Au début de la campagne électorale, lors de ma chronique du 30 août dernier, je posais la question suivante : « la ligne de départ sera-t-elle la ligne d’arrivée…» Force est d’admettre qu’à deux jours du scrutin, la question demeure tout aussi pertinente. Et que la réponse est OUI.
Malgré une très forte participation des électrices et des électeurs au vote par anticipation à l’échelle nationale, il serait surprenant que le taux final dépasse 65%, à mon avis. Il est fort probable, aux Îles de la Madeleine, que ce taux oscille entre 70% et 75%. Ce sont des taux à la limite du respectable. Ce taux de participation ordinaire s’explique en grande partie par le fait que la campagne électorale n’a pas su porter l’ambition de nos rêves. C’est pourquoi elle fut si terne.
François Legault a beau être son pire adversaire, multiplier bourdes, arrogances, imprécisions, colères injustifiées, sautes d’humeur, et ce presque quotidiennement. Il a beau dire une chose et son contraire et passer beaucoup de temps à s’excuser ou à préciser des déclarations de la veille lorsque ce n’est pas de les corriger, rien n’y fait, l’électorat lui semble acquis. Les opposants sont trop faibles. Le seul, des quatre autres chefs, qui a réellement surpris est Paul Saint-Pierre Plamondon du PQ. Bien que ses performances furent spectaculaires lors de la présente campagne, surtout lors des deux débats télévisés, il ne représentera aucun danger pour François Legault lundi prochain. Gabriel Nadeau Dubois de QS, Dominique Anglade du PLQ et Éric Duhaime du PCQ ne mettent pas davantage en danger la victoire de la CAQ à l’échelle nationale. Leurs performances auront tout au plus un effet régional. QS et le PLQ se disputeront une opposition officielle très faible. La CAQ est bien en scelle et navigue sans être inquiétée.
Vers la fin de la campagne le PQ a gagné suffisamment de votes pour miser sur une véritable reconstruction. Le Chef est très fort mais son équipe de candidatures est plutôt faible dans son ensemble. QS devra s’entourer d’une solide équipe fiscale ainsi que sur le plan financier si son Chef et son équipe aspirent à vouloir diriger le Québec un jour. Si le mouvement souverainiste veut prendre son envol et porter le rêve des René Lévesque et Jacques Parizeau, le PQ et QS devront se parler, s’entendre et unir leurs forces pour se regrouper au sein d’une même et seule formation politique.
Le PLQ est méconnaissable et se dirige vers un naufrage certain. Le PLQ a mené une campagne misérable et a connu toutes les difficultés du monde. Mais c’est le Parti des Jean Lesage et des Robert Bourassa. Il a de profondes racines partout au Québec, y compris aux Îles de la Madeleine. Il va se reconstruire après la tempête.
Le PCQ demeurera-t-il le parti des contestataires qui essaie de redonner un sens nouveau au mot « Liberté », mais le sien… Va-t-il prendre son envol, demeurer un parti régional ou se redéfinir… C’est à suivre !
Pendant ce temps, la CAQ est la résultante d’une coalition plurielle aux idées divergentes et changeantes où on voit se poindre au portillon des candidatures de la 23e heure qui, sans trop de convictions pour certains, mangent à tous les râteliers donnant l’impression de chercher désespérément une « Limousine » et pour d’autres un emploi. On ne compte plus les députés de l’arrière-ban qui se croient ministrables et qui resteront rivés sur leur cellulaire en attendant l’appel du Chef… Les déceptions risquent de devenir les plus gros maux de tête du prochain gouvernement caquiste et je serais surpris que François Legault soit chef de la CAQ pour l’élection de 2026 ou qu’il termine son mandat par ailleurs. Déjà des courtisanes et des courtisans aiguisent leur flûte pour accéder au trône.
Le plus grand défi de François Legault ne sera pas de se faire réélire comme Gouvernement, mais de se faire entendre comme gouvernement provincial, dans ses nécessaires et fondamentales revendications auprès d’Ottawa et d’avoir l’oreille de ses collègues des autres provinces et des Territoires.
Bonne chance Monsieur Legault ! Bonne chance au Peuple québécois !
Une précision à ma chronique du 26 septembre dernier
À l’item « Les Services de garde » j’aimerais remplacer mon troisième alinéa qui se lisait comme suit :
« Malgré le fait que le système de garderie au Québec soit un modèle reconnu et envié par à peu près tout le monde, je demeure ouvert à une mixité du programme qui permettrait aux parents qui n’utilisent pas ce service, peu importe le motif, de bénéficier d’un montant hebdomadaire pour chaque enfant dans cette situation. »
Par celui qui suit et qui représente davantage ma pensée :
Malgré le fait que les Centres de la petite enfance (CPE) au Québec soient un modèle reconnu et envié par à peu près tout le monde, je demeure ouvert à une mixité du programme qui permettrait aux parents, qui n’utilisent pas ce service, de bénéficier d’un montant hebdomadaire pour chaque enfant dans cette situation. Toutefois, l’option individualiste devrait, comme pour l’éducation à la maison, être limitée tout en s’assurant du bien-être de l’enfant. Les CPE constituent un élément clef du développement et de la socialisation des enfants. Elles permettent aussi de détecter des problèmes et d’agir tôt dans la vie de l’enfant. La prudence et la vigilance s’imposent d’autant plus que les systèmes à deux vitesses peuvent rapidement devenir inéquitables.
La prochaine et dernière chronique sera publiée demain, le dimanche 2 octobre 2022, en soirée. Il s’agira de mes prédictions générales et de l’identification des luttes serrées que je prévois. J’en profite pour remercier les lectrices et les lecteurs de mes chroniques et de leurs commentaires.
Merci à ilesdelamadeleine.com de m’avoir permis de partager avec vous mes opinions lors de la présente campagne électorale.
Crédit de photo: Plage de Gros-Cap. Été 2022, Alain Al. Longuépée