Un professeur de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal craint que le déclin de la population de bélugas dans le Saint-Laurent ne soit que la pointe de l’iceberg d’un problème qui gagne en importance.Stéphane Lair étudie le béluga depuis plusieurs années. Il indique que la dégradation de l’écosystème du fleuve, qui touche le béluga depuis au moins 10 ans, va nécessairement affecter ou affecte déjà bon nombre d’autres espèces.La diminution de 20 % du troupeau de bélugas depuis le début des années 2000 doit donc être perçue comme un sérieux avertissement, selon le spécialiste.
« La question qu’on doit se poser, c’est: est-ce que le déclin d’une population de mammifères marins, qui se situe au sommet de la chaîne alimentaire d’un écosystème, n’est pas symptomatique d’une dégradation de cet écosystème-là, de changements profonds au sein de l’écosystème? » — Stéphane Lair, professeur de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal
Stéphane Lair indique qu’« une telle dégradation de l’écosystème pourrait entraîner la disparition ou la diminution d’un très grand nombre d’espèces pour l’estuaire ».Le comité sur la situation des espèces en péril du Canada pourrait modifier le statut du béluga d’« espèce menacée » à « en voie d’extinction ». Un avis scientifique de Pêches et Océans Canada sera émis au cours des prochains jours.