Le secteur de Grosse-Île aux Îles-de-la-Madeleine est le théâtre d’un laboratoire depuis le printemps dernier. Le ministère des Transports et de la Mobilité durable y a développé une nouvelle expertise et de nouveaux outils pour la protection des liens routiers menacés par l’érosion côtière.
Le MTQ a combiné deux méthodes jamais utilisées au Québec pour assurer la préservation de la route 199.
Le projet de dragage et de recharge de plage de Pointe-aux-Loups, amorcé au mois d’avril dernier pour assurer la protection de la route qui passe dans ce secteur, en est à sa dernière étape.
L’idée est d’essayer de nouvelles technologies, de nouvelles techniques qui n’ont pas été réalisées encore à ce jour au Québec et d’utiliser des matériaux plus locaux au lieu d’importer de la pierre [pour l’enrochement]
, explique Jonathan Côté, coordonnateur du module des aléas naturels et de l’adaptation aux changements climatiques au MTQ.
Le ministère des Transports a consacré un montant de 37,3 millions de dollars à ce projet.
La solution pour sourcer plus localement les matériaux est de draguer le sable du chenal de la Grande-Entrée pour ensuite l’utiliser pour recharger la plage.
et ultérieurement reprendre les quantités de sable et les transporter par camion vers le site de recharge ","text":"Après avoir recueilli le sable, on l’achemine par conduit vers le site d'entreposage et ultérieurement reprendre les quantités de sable et les transporter par camion vers le site de recharge "}}">Après avoir recueilli le sable, on l’achemine par conduit vers le site d’entreposage. Ultérieurement, on reprend les quantités de sable et on les transporte par camion vers le site de recharge
, illustre M. Côté.
Cette technique de pompage du sable employée est une première pour le MTQ, tout comme l’emploi d’immenses tubes de géotextiles remplis de sable qui servent à élargir et à stabiliser la plage.
C’est utilisé ailleurs dans le monde comme protection côtière ou pour créer des structures perpendiculaires à la côte pour créer de l’accumulation de sédiments ou encore comme noyau pour des brise-lames. Dans notre cas, c’est vraiment plus un ouvrage de protection des côtes
, détaille l’ingénieur chargé d’activités au ministère, Thomas Fortin-Chevalier.
Le MTQ sera toutefois attentif à comment réagiront ces gros tubes au climat froid et aux glaces hivernales.
Au Québec, c’est moins utilisé à cause de la notion de glace. Les abrasions des glaces peuvent venir perforer le tube, ce qui peut venir créer une certaine instabilité de l’ouvrage. Nous, on le voit comme un dernier rempart où, dans un monde idéal, la recharge reste devant le tube de géotextile
, poursuit l’ingénieur.
L’intérêt d’avoir du sable entreposé est là
, renchérit Jonathan Côté. Si le tube se retrouve à nu, on peut retourner ajouter du sable
, dit-il.
Les travailleurs auront complété la recharge de plage en décembre. Plus de 120 000 mètres cubes de sable auront alors été déplacés, selon le MTQ.
Des travaux d’aménagement paysager devraient être achevés au printemps 2024.
LA UNE : La recharge de plage de Pointe-aux-Loups. PHOTO : GRACIEUSETÉ: L’ÎLE IMAGIN’AIR
PAR Marguerite Morin