Plus de 150 citoyens se sont déplacés mardi soir pour assister aux séances de la Communauté maritime des Îles et de la Municipalité des Îles marquées par des avancées dans plusieurs projets, dont celui de l’écoquartier. Les élus ont toutefois limité à 30 minutes les périodes de questions, ce qui a suscité la grogne de certains citoyens.
La Communauté maritime des Îles a annoncé avoir acheté cinq lots, quatre immeubles et un terrain dans le but de développer l’écoquartier de Cap-aux-Meules.
La valeur d’achat de ces cinq propriétés situées à proximité des chemins Oscar et Gaudet s’élève à près de 1,4 million de dollars.
Cette somme est financée en totalité par le gouvernement du Québec qui a versé une subvention de 10 M$ en 2023 pour décontaminer des terrains, les revaloriser et acquérir des lots stratégiques dans le but développer l’écoquartier.
Le président de la Communauté maritime des Îles et maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, explique que les bâtiments existants sur les lots achetés seront démolis et que les terrains contaminés seront assainis afin d’attirer des promoteurs.
On a déjà des commerçants, des promoteurs immobiliers qui se sont montrés intéressés par des terrains constructibles à l’intérieur de l’écoquartier,
affirme-t-il.
Ça devient des terrains très propices, très intéressants, pour des promoteurs, des développeurs.
Antonin Valiquette rappelle que le but de l’écoquartier est de dynamiser le centre-ville en stimulant la création de logements et d’entreprises, tout en favorisant l’efficacité énergétique et le déplacement actif. Hydro-Québec a déjà annoncé la mise en place d’un microréseau électrique.
L’idée de l’écoquartier est d’offrir une multitude de services dans un petit rayon, autant pour les familles que pour les entrepreneurs. Des espaces verts, divers aménagements pour favoriser les déplacements actifs et des installations favorisant l’économie d’énergie sont aussi prévus. (Photo d’archives) PHOTO : GRACIEUSETÉ DE JEAN-FRANÇOIS VACHON
Par ailleurs, la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine va étudier la possibilité de mettre en place une boucle de chaleur dans l’écoquartier afin de récupérer l’énergie de la centrale thermique des Îles. L’étude est offerte gratuitement à la Municipalité par l’organisme La Vague.
Le CISSS des Îles a déjà mis en place un tel système de 2,3 kilomètres pour chauffer le complexe qui regroupe l’hôpital, le CLSC et le CHSLD Eudore-LaBrie de Cap-aux-Meules.
La question de l’écoquartier n’a pas été abordée lors de la période de questions.
Un projet d’environ 8 M$ de dollars est en branle pour reconstruire la plateforme de compostage. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA
Par ailleurs, la Communauté maritime des Îles a également déposé un projet de réglement d’emprunt de 1,5 M$ pour reconstruire sa plateforme de compostage qui ne répond plus aux normes gouvernementale ni au volume de matières résiduelles reçu. Cette somme permettra, entre autres, de financer la confection des plans et devis du projet estimé au total à 8 M$
En vertu de la particularité insulaire des îles de la Madeleine, la Québec a confirmé l’octroi d’un financement bonifié de 60 % des dépenses admissibles du projet, pour un maximum de 5,5 M$.
Un pas de plus vers un centre communautaire à Grande-Entrée
La Municipalité des Îles-de-la-Madeleine franchit une étape supplémentaire vers la construction d’un nouveau centre communautaire à Grande-Entrée, un projet évalué à 8 M$ au plan triennal d’immobilisations.
L’administration municipale a reçu la confirmation de l’admissibilité du projet au Programme d’amélioration et de construction d’infrastructures municipales (PRACIM).
Sa sélection officielle à ce programme d’aide financière du gouvernement provincial n’est toutefois pas encore confirmée.
En attendant la confirmation de Québec, la Municipalité a octroyé un contrat de près de 40 000 $ à la firme Englobe pour réaliser des travaux géotechniques, dont des tests de sols nécessaires à la préparation des plans et devis.
Selon le maire Antonin Valiquette, ces étapes doivent être franchies pour connaître les coûts réels de construction et permettre aux élus de prendre une décision éclairée.
Il n’est pas question que les citoyens des Îles assument 100 % d’une facture de plusieurs millions de dollars, assure M. Valiquette. Les plans et devis, premièrement, vont nous dire combien ça va nous coûter et après ça on va pouvoir boucler le montage financier, mais avant d’en arriver là, on a déjà fait nos demandes dans le programme.
En 2022, l’ex-maire Jonathan Lapierre affirmait que la rénovation du Capitole de l’Est nécessiterait des investissements de 6 M$ et qu’il était en état de « décrépitude avancée ». (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
Ce projet de construction d’un nouveau centre communautaire à Grande-Entrée est jugé nécessaire par la Municipalité en raison de la vétusté du Capitole de l’Est, un bâtiment municipal désormais fermé.
Dans les derniers mois, la pertinence de ce projet a déjà été remise en question par certains citoyens qui jugent les coûts du projet exagérés pour le nombre de citoyens du secteur de Grande-Entrée.
Des périodes de questions limitées
Tout comme ce fut le cas lors des séances extraordinaires de la semaine dernière, les élus ont limité la durée, à 30 minutes chacune, des périodes de questions des séances consécutives de la Communauté des Îles et de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine. La décision a soulevé le mécontentement de certaines personnes.
Lorsque le maire Antonin Valiquette a affirmé que la première période de questions était terminée après 34 minutes, des citoyens se sont mis à scander Démission! Démission! Démission!
, comme ce fut le cas lors des séances de mai.
Plus de 150 personnes s’étaient déplacées dans la salle du conseil mardi soir. PHOTO : COURTOISIE
Le Madelinot Jacky Poirier estime que cette durée est insuffisante pour une population de 13 000 personnes. Vous avez demandé à ce que les gens s’intéressent et assistent aux séances du conseil
, a-t-il argumenté.
À moins que nos questions vous fassent peur, je pense que c’est tout à fait légitime de nous laisser nous exprimer et de répondre à nos questions.
Jacky Poirier a demandé aux élus de prolonger la période de questions, mais le conseil a refusé cette demande. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
Le maire Antonin Valiquette précise que la règlementation municipale, qui n’était pas appliquée à la lettre jusqu’à présent, prévoit une période de questions de 15 minutes pouvant être prolongée de 15 minutes supplémentaires si les élus l’autorisent.
Dans la foulée de la controverse entourant la Passe Archipel et la création d’un parc régional, les périodes de questions se sont étirées durant deux heures et demie lors des séances du mois de mai.
Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, explique que les élus ont décidé d’appliquer la réglementation qui limite la durée des périodes de questions. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
Le maire affirme que plusieurs contribuables personnellement lui ont demandé que les membres du conseil agissent pour baliser la période de questions.
J’ai reçu énormément de commentaires de citoyens qui me disent que la période de questions devient hors de contrôle et me demande de faire quelque chose pour que ça change. Donc, j’applique le règlement.
Encore une fois, la création d’un futur parc régional sur les terres publiques de l’archipel a occupé une bonne partie des deux périodes de questions.
Des citoyens qui appréhendent une restriction d’accès au territoire et l’utilisation des fonds publics pour le projet ont de nouveau questionné le maire à plusieurs reprises.
Le maire soutient que la création d’un parc régional vise d’abord à faire appliquer plus efficacement la réglementation déjà existante en terres publiques, notamment pour mieux protéger les dunes. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
Le maire répète depuis plusieurs semaines que le projet de parc régional ne vise pas à limiter davantage l’utilisation du territoire et qu’il ne sera pas financé à même les taxes payées par les Madelinots.
Un parc régional, qui sera géré par un organisme à but non lucratif, ne peut pas ajouter de règlements qui limitent l’usage du territoire
, a réitéré M. Valiquette. Je ne sais plus sur quel ton vous le dire.
Les coûts liés à l’embauche d’une animatrice qui n’est pas à l’emploi de la Municipalité lors de la séance d’information publique du 16 mai ont aussi été abordés. Le maire n’ayant pas les chiffres à sa disposition lors de la séance a indiqué que ces coûts pourraient être obtenus en faisant une demande d’accès à l’information.
LA UNE : La Communauté maritime des Îles a fait l’acquisition de cinq lots pour développer l’écoquartier de Cap-aux-Meules. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE