Des engins de pêche sécuritaires pour les baleines, mais dispendieux

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L’utilisation d’engins de pêche sécuritaires pour les baleines sera facultative en 2024, d’après ce qu’a annoncé vendredi Pêches et Océans Canada. Mais lorsque ces engins deviendront obligatoires, une aide financière sera nécessaire pour aider les pêcheurs à se les procurer, prévient l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie (ACPG).

La mesure, mise en place pour réduire l’empêtrement des mammifères marins dans les engins de pêche, devait entrer en vigueur dès la prochaine saison de pêche.

La baleine noire de l’Atlantique Nord est particulièrement vulnérable à ces empêtrements, qui sont une des deux causes principales de mortalité pour cette espèce menacée d’extinction.

Il existe deux types d’engins de pêche sécuritaires pour les baleines : un premier dont le cordage brise lorsqu’une pression de plus de 1700 livres est appliquée, et un second, doté d’une bouée submersible à déclencheur acoustique.

Selon Samantha Bois Roy, responsable des pêcheurs à engins fixes pour l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie, ces deux technologies fonctionnent, de manière générale.

C’est sûr qu’il y a des ajustements à faire. Des fois, avec le courant, la tension est un peu plus forte. Il y a des tests qui échouent. Par contre, je dirais qu’on a eu beaucoup plus de tests positifs que de tests négatifs, indique-t-elle.

Par rapport au cordage à faible résistance, les bouées submersibles ont l’avantage de pouvoir être récupérées plus facilement en cas de dysfonctionnement.

Des engins de pêche, c’est très dispendieux. Les pêcheurs ne sont pas fans de l’idée de mettre des cordages faibles pour perdre leurs casiers et être obligés d’en refaire ou d’en racheter d’autres, indique Samantha Bois Roy.

Les engins de pêche avec un cordage à faible résistance ont aussi le désavantage de devenir de potentiels engins de pêche fantômes, advenant qu’ils se brisent, rappelle-t-elle.

Sans obligation explicite de Pêches et Océans Canada, Mme Bois Roy croit que les pêcheurs vont continuer à pêcher comme avant.

C’est un milieu très conservateur, les pêches, constate-t-elle.

Un investissement coûteux

Selon la responsable des pêcheurs à engins fixes pour l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie, le principal frein pour les pêcheurs est le coût d’acquisition de tels équipements.

Par exemple, un engin de pêche de bouées submersibles peut coûter, avec son équipement informatique, jusqu’à 65 000 $.

Il y en a qui n’ont pas assez de quotas pour acheter de tels équipements, soutient-elle. Et c’est là qu’on a un enjeu, à mes yeux. Pour moi, les bouées submersibles demeurent la meilleure solution.

Samantha Bois Roy croit que des aides gouvernementales seront nécessaires pour financer l’achat de tels équipements lorsque le Pêches et Océans Canada décrètera obligatoire l’utilisation d’engins de pêche sécuritaires pour les baleines.

L’exigence du MPO d’utiliser ce genre d’équipement devait initialement entrer en vigueur en 2022, mais elle a été reportée d’un an à cause de la pandémie de COVID-19.

LA UNE : Le coût d’acquisition de ces engins de pêche est un frein, selon l’Association. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
PAR Pierre Chapdelaine de Montvalon