Des scientifiques étudient les répercussions de Fiona sur les fossiles et sur les artéfacts découverts le long des côtes de l’Île-du-Prince-Édouard.
Ce ne sont pas tous les fossiles qui survivent aux aléas des vagues et du vent.
Le paléontologue et géologue John Calder note par exemple que Fiona a été responsable de la disparation, sur les côtes de l’Île-du-Prince-Édouard, de cinq énormes rochers où se trouvaient des traces fossilisées de reptiles. Celles-ci avaient été laissées il y a environ 290 millions d’années.
C’est difficile d’imaginer que la force de l’océan est responsable de cela
, s’étonne M. Calder, qui est aussi professeur à l’Université Saint Mary’s, à Halifax. Ces rochers pesaient au moins une tonne chacun, puis ils ont disparu.
L’archéologue provincial Christian Thériault affirme pour sa part que l’érosion côtière causée par Fiona a été considérable et n’a pas aidé son travail, qui consiste à préserver l’héritage culturel de plusieurs sites historiques le long du littoral de l’île.
En marchant un peu partout sur l’île, on pouvait voir que des sites connus et inconnus avaient été perturbés par la tempête, mettant à risque beaucoup de savoir
, souligne-t-il. Après une grosse tempête comme Fiona, plusieurs personnes nous ont contactés, parce que des choses qui étaient ensevelies un peu partout sur l’île ont été retrouvées.
Christian Thériault demande aux citoyens de communiquer avec la province s’ils découvrent des objets qui pourraient être significatifs d’un point de vue historique.
Découverte à la baie d’Hillsborough
La bonne nouvelle, ajoute John Calder, c’est que l’Île-du-Prince-Édouard est en train de devenir de plus en plus prisée par les paléontologues en raison des découvertes uniques qu’on peut y faire à cause de l’érosion côtière, particulièrement depuis le passage de Fiona.
Récemment, l’érosion a justement permis de découvrir des trésors du passé qu’on n’avait jamais vus auparavant
, raconte-t-il.
John Calder, géologue et paléontologue. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / JESSICA DORIA-BROWN
Il y a environ un mois, un fossile a été découvert sur les rives de la baie d’Hillsborough.
À chaque marée, un bout était emporté et disparaissait
, dit-il. Après encore une semaine ou deux, il aurait complètement disparu
, relate-t-il, ajoutant qu’il a fallu agir rapidement afin de préserver le fossile.
Même si, dans ce cas, les scientifiques sont arrivés à temps, plusieurs fossiles ont sûrement été perdus à tout jamais.
John Calder et son équipe vont continuer à étudier l’impact de l’érosion côtière sur les fossiles de l’île. Il espère que ce travail permettra d’éviter de perdre d’autres de ces précieux trésors.
LA UNE : Ce fossile a été découvert il y a environ un mois sur les rives de la baie d’Hillsborough, à l’Île-du-Prince-Édouard. PHOTO : CBC