Il y a 30 ans samedi, le Manolis L a coulé à Terre-Neuve avec 500 tonnes de mazout à l’intérieur. L’épave montre de nouveaux signes inquiétants qui alimentent les craintes d’une catastrophe écologique.
Les gens habitant près des eaux glacées de la baie de Notre-Dame, dans le nord de Terre-Neuve, dépendent de cet environnement depuis des siècles. Le chasseur Cyril Gidge souligne que le tourisme et la pêche sont essentiels, et que toute la communauté dépend de l’océan.
Les résidents sont inquiets. Sous l’eau se cache l’épave du Manolis L. Il y a deux ans, après une grosse tempête, le navire s’est déplacé sous l’eau, et du mazout s’est échappé.
Cyril Gidge affirme que lui et d’autres résidents ont commencé à remarquer les signes d’une fuite de pétrole, et ce, à seulement 100 kilomètres de la plus grande colonie d’oiseau marin de l’est du Canada.
David Boyd, propriétaire d’une pourvoirie, compare la situation à celle d’un patient qui saigne lentement et qui reçoit un simple pansement au lieu de l’opération chirurgicale qui réglerait le problème.
La Garde côtière canadienne utilise un batardeau pour contenir la fuite, du moins pour l’instant. Le porte-parole Bob Grant explique que la probabilité de voir les 500 tonnes de mazout dans l’eau est pratiquement nulle parce que le carburant se trouve dans divers réservoirs distincts. Il est convaincu que le batardeau a prouvé son efficacité.
Des documents obtenus par CBC montrent que l’agence s’est informée du prix pour se débarrasser du Manolis L. Il est impossible d’en savoir plus.

Les garde-côtes connaissent bien les coûts de ce genre d’opération. Ils en ont effectué une sur les côtes de la Colombie-Britannique au coût de 50 millions de dollars.
David Boyd ajoute que la mèche de la bombe est allumée et que tout le monde dit surveiller la situation de près, mais que personne n’a encore mis les doigts dessus pour l’éteindre.
Avec les informations de Philippe Grenier