À deux mois de la saison, l’industrie du crabe craint une baisse des prix

Pour l’instant, c’est la réalité qui se pointe à l’horizon, mais il est encore trop tôt pour paniquer, avertit Paul Robichaud, conseiller aux pêches et chargé de projet à la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels, la FRAPP.

Selon lui, le Boston Seafood Show, ce rendez-vous annuel de l’industrie mondiale des fruits de mer prévu à la mi-mars, va clarifier le portrait auprès des acheteurs, des transformateurs et, par conséquent, des crabiers qui partiront en mer en avril.

Nous sommes des observateurs intéressés, a admis Paul Robichaud.

Beaucoup de crabes de 2022 non écoulés

Le conseiller aux pêches de la FRAPP est néanmoins inquiet. Il fait remarquer qu’il reste encore beaucoup de crabes de 2022 non écoulés à seulement deux mois de la prochaine saison.

Selon diverses sources, il pourrait rester jusqu’à 30 % du crabe de 2022 encore dans les entrepôts frigorifiques en Atlantique et au Québec. Il ne devrait en rester qu’un maximum de 10 %, explique le porte-parole de la FRAPP.

La période des Fêtes, qui s’étend de l’Action de grâce américaine jusqu’au Nouvel An chinois, n’a pas été aussi bonne que prévu pour écouler les stocks. Les consommateurs, coincés par l’inflation, se sont tournés vers des produits moins dispendieux, dont le crabe russe.

Seulement 3 $ la livre?

Dans ces conditions de surplus d’inventaire, certains analystes avancent que le prix payé aux pêcheurs pourrait descendre jusqu’à 3 $ la livre, alors qu’ils en obtenaient près de 6 $ en 2022.

Ça demeure de la spéculation, rassure cependant Paul Robichaud, qui souligne que la ressource est en bonne santé et qu’il est probable que le total admissible de captures soit à la hausse cette saison.

En contrepartie, si les inquiétudes s’avèrent justifiées, les dommages que subira l’industrie directe et connexe de la pêche au crabe des neiges dans la Péninsule acadienne seront importants, concède M. Robichaud.