish, à l’Île-du-Prince-Édouard. L’auteure L.M. Montgomery, qui le connaissait par cœur, l’a rendu célèbre dans ses livres sur «Anne et la maison aux pignons verts».

La zone désignée comprend la Maison Green Gables, la résidence de L.M. Montgomery à Cavendish, et plusieurs éléments paysagers comme les sentiers du Bois hanté et de la Niche aux impatientes ainsi que l’allée des Amoureux, chers à Montgomery et bien connus de ses lecteurs.

Le site de la résidence de Lucy Maud Montgomery à Cavendish est en fait celui de la ferme des grands-parents maternels de Montgomery, où elle aura passé les 37 premières années de sa vie. Ce paysage agricole comprend les ruines de la résidence et des bâtiments qui existaient du temps de Montgomery, ainsi que les bocages et les sentiers décrits dans ses histoires, incluant le fameux pommier.

Quand on voit tous les arbres, en apparence, plus solides, tombés tout autour du vieux pommier, on se demande comment il a pu rester debout. «On peut même voir qu’une partie du tronc est vide, et même cette partie là est restée debout», dit Linda Lowther, qui entretient pour l’ensemble de ce site, et des personnes qui s’en occupent maintenant une grande admiration.

«Ce sont les Macneill qui s’occupent du site depuis longtemps. Ils ne font pas cela pour gagner de l’argent. Ils perçoivent un droit d’entrée minime et ils prennent soin du site avec beaucoup d’amour», dit Linda Lowther, qui entrevoit, malgré elle, le travail qui attend ces généreuses personnes.
La maison n’existe plus, mais ses fondations en pierre sont encore très visibles, et en voyant les branches et les arbres tombés sur les fondations, on peut penser qu’il faudra des semaines pour tout dégager.
Outre les fondations de la maison, le site contient des sentiers, de très beaux paysages, un centre d’interprétation qui tient lieu de librairie, et une petite dépendance, fermée lors de notre visite, qui abrite la cuisine originale de l’ancienne maison.
«Cette cuisine a une grande importance, car elle tenait lieu de bureau de poste, où Lucy Maud travaillait. Elle envoyait ses manuscrits et elle recevait aussi les lettres de refus sans que personne ne le sache. Si les choses avaient été autrement, elle n’aurait peut-être pas persévéré à envoyer ses manuscrits et Anne n’aurait jamais été connue», raconte Linda Lowther.
Donc, lorsque la vieille maison a dû être démolie, la cuisine a été sauvegardée par le père Bulger, un historien local, qui l’a apportée dans son chalet à Stanley Bridge. Lorsque le père Bulger est mort, la cuisine est revenue sur le site original et a été ainsi sauvegardée. Et par chance, le centre d’interprétation et la petite maison qui abrite la cuisine ancestrale n’ont absolument pas été endommagés par Dorian.
Par : Jacinthe Laforest