Des citoyens de Grosse-Île contre le projet de parc régional

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Une pétition signée par plus de 250 citoyens de Grosse-Île, opposés à la création d’un parc régional, a été déposée mardi soir, lors de la séance du conseil de la Communauté maritime des Îles.

Le document demande d’exclure le territoire de la municipalité de Grosse-Île de la création d’un éventuel parc régional sur les terres publiques des îles de la Madeleine.

Selon la citoyenne de Grosse-Île qui a déposé la pétition, Kim Clark, une très forte majorité des résidents rencontrés dans le cadre de visites effectuées de porte en porte s’est montrée en défaveur du projet.

C’est 96 % de la population de Grosse-Île qui sont contre le parc. On vous demande, lorsque vous continuerez vos discussions de parc régional, de penser aux gens qui sont contre ça.

Une citation de Kim Clark, résidente de Grosse-Île

Le président de la Communauté maritime des Îles et maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, a indiqué que la pétition sera prise en compte par les élus municipaux pour alimenter la suite des réflexions.

Une photo d'un texte de présentation de pétition qui demande l'exclusion de Grosse-Île dans la création d'un parc régional.

Voici le texte de présentation de la pétition déposée par Kim Clark. Photo : Gracieuseté de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

La position de la population, elle est importante pour nous, indique-t-il. On s’est lancé dans le service public comme élu dans le but de répondre aux besoins et aux attentes de notre population.

De son côté, la mairesse de Grosse-Île, qui était présente à la table des élus de la Communauté maritime des Îles mardi soir, n’a pas pris la parole pour commenter le dépôt de cette pétition.

M. Valiquette a répété son engagement de consulter la population de Grosse-Île, et de l’ensemble des îles de la Madeleine, sur les questions de la création d’un parc régional et l’instauration d’une redevance touristique obligatoire connue sous le nom de Passe Archipel.

Un homme manipule un cerf-volant aérotracté alors que des quadistes circulent sur la plage en arrière de lui.

La Communauté maritime des Îles veut mieux encadrer l’utilisation des terres publiques, dont les plages et les milieux dunaires, en créant un parc régional. Le projet vise, entre autres, à mieux protéger ces milieux fragiles et à éviter les conflits d’usage. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Le maire indique qu’il veut d’abord s’assurer que tous les Madelinots soient informés correctement de ces projets qui ont soulevé la controverse depuis le mois d’avril.

Les gens de Grosse-Île et l’ensemble de la population des îles de la Madeleine, ont vraiment besoin d’avoir davantage d’informations et de bien comprendre le projet, parce qu’il y a eu beaucoup de désinformation qui a été véhiculée dans les dernières semaines et dans les derniers mois.

Une citation de Antonin Valiquette, maire des Îles-de-la-Madeleine

Antonin Valiquette précise que le conseil municipal n’a pas encore déterminé le mode de consultation de la population, dans un contexte où trois nouveaux conseillers ont récemment été élus.

Il précise cependant qu’il veut que les élus municipaux tranchent ces épineuses questions avant l’été prochain, à la lumière de l’opinion des Madelinots.

Le parc régional et la Passe Archipel, deux projets liés

La mise en place d’un parc régional sur les terres publiques de l’archipel madelinot est intimement liée à l’instauration d’une redevance touristique obligatoire, car les sommes recueillies auprès des visiteurs serviraient, entre autres, à financer la création et l’opération du parc.

Un coussin budgétaire  qui prend forme

Par ailleurs, la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine a conclu l’année financière 2023 avec un excédent budgétaire. Le surplus total s’élève à 2,33 M$ selon le rapport financier déposé mardi soir.

De cette somme, 560 000 $ sont déjà affectés à des usages spécifiques, ce qui laisse 1,77 M$ de surplus libres.

Ces excédents s’expliquent, entre autres, par une réduction de 9 % des dépenses prévues, notamment en raison de reports de projets, du coût de déneigement moins élevé et de postes demeurés vacants.

Certains revenus ont aussi été plus élevés qu’anticipé, notamment ceux liés aux transactions immobilières.

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, se réjouit de cet excédent budgétaire qui donnera plus de latitude à la Municipalité, selon lui.

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, au micro lors d'une séance du conseil municipal

D’après le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, ces excédents budgétaires donneront une plus grande marge de manoeuvre à l’administration municipale pour faire face à des dépenses imprévues. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Avec un surplus non affecté de 1,7 M$, on commence à être prêt à faire face à des enjeux, des imprévus, à être capable de mieux planifier nos finances avec un coussin et une certaine marge de manœuvre, croit-il.

C’est la meilleure façon de protéger les contribuables face à de mauvaises surprises budgétaires et d’éviter des hausses de taxes soudaines.

Une citation de Antonin Valiquette, maire des Îles-de-la-Madeleine

Antonin Valiquette souligne que lors de son élection en mars 2023, la Municipalité n’avait aucun coussin budgétaire pour faire face aux imprévus.

On est sur la bonne pente, affirme-t-il. Il y a deux ans, on avait un excédent de 52 000 $ qui avait été utilisé sur le budget de 2023, en 2022 on avait un 442 000 $ de surplus non affectés et là on est rendu à 1,7 M$.

Des gens assis dans la salle du conseil.

Les débats entourant la gestion des finances municipales, tout comme les dossiers de la Passe Archipel et de la création d’un futur parc régional, ont généré beaucoup de participation citoyenne aux séances publiques depuis le printemps 2023. (Photo d’archives) Photo : Gracieuseté

La gestion des finances municipales a fait l’objet de nombreux débats depuis le printemps 2023 aux Îles-de-la-Madeleine.

À la suite d’une hausse de taxes marquée, certains Madelinots ont demandé à l’administration municipale de couper dans ses dépenses et de revoir ses priorités.

Ordonnance pour euthanasier un chien dangereux

Un chien ayant tué des animaux devra être euthanasié aux Îles-de-la-Madeleine.

Le conseil municipal a émis mardi soir une ordonnance pour que le propriétaire du chien en question procède à l’euthanasie de son chien jugé dangereux au plus tard le 17 septembre.

Le chien en question, un husky, a attaqué mortellement au moins quatre brebis, à la vue de témoins.

Selon les élus municipaux, le risque de récidive d’attaque du chien est élevé, notamment parce que le propriétaire du canin n’a pas de domicile fixe. Il lui est donc impossible de contenir l’animal dans les limites d’un terrain privé au moyen d’une clôture ou d’un dispositif approprié.

Des moutons regroupés dans un enclos.

Quatre brebis ont été tuées par un husky aux Îles-de-la-Madeleine. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, souligne que le conseil municipal se doit d’assurer la sécurité de sa population, en vertu de la loi.À la Municipalité, si on ne fait rien dans ces cas-là, alors qu’on sait qu’il y a un chien dangereux, et si le chien fait d’autres blessés, que ce soit des humains, des animaux ou des enfants, la Municipalité peut être tenue responsable de ça, explique-t-il. On sait que, par des expériences passées et des avis d’experts, qu’un chien dangereux ne fait pas nécessairement la distinction entre un animal et un enfant par exemple.

L’été dernier, une autre histoire d’euthanasie de chiens dangereux a fait couler beaucoup d’encre dans l’archipel.

Deux chiens ont été euthanasiés par erreur par la Municipalité, après qu’un homme mal intentionné se soit présenté avec des bêtes qui correspondaient à celles recherchées, mais qui n’étaient pas réellement les chiens dangereux.

Cet homme a par la suite été accusé de cruauté envers les animaux et de fraude.

LA UNE : Grosse-Île est l’une de deux municipalités des îles de la Madeleine. Elle fait partie de la Communauté maritime des Îles, l’instance qui porte le projet du parc régional. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose