Une association de pêcheurs de sébaste voit le jour aux Îles-de-la-Madeleine

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L’Association des pêcheurs de sébastes des Îles (APSI) voit le jour aux Îles-de-la-Madeleine. La nouvelle association compte parmi ses rangs 21 pêcheurs-propriétaires madelinots détenteurs d’un permis de pêche de poissons de fond au moyen d’engins mobiles.

Au Québec, il y a 80 détenteurs de ce type de permis, répartis aux Îles-de-la-Madeleine, en Gaspésie et sur la Côte-Nord. 26 de ces détenteurs de permis se trouvent sur l’archipel madelinot.

L’APSI réclame essentiellement une meilleure répartition du quota des pêches au Québec.

 Nous, ce qu’on veut, c’est une répartition des quotas équitable à travers la province pour favoriser une pêche durable, indique Jean-Bernard Bourgeois, président de l’APSI.

Pour M. Bourgeois, il s’agit d’une répartition qui colle mieux au modèle d’affaires des pêches actuelles.

À l’époque, c’était les entreprises qui avaient les quotas, les permis de pêche et les bateaux, explique-t-il, et ce sont aussi eux qui engageaient des capitaines pour partir en mer.

 Ce modèle était avant tout focalisé sur la rentabilité alors n’aidait pas à la cause de la préservation de la ressource, la preuve c’est que ça a tourné en moratoire, explique-t-il. Les dirigeants de l’entreprise n’étaient pas des pêcheurs, mais des actionnaires et ce n’est pas la même chose qu’un pêcheur qui sait qu’il doit se soucier de sa ressource pour plusieurs années.

Aujourd’hui, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine notamment, le modèle d’affaires priorisé est surtout celui de pêcheurs-propriétaires indépendants qui possèdent chacun leur permis.

 On sait que les flottilles indépendantes vont permettre d’avoir une pêche plus durable et qui va être mieux pour la ressource, ajoute M. Bourgeois.

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Toujours sous moratoire

Le sébaste est toujours sous moratoire dans le golfe du Saint-Laurent depuis 1995.

 C’est vraiment difficile de prévoir à quel moment cette pêcherie va reprendre, avoue Jean-Bernard Bourgeois. On ne le sait pas vraiment et ça dépend des décisions du MPO. 

Selon la dernière évaluation des stocks de sébaste réalisée par Pêches et Océans Canada en 2021,  les perspectives à court terme pour les stocks de sébastes […] sont généralement positives.

La biologiste en évaluation de stocks de sébastes pour Pêches et Océan Canada à l’Institut Maurice-Lamontagne, Caroline Senay, indique que la biomasse de sébaste est très élevée et atteint environ 3,2 millions de tonnes selon la dernière estimation.

La population de sébaste se stabilise en fait et on n’est plus dans une augmentation fulgurante comme on a connu de 2016 à 2019, explique Mme Senay.

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La biologiste soulève tout de même quelques inquiétudes face à cette grande biomasse de sébastes dans le golfe.

Parfois quand tu es trop nombreux dans un écosystème et bien tu épuises les ressources, tu épuises le système, ajoute Caroline Senay.

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Mme Senay n’est pas en mesure de se prononcer sur la levée du moratoire de cette espèce. Elle croit cependant qu’une réouverture de cette pêche commerciale n’est pas seulement de s’assurer que la biomasse soit assez élevée.

L’enjeu, c’est de voir s’il est possible d’opérer une pêche en la préservant et sans que ça ait trop d’impact sur les autres espèces, comme la morue par exemple, termine Mme Senay.

LA UNE : Selon la dernière estimation réalisée en 2021, les stocks de sébastes atteignent environ 3,2 millions de tonnes dans les eaux du golfe Saint-Laurent. (photo d’archives). PHOTO : ISTOCK

PAR Marguerite Morin