Îles-de-la-Madeleine: les grands moyens pour protéger les berges

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Enrochement, recharge massive de sable, brise-lames, rehaussement: Québec prend les grands moyens pour sécuriser son réseau routier aux Îles-de-la-Madeleine fragilisé par l’érosion.
 
Transports Québec (MTQ) planifie des investissements pouvant atteindre 55 millions $ d’ici cinq ans, pour protéger la route199 qui traverse l’archipel du nord au sud.

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Les portions de cette route qui passent très près de l’eau, sont passablement affectées par les violentes tempêtes qui se multiplient et gagnent en intensité sous l’effet des changements climatiques, de même que par l’amincissement du couvert de glace du golfe du Saint-Laurent qui peine à protéger les berges contre l’assaut incessant des vagues durant la saison froide.

 

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Dans la foulée d’une série de tempêtes dévastatrices survenues en 2018-2019, dont l’ouragan Dorian, le ministère a déjà dépensé 32 millions $ pour en réparer les dégâts sur une douzaine de sites.

«Ce sont des sommes importantes. On vise à faire ce qu’il faut faire», affirme Jonathan Côté, coordonnateur du Module des aléas naturels et de l’adaptation aux changements climatiques à la Direction générale du MTQ pour le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Selon les données de la Chaire de recherche en géoscience côtière de l’Université du Québec à Rimouski compilées depuis 2006, les berges reculent en moyenne d’un demi-mètre par année aux Îles-de-la-Madeleine.

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Ainsi, dès ce printemps, le ministère reconstruira et prolongera l’enrochement de la jetée du pont du Détroit qui enjambe la lagune de Havre-aux-Maisons. Un rehaussement de la route pourrait aussi être éventuellement nécessaire.

«On voit que les dernières tempêtes ont accentué les dommages. L’enrochement ne fait plus du tout son travail de protection contre l’érosion», souligne M. Côté, précisant qu’il faudra importer l’équivalent de 15 à 20 barges de 6000 à 8000 tonnes de roches chacune.

De plus, une recharge massive de 100 000 mètres cubes de sable provenant du dragage du chenal de Grande-Entrée, à l’extrémité nord-est des Îles, est planifiée pour l’an prochain à Pointe-aux-Loups, où la route 199 défile sur une étroite bande entre mer et lagune.

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«On est en train d’examiner une nouvelle technique visant l’ajout de sable dans des conteneurs pour en éviter la dispersion sous l’effet des vagues et pour préserver l’intégrité écologique du milieu», indique M. Côté.

Enfin, une armée de spécialistes en génie côtier et génie hydraulique est à concevoir des ouvrages de protection pour le pont Keating, à Grosse-Île, également située du côté nord-est de l’archipel. Ils incluent le renforcement de l’enrochement existant et l’aménagement de brise-lames «pour freiner l’énergie des vagues et prévenir un peu plus la submersion». Ces travaux estimés entre 1 et 5 millions $ débuteront à l’automne 2023. Moyennant un certain entretien, ils devraient pérenniser le secteur pour une période de 35 ans.

PAR HÉLÈNE FAUTEUX
LA UNE : PHOTO COURTOISIE / MINISTÈRE DES TRANSPORTS DU QUÉBEC