Les Entreprises Léo LeBlanc et Fils inc de Cap-aux-Meules, aux Îles-de-la-Madeleine, ont vu le jour en 1964.
Les débuts
Léo LeBlanc de l’Étang-du-Nord, un pêcheur depuis l’âge de 15 ans, a développé son expertise en charpenterie navale par nécessité et débrouillardise. « Son père était malade, d’expliquer son épouse, Bertha Bourgeois-LeBlanc. C’est lui qui était obligé d’être le gagne-pain pour sa famille. Il avait beaucoup d’aptitudes dans la réparation et il avait beaucoup de connaissances dans la construction de bateaux. Un moment donné, il s’est aperçu que les gens l’approchaient toujours pour réparer leur bateau. C’était un très bon pêcheur, et en 1964 il a décidé de se lancer dans la construction de bateaux. »
C’est toutefois en 1957 que Léo LeBlanc a construit son premier bateau, le Pleasant Bay. Avec un de ses copains, Égide Miousse, il est allé emprunter un moule chez Frank à William Leblanc, à Fatima.
Ils ont emprunté les gabarits et les ont modifiés quelque peu. Le premier bateau était pour Léo et l’hiver suivant, ils en ont construit un pour Égide. Comme ils pêchaient côte à côte et qu’ils naviguaient bien, ils en ont fait un pour les beaux-frères, après ça pour les cousins. L’histoire a commencé comme ça.
Léo LeBlanc a d’ailleurs continué à pêcher encore cinq ans, après avoir démarré son entreprise de construction de bateau à Gros Cap.
Le produit
Léo LeBlanc a construit un bateau avec la cabine à l’avant, avec un pare-brise. C’était une innovation à l’époque. Avant, les cabines étaient à l’arrière et n’avaient pas de pare-brise.
La structure des bateaux construits chez Léo Leblanc et Fils était fait de chêne. Le bordé, lui, était de pruche, d’épinette ou de pin. À l’occasion, il s’en construisait entièrement en chêne, un bois marin de haute résistance. À cette époque, l’entreprise construisait de quatre à six bateaux par hiver. Il n’y avait pas de cale à poisson, seulement une coque avec un pont étanche, une cabine étanche, quatre couchettes dans le devant, un moteur et un treuil avec des courroies.
La deuxième génération
C’est au milieu des années 1980 que l’entreprise commence à dessiner ses propres plans et à construire des bateaux de fibre de verre. Les nouveaux besoins des pêcheurs nécessitaient un bateau côtier polyvalent de 35 pieds, capable d’aller en haute mer.

Suzanne LeBlanc, Camil LeBlanc et Albéric LeBlanc. Ce dernier fut actionnaire de 1990 à 2005.
Ce virage vers la fibre de verre coïncide avec l’achat de l’entreprise par Camil, le 2e et Suzanne, la 6e des enfants de Léo et Bertha. Il a fallu convaincre les pêcheurs du bien-fondé de ce virage, ce qui n’a pas été chose facile.
L’atelier, qui à l’origine mesurait 39 par 48 pieds avec 12 pieds de plafond, a été modifié pour permettre la réussite de ce virage. Des bureaux et un magasin y ont aussi été aménagés.
28 exemplaires du modèle Leblanc 35 ont été construits de 1986 à 1991.
Le déménagement
Après quelques années à la barre de l’entreprise, les propriétaires sont convaincus qu’il est temps de déménager l’entreprise dans le port de Cap-aux Meules pour se rapprocher des infrastructures du parc d’hivernage et de la grue portique utilisée pour mettre les bateaux à l’eau.
Le nouvel atelier, inauguré en 1994, offre un espace sept fois plus imposant et permet d’accueillir quatre bateaux à la fois selon leur grosseur, en plus de ceux qu’on peut mettre devant les portes à l’extérieur. Le magasin de pièces est lui aussi plus grand.
Ce déménagement se réalisant en pleine crise du poisson de fond, les années suivantes se concentrent sur la réparation et la modernisation de bateaux. L’entreprise y a réellement développé une expertise reconnue dans tout l’Est du Canada.
Depuis la fin des années 1990, un équilibre entre la construction et la modernisation a permis à l’entreprise de croître de façon importante.
Félicitations à toute l’équipe !
Source : entreprisesleoleblanc.com
