Que ce soit dans l’administration, dans les transports ou dans la gestion des matières résiduelles, la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine doit composer avec une très forte hausse de ses dépenses.
Les élus ont adopté mercredi soir un budget de 37 millions de dollars, ce qui représente une hausse de 23 % par rapport à celui de l’an dernier.
millions de dollars qui sont des dépenses reliées directement à l’inflation. Il ne faut pas oublier non plus qu’il y a beaucoup d’entrées d’argent grâce à des subventions du gouvernement","text":"Il y a 2,2millions de dollars qui sont des dépenses reliées directement à l’inflation. Il ne faut pas oublier non plus qu’il y a beaucoup d’entrées d’argent grâce à des subventions du gouvernement"}}">Il y a 2,2 millions de dollars qui sont des dépenses reliées directement à l’inflation. Il ne faut pas oublier non plus qu’il y a beaucoup d’entrées d’argent grâce à des subventions du gouvernement
, explique le maire par intérim, Gaétan Richard.
Face à cette situation, les Madelinots devront assumer une augmentation de 6,35 % de leur compte de taxes, ce qui se situe juste en dessous de l’indice des prix à la consommation, qui était de 6,8 % en novembre 2022.
Le nouveau rôle d’évaluation fait état d’une augmentation de 34 % de la valeur moyenne d’une résidence aux Îles-de-la-Madeleine, qui passe ainsi de 140 672 $ en 2022 à 188 588 $ en 2023.
Taux de taxe foncière à la hausse… ou à la baisse
Pour compenser cette hausse, la Municipalité a décidé de baisser le taux de taxe foncière des résidences, qui passe de 1,16 $ à 0,94 $ du 100 $ d’évaluation.
Ce qui arrive cette année est particulier parce qu’on a l’inflation, on a les taux d’intérêt et on a une hausse d’évaluation triennale. Ça a fait un cocktail qui a compliqué la tâche des équipes municipales
, précise le maire par intérim.
Toutefois, les taxes foncières vont augmenter pour les immeubles de 6 logements et plus et les immeubles commerciaux.
Pour leur part, les immeubles industriels voient leur taux de taxe foncière augmenter de 45 %, une décision expliquée par un contexte économique favorable aux Îles-de-la-Madeleine, selon Gaétan Richard.
L’économie va quand même bien. On est en diminution constante de la péréquation. Donc si on ne touche pas à la taxation des immeubles commerciaux et industriels, c’est le résidentiel qui va absorber le choc. On ne voulait pas arriver avec une hausse de taxes pour les contribuables qui était hors normes
, explique-t-il.
Par ailleurs, la Municipalité a utilisé des surplus pour geler les tarifs des services municipaux.
Un budget plombé par les matières résiduelles
La gestion des matières résiduelles demeure le poste de dépenses le plus important de la Municipalité, avec un coût prévu d’environ 8,5 millions de $ en 2023, soit une hausse de 16 %.
En raison de l’insularité, autant les matières destinées à l’enfouissement que les matières recyclables sont envoyées à Victoriaville pour être traitées.
Autant le contrat pour la collecte que celui pour le transport ont subi des hausses
, mentionne l’élu.
Il semble se résigner face à une telle situation.
On a fait beaucoup d’études dans le passé sur les scénarios à mettre en place pour se rendre compte qu’il n’y a pas de solution miracle pour l’instant. On n’a pas de site d’enfouissement technique aux Îles-de-la-Madeleine. Compte tenu de la fragilité du territoire, on n’envisage pas cette avenue-là. Faut sortir les déchets, et pour le moment les coûts montent
, constate-t-il.
La Municipalité a d’ailleurs reçu un million de dollars de Québec pour alléger la facture de la gestion des matières résiduelles.
Pour le moment, la Municipalité n’envisage pas d’envoyer les matières résiduelles dans un endroit près des Îles que Victoriaville.
Le gouvernement du Québec nous aide à trouver des solutions, mais pas pour aller dans une autre province. Ça a déjà été discuté dans le passé, mais on n’a pas l’autorisation de faire ça
, explique-t-il.
La Ville a aussi fait les frais de la hausse du taux directeur de la Banque centrale du Canada : elle prévoit une augmentation de 500 000 $ de ses frais de financement
Face à cette situation budgétaire inédite, le maire par intérim réitère l’importance de réviser le pacte fiscal entre le gouvernement du Québec et les municipalités, une demande répétées de l’Union des municipalités du Québec.
LA UNE : Inflation et hausse de l’évaluation triennale ont rendu l’exercice budgétaire 2023 particulièrement difficile (photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-FRANÇOIS DESCHÊNES
PAR Pierre Chapdelaine de Montvalon