La réforme de l’assurance-emploi reste la grande oubliée

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Au grand dam du Mouvement action chômage Pabok, la mise à jour économique de la ministre des Finances Chrystia Freeland a fait l’impasse sur la réforme de l’assurance-emploi.

La coordonnatrice du Mouvement action chômage Pabok, Nadia Mongeon, estime que le gouvernement a pourtant tout en main pour bouger. Il y aurait pu, croit-elle, y avoir des annonces dans la mise à jour économique.

Ce n’est pas comme si le sujet était neuf, observe Mme Mongeon. Les libéraux, dit-elle, n’arrêtent pas de reporter la question. Depuis leur premier mandat qu’on leur demande de faire une réforme. Puis on voit qu’à toutes les fois qu’ils y arrivent avec le budget, les choses, ils présentent des choses, mais il n’y a jamais rien de concret.

Retour aux problèmes d’avant la pandémie

Si, pendant la pandémie, les chômeurs ont pu bénéficier d’un répit, depuis le 24 septembre dernier, les dispositions du programme sont redevenues ce qu’elles étaient avant la pandémie.

Mme Mongeon s’attend à ce que le fameux trou noir s’étire au printemps. La période sans revenus pourrait aller jusqu’à huit semaines. Ils vont arrêter [de recevoir des prestations] mi-mars, fin mars, calcule Mme Mongeon. Souvent, ils ne recommencent pas à travailler avant le mois de mai et certains, au mois de juin pour ceux qui sont dans le tourisme.

Elle rappelle de plus que les saisonniers doivent maintenant travailler 525 heures en Gaspésie pour avoir droit à moins de semaines de prestations et à un montant moindre.

La coordonnatrice du Mouvement action chômage Pabok fait valoir que le travail saisonnier fait partie de la vie économique dans l’est du Canada et que le programme de l’assurance-emploi reste désespérément inadapté à cette réalité.

La députée d’Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia, Kristina Michaud, fait le même constat et parle du programme comme du stabilisateur de l’économieLe fait d’avoir un filet social qui est troué, ça n’aide pas du tout, relève la députée.

Capture d’écran, le 2022-11-07 à 17.30.50

Cette dernière s’inquiète notamment de cette absence de réforme dans un contexte d’instabilité économique. Si on se retrouve en récession, on aura besoin d’un programme d’urgence pour aider les gens à y faire face, analyse la députée.

Des libéraux absents

Juste avant la mise à jour économique de la ministre Freeland, plusieurs organisations qui militent pour la réforme s’étaient rendues à Ottawa à l’invitation du Bloc québécois pour rencontrer certains députés du Bloc et du NPD.

Le groupe s’attendait à ce que des représentants du Parti libéral profitent aussi de son passage à Ottawa pour discuter des enjeux de la réforme. Nous avons rencontré le néant, commente Mme Mongeau.

Les groupes qui réclament une réforme de l’assurance-emploi demandent principalement que les critères d’admissibilité soient assouplis, que le nombre d’heures travaillées pour recevoir des prestations soit abaissé autour de 420 ou 450 heures et que, parallèlement, la durée des prestations soit allongée.

Actuellement, explique Nadia Mongeon, moins il y a de gens qui reçoivent de l’assurance-emploi, plus le nombre de prestations est petit. heures en ce moment, ça donne juste 21semaines d’assurance-emploi. Nous, ce qu’on demande, c’est 35semaines ","text":"En ce moment, on n’a pas beaucoup sur l’assurance-emploi, 525heures en ce moment, ça donne juste 21semaines d’assurance-emploi. Nous, ce qu’on demande, c’est 35semaines "}}">En ce moment, on n’a pas beaucoup sur l’assurance-emploi, 525 heures en ce moment, ça donne juste 21 semaines d’assurance-emploi. Nous, ce qu’on demande, c’est 35 semaines, précise la responsable du Mouvement action chômage Pabok.

Capture d’écran, le 2022-11-07 à 17.31.04

Mme Mongeon donne l’exemple des femmes qui travaillent l’été dans le secteur touristique. heures de travail. Si on n’avait pas eu de mesures [qui ont pris fin en septembre], il y aurait beaucoup de femmes qui ne se seraient pas qualifiées pour l’assurance-emploi. ","text":"Souvent, elles finissent avec 480heures de travail. Si on n’avait pas eu de mesures [qui ont pris fin en septembre], il y aurait beaucoup de femmes qui ne se seraient pas qualifiées pour l’assurance-emploi. "}}">Souvent, elles finissent avec 480 heures de travail. Si on n’avait pas eu de mesures [qui ont pris fin en septembre], il y aurait beaucoup de femmes qui ne se seraient pas qualifiées pour l’assurance-emploi.

Les organismes comptent toujours sur la modification de la durée des prestations de maladie de l’assurance-emploi. Peut-être que ça irait en décembre, indique Mme Mongeon. C’est ce qu’on a entendu entre les branches décembre. 

Les groupes de militants pour la réforme promettent d’organiser d’autres actions cet automne et au cours des prochains mois pour inciter le gouvernement à bouger avant le printemps.

LA UNE : Des personnes attendent en file devant un bureau de Service Canada (photo d’archives). PHOTO : THE CANADIAN PRESS / GRAHAM HUGHES
PAR Joane Bérubé avec la collaboration de Roxanne Langlois