La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) presse le gouvernement d’annoncer rapidement des mesures visant l’amélioration du transport aérien régional au Québec.
Nous attendons depuis presque deux ans un réel plan d’action régional en transport aérien. […] Là, il y a un mécontentement de la communauté d’affaires et on attend de voir si ça va bouger de façon plus globale
, explique la directrice générale de la Chambre de commerce de la Côte-de-Gaspé, Marie-Claude Brière.
Présentement, les billets à 500 $ sont seulement accessibles pour les vols entre Québec, Montréal ou Saint-Hubert et des destinations régionales comme Mont-Joli, Sept-Îles ou Gaspé.
Québec s’est engagé à assouplir ces règles, mais rien n’a encore été annoncé depuis la reconduction de cette mesure le 1er avril dernier.
Tout le monde aimerait avoir un transport aérien matin et soir, aller-retour, sans failles. On est conscients que ce n’est pas nécessairement possible
, nuance Mme Brière, en ajoutant néanmoins que le gouvernement doit voir le transport aérien comme un besoin essentiel
.
En février dernier, Québec a aussi réitéré son souhait de développer, à plus long terme, une nouvelle stratégie aérienne pour relier les régions entre elles. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA/ALEXANDRA DUVAL
Mme Brière déplore que le programme d’accès aérien aux régions ait été pensé principalement pour attirer le tourisme, mais ne réponde pas aux besoins des organismes communautaires, par exemple, et des petites entreprises.
Entre les régions sans les grands centres
Même son de cloche du côté d’Alexandre Lavoie, qui est à la tête de la Chambre de commerce des Îles-de-la Madeleine.
Il faudrait, selon lui, que les régions puissent être liées entre elles, pas forcément juste avec les grands centres.
[Pour la] clientèle d’affaires, beaucoup de sièges sociaux ne sont pas nécessairement à Montréal ou à Québec
, souligne-t-il.
Alexandre Lavoie est le directeur général de la Chambre de commerce des Îles-de-la-Madeleine. (Photo d’archives) PHOTO : GRACIEUSETÉ
D’après M. Lavoie, le manque d’accessibilité à des vols quotidiens à prix compétitif freine aussi l’organisation d’événements en région. La situation est particulièrement critique aux Îles-de-la-Madeleine, où les deux seules options sont le bateau et l’avion.
Le fait d’être obligé de prendre le billet personnellement plutôt qu’au niveau de l’entreprise, ce n’est pas logique
, donne-t-il en exemple.
L’adjoint parlementaire au transport aérien et député de René-Lévesque Yves Montigny demande, de son côté, un peu de patience aux chambres de commerce.
Le député de René-Lévesque Yves Montigny PHOTO : RADIO-CANADA / CHARLES-ÉTIENNE DROUIN
Le député de la CAQ est d’accord sur l’essentiel de ces demandes, qui ont été discutées dans le cadre des rencontres du comité permanent sur le transport aérien, qui réunit le gouvernement, des élus municipaux et des transporteurs, notamment.
On est en train de mettre en place des mesures pour permettre aux citoyens de se déplacer d’une région à une autre au Québec sans nécessairement passer par les grands centres
, assure-t-il.
Il souligne que des annonces en ce sens pourraient être faites bientôt.
LA UNE : En novembre dernier, François Legault avait déclaré qu’un service aérien quotidien était un «service essentiel». (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
PAR Emma Guerrero Dufour avec les informations de Martin Toulgoat