La morue arctique, qui est l’espèce marine la plus abondante dans l’océan Arctique, est menacée par le réchauffement des eaux.
L’océanographe et biologiste marin Maxime Geoffroy, chercheur à l’Institut maritime de l’Université Memorial de Terre-Neuve, explique que la morue arctique (Boreogadus saida) est un poisson-fourrage, mangé par d’autres animaux.
La principale conclusion, c’est que l’habitat de la morue arctique […] va diminuer avec la fonte de la glace, mais aussi avec le réchauffement des eaux en Arctique, puis jusque dans les eaux du Labrador et certaines régions de Terre-Neuve
, dit Maxime Geoffroy, auteur d’une récente étude sur la question.
Dans les zones de l’Arctique où le réchauffement de l’océan est le plus évident — comme dans la baie de Baffin — la diminution de la morue arctique aura des effets néfastes au niveau environnemental et économique, soutient le chercheur.
Le turbot, le flétan du Groenland, se nourrit en grande partie sur la morue arctique en baie de Baffin, où nos pêcheurs vont
, dit-il. S’il y a une diminution dans ces régions parce que c’est une région qui réchauffe rapidement, il pourrait y avoir une diminution éventuelle du stock de flétans.

La température plus chaude de l’Arctique va attirer des espèces qui habitent l’Atlantique et le Pacifique.
Maxime Geoffroy redoute que la diminution du nombre de morues arctiques ait un effet en cascade sur les écosystèmes.
Ça va faire un changement dans la quantité d’énergie qui est transférée des algues aux zooplanctons, et ensuite à travers la morue arctique aux plus gros poissons, mais aussi aux mammifères marins et aux oiseaux
, raconte-t-il.

Tout n’est pas sans espoir pour la morue arctique. L’étude menée par Maxime Geoffroy a examiné plusieurs régions et a relevé des aspects plus positifs.
Dans la région arctique centrale, vers le pôle Nord, ainsi que dans le réseau d’îles au milieu de l’Arctique canadien, le réchauffement se fait, mais n’est pas aussi critique.

Il y a un peu moins de glace, mais il y en a encore. Il fait un peu plus chaud, mais il ne fait quand même pas extrêmement chaud comme ce serait en Atlantique Nord, par exemple
, mentionne-t-il.
Par conséquent, il croit qu’il y a des conditions pour que la morue arctique soit plus abondante à court ou à moyen terme
, préservant ainsi une certaine diversité typée arctique, donc endémique
.
Prochainement, Maxime Geoffroy va concentrer ses recherches sur l’effet que l’acidification des océans peut avoir sur la morue arctique et ses habitudes de migration.
LA UNE : Les morues arctiques sont menacées par le réchauffement des eaux de l’océan Arctique. PHOTO : PETER LEOPOLD
PAR Radio-Canada d’après le reportage de Kyle Mooney