Résilience en temps de pandémie

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L’année 2020 a été riche en événements de toutes sortes. Toutefois, celui qui retient l’attention n’a pas encore pris fin et se prolongera bien au-delà de cette année. Et, bien que ses impacts se soient fait sentir presque quotidiennement au cours des neuf derniers mois, les séquelles seront moins importantes ici qu’ailleurs au pays. Une preuve que l’insularité a quelquefois ses bons côtés.

Le virus a commencé à faire sentir ses premiers effets dès le mois de février dernier, alors que la Chine a stoppé ses importations de homard créant une pression négative sur les prix.

Le portail ilesdelamadeleine.com s’est tout de suite imposé comme un média de premier plan en créant une section spéciale Covid-19, où le lecteur pouvait trouver toute l’information pertinente en quelques clics.

Les choses ont empiré très rapidement sur l’archipel et ce, dès le mois de mars. L’Île-du-Prince-Édouard a commencé des contrôles d’accès au pont de la Confédération, à l’aéroport de Charlottetown et au quai du traversier des Îles-de-la-Madeleine. Le Nouveau-Brunswick a rapidement emboîté le pas en bloquant l’accès au Québec et aux provinces maritimes. Le Madeleine faisait sa dernière navette entre Souris et Cap-aux-Meules le 29 mars.

Les événements étaient annulés les uns après les autres. Les fameux soupers au homard de la Fondation Madeli-Aide pour l’éducation, le Festival de Cirque, le Festival littéraire et le Symposium de Peinture au site de la Côte, notamment, ont fait partie des victimes du confinement, sans oublier la CTMA, qui a dû annuler sa saison de croisières.

Avec l’aide de Québec, la Communauté maritime des Îles a rapidement élaboré des programmes d’aide pour les entreprises de la région, tandis que le gouvernement fédéral commencait le paiement de la Prestation canadienne d’urgence et de la subvention salariale. L’incertitude était palpable dans la communauté. De grandes interrogations faisaient surface et concernaient l’arrivée de ce temps de l’année qui représente le pain et le beurre pour les

9 mois suivants. La saison de pêche au homard a été sauvée, mais le prix payé à la livre a connu une baisse dramatique qui fait craindre pour les prochaines années. Heureusement, le volume des débarquements a été encore une fois en hausse.

La principale crainte concernait toutefois la saison touristique. Comment faire en sorte que les touristes soient de retour pour la prochaine saison? Il y avait beaucoup de choses à prendre en compte dont, entre autres, la route qu’ils pourraient utiliser, en considérant le fait qu’il était littéralement impossible pour quiconque n’était pas résidant de traverser les provinces maritimes.

À force de discussions et de négociations, les provinces voisines ont accepté de laisser passer les touristes, mais ils devaient se plier à de nombreuses exigences. Les plus notables étaient l’impossibilité de s’arrêter, ne serait-ce que pour dormir quelques heures. Au Nouveau-Brunswick, les seuls arrêts autorisés étaient pour de l’essence et des repas pour emporter.

Il était nécessaire de présenter une preuve de réservation sur le Madeleine et une preuve de réservation de séjour sur l’archipel pour avoir le droit de se rendre à Souris. Bref, rien pour faciliter le tourisme.

La communauté maritime avait prévu un maximum de 35 000 visiteurs durant la saison touristique. Selon les statistiques de la CTMA, ce chiffre avoisine davantage les 20 000. Mais, quoi qu’il en soit, la saison touristique était sauvée, du moins en partie. Aux Îles, les retombées économiques de l’industrie touristique frisent les 90 millions de dollars par année. Ces estimations sont basées sur un achalandage de 80 000 visiteurs. Devant ce fait, le calcul est relativement simple à réaliser.

Il ne fait aucun doute que cet épisode a laissé des séquelles. Un de ceux-ci est, sans aucun doute, l’annulation de la saison des croisières de la CTMA l’an prochain. Pour certains, les effets de la pandémie seront irréversibles. Mais pour la plupart des résidents de l’archipel, le retour vers la zone jaune veut dire des Fêtes plus réjouissantes que tout ce qui pourra s’espérer ailleurs sur le continent.

LA UNE : Joël Landry