Sécurité des pêcheurs en Atlantique : le BST hausse le ton

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Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) réclame des mesures concrètes pour protéger les pêcheurs.

Dix pêcheurs meurent chaque année au pays, en moyenne, selon des données rendues publiques par le BST, lundi.

Le BST dénonce les lenteurs du gouvernement fédéral à mettre en oeuvre ses recommandations, comme la mise en place de balises de détresse qui peuvent détecter le moment où un bateau chavire et envoyer un signal aux autorités.

« La technologie est en place pour éviter ce genre de chose », dit pour Pierre Murray, gestionnaire des opérations régionales au BST.

En septembre, quatre hommes ont perdu la vie dans un accident de pêche à Saint-Jean à Terre-Neuve-et-Labrador.

Les secours ont été appelés seulement lorsque le bateau n’est pas revenu au quai à l’heure prévue, mais il était déjà trop tard.

« On voit encore accident, après accident, après accident, malgré que nous avons recommandé depuis six ans que les bateaux de pêche aient des balises de détresse, et ce n’est pas encore en place », dénonce Pierre Murray.

Les gilets de sauvetage encore absents sur les quais

Pierre Murray réclame un changement de culture dans l’industrie de la pêche commerciale. Les pêcheurs sont par exemple encore nombreux à ne pas porter de gilet de sauvetage.

« Allez sur un quai de pêche et regardez combien de pêcheurs portent leur vêtement de flottaison. Pourquoi est-ce qu’ils ne le portent pas s’ils ont une chance de tomber à l’eau et de se noyer », dit-il.

«Changer une culture qui est en place depuis 60 ans, ça ne se fait pas du jour au lendemain.» – Pierre Murray, gestionnaire des opérations régionales au BST

Un représentant de l’Union des pêcheurs de Maritimes, Emmanuel Moyen, croit cependant que les choses s’améliorent peu à peu.

« On distribue des gilets de sauvetage à tous les capitaines. Il y en a qui en achète des surplus. Il y a une progression qui se fait », explique Emmanuel Moyen.

Il explique que les récentes tragédies qui ont touché le milieu ont servi à faire prendre conscience aux pêcheurs des dangers de leur métier.

« Sûrement ça va prendre encore un certain temps avant que les pêcheurs s’ajustent aux nouvelles réglementations. Je pense que ça prend plus de promotion pour sensibiliser les pêcheurs d’être plus responsables », dit-il.

Les pêcheurs veulent être consultés

De leur côté, le ministre fédéral des transports et le président du syndicat des pêcheurs de Terre-Neuve-et-Labrador (FFAW) admettent que l’industrie des pêches pourrait être plus sécuritaire.

Le président du syndicat, Keith Sullivan, demande toutefois à ce que les pêcheurs soient consultés avant l’instauration de nouvelles mesures de sécurité. Les décisions prises à Ottawa « ne sont pas nécessairement pratiques pour les gens qui vivent de la pêche », a-t-il dit.

Comme le représentant de l’Union des pêcheurs des Maritimes, il croit que les choses s’améliorent.

« Du progrès a été fait, mais il en reste beaucoup à faire », a-t-il dit. Il faisait notamment référence au port des gilets de sauvetage par les pêcheurs.

Keith Sullivan espère que la sensibilisation à l’échelle du pays et plus localement continuera d’encourager encore plus de pêcheurs à porter leur gilet de sauvetage.

Le ministre des Transports Marc Garneau est d’accord. Il rappelle également que son ministère s’est intéressé à la sécurité des bateaux de dimension inférieure à 24,4 m.

« La stabilité des embarcations est aussi un aspect important », insiste-t-il.

Son ministère a dévoilé récemment de nouvelles mesures pour les petits bateaux. La prochaine étape, dit-il, est de s’intéresser à tous les types d’embarcations.

 

 

Avec les informations de Sabrina Fabian et Pierre-Alexandre Bolduc.

LA UNE : Keith Walsh et Billy Humby ont perdu la vie quand leur bateau a fait naufrage à Terre-Neuve en septembre.   PHOTO : TWITTER