L’AQIP : un congrès sous l’influence des mutations protectionnistes

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Les industriels de la pêche du Québec tiennent leur 39e congrès dans un contexte incertain pour le commerce mondial.

Avec un chiffre d’affaires de 350 millions de dollars en exportation, l’industrie des pêches du Québec demeure très sensible aux fluctuations des marchés internationaux.

L’arrivée à la Maison-Blanche d’un président résolument protectionniste est une inquiétude pour les industriels qui exportent principalement aux États-Unis. D’ailleurs, la première conférence du congrès était justement consacrée au commerce des produits marins au sud de la frontière.

Un partenaire qui va demeurer

Jean-Paul Gagné, directeur général de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), se fait tout de même rassurant. Il rappelle que 90 % des produits marins consommés aux États-Unis sont des produits d’exportation. « On voit mal comment ils pourraient imposer une taxe. On a moins d’inquiétudes que dans des domaines comme le bois d’œuvre », commente M. Gagné.

Prises de homard
Prises de homard

L’autre élément que surveille de près l’industrie québécoise est la mise en place aux États-Unis d’un programme de traçabilité pour les produits marins exportés. Les nouvelles règles doivent entrer en vigueur en janvier 2018, mais pour le moment les espèces du Saint-Laurent ne seraient pas touchées, assure M. Gagné.

La mesure aura aussi des impacts limités puisque les espèces comme le crabe, le homard et la crevette nordique pêchés au Québec sont déjà accréditées par la Marine Stewartship Council (MSC). « C’est sûr, ajoute le porte-parole de l’AQIP, que cela va faire plus de paperasse pour nos usines de transformation, mais la responsabilité ne sera jamais jetée à l’exportateur, mais sur l’importateur. »

Des accords internationaux sur la sellette

Les industriels sont aussi soucieux de connaître quels seront les impacts pour le Canada de la décision du nouveau président des États-Unis de ne pas poursuivre les démarches pour entériner l’Accord du partenariat Transpacifique. En contre-partie, l’Accord Canada-UE devrait se traduire par une baisse graduelle, étalée sur sept ans, de la taxation sur les importations canadiennes sur le territoire de l’UE.

pêcheur qui débarque de son navire. Une trentaine de bâteaux de pêche utilisent chaque année les installations du quai
Crevettier Photo : Radio-Canada

Toutefois, plusieurs de ces sujets tourneront court puisque le ministre des Pêches, Dominique Leblanc, ne sera pas de la partie. C’est un sous-ministre du ministère des Pêches qui représentera le gouvernement fédéral, ce qui laisse un peu les industriels sur leur faim.

Débarquements hors Québec

Les usines sont particulièrement préoccupées par les débarquements hors province ; un sujet qu’ils auraient aimé aborder avec le ministre. « Les livraisons ne se font pas toutes dans la province où ils ont obtenu un permis », explique Jean-Paul Gagné.

Jean-Paul Gagné directeur de l'AQIP
Jean-Paul Gagné directeur de l’AQIP Photo : Radio-Canada/Joane Bérubé

Des pêcheurs gaspésiens débarquent leurs prises au Nouveau-Brunswick et même à Terre-Neuve. « C’est le « free-for-all », faut trouver une solution à ça », lance Jean-Paul Gagné. L’AQIP espère donc avoir une occasion d’en discuter avec le ministre des Pêches, d’ici le début de la saison.

Surtout qu’un des éléments qui retiendra aussi l’attention des congressistes est l’augmentation probable du quota de crabes des neiges dans la zone 12, au sud de la Gaspésie.

L’industrie s’attend à une hausse de 60 % à 100 %. Quelle que soit cette augmentation, les usines s’y préparent.

Des discussions sont aussi en vue avec les pêcheurs pour que ces nouveaux quotas soient réellement transformés au Québec.

Un texte de Joane Bérubé

LA UNE : Un poste frontalier Photo : Radio-Canada/Nicolas Steinbach