Il est rare qu’on entende de très bonnes nouvelles concernant les produits Stellantis. Depuis des années, ses divisions se retrouvent toutes à un moment donné dans le fond du baril en matière de reconnaissance de fiabilité ; on compte des dizaines de rappels, des valeurs de revente difficiles et un nombre presque incalculable d’échecs de modèles. On dirait que le constructeur n’apprend pas de ses erreurs année après année, décennie après décennie.
À cela, on peut se permettre d’ajouter qu’on arrive souvent en retard dans le bal, surtout dans les segments les plus populaires. Au cours des dernières années, on sent que la haute Direction de Stellantis se cherche plus que d’habitude. Il suffit de regarder les différentes marques du groupe pour voir qu’il y a peu de modèles, notamment chez Chrysler, où il ne reste que des fourgonnettes et Fiat où il n’y a que la 500e. L’histoire n’est pas plus drôle quand on regarde du côté de l’Europe avec des marques comme Lancia.
En regardant le moment présent et l’avenir, on se rend compte que les choses ne sont pas au beau fixe. Dans le cas de la nouvelle motorisation Hurricane qui remplacera le légendaire HEMI, on arrive avec de la puissance à ne plus finir, mais une consommation de carburant supérieure au HEMI. On sauve en émissions de gaz à effet de serre, mais le consommateur est plus concerné par le coût à la pompe de l’essence à octane 91 que par les émissions. Ça ne fonctionne pas.
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Dans le cas du Wagoneer/Grand Wagoneer, Jeep arrive 25 ans en retard face aux deux autres constructeurs américains, et le produit ne séduit pas. Il est actuellement l’un des produits qui restent le plus longtemps à la traîne en concession avant d’être vendus. C’est la même chose avec le décevant Dodge Hornet. Dans les deux cas, Stellantis pourrait cesser leur production, et, au rythme des ventes actuelles, leurs inventaires respectifs perdureraient jusqu’en 2026.
Dans cette même foulée, la toute nouvelle Fiat 500e 2024 n’interpelle personne. Aucun effet de nouveauté dans les concessions malgré sa motorisation électrique. Elle a beau être la voiture électrique la moins chère au Canada, les ventes sont limitées. La situation est telle que Fiat mettra sa production en pause pour quelques semaines, le temps que les inventaires diminuent un peu partout dans le monde.
On dirait que Stellantis ne sait plus ce que les consommateurs désirent. Il y a bien la division Jeep qui se porte assez bien d’une manière générale, mais il y a quand même plusieurs échecs récents comme le duo Wagoneer ou le Renegade. En fait cette division n’est portée que par deux modèles, les Wrangler et Grand Cherokee.
Chez Dodge, la gamme Challenger s’est terminée avec éclat en multipliant les versions toutes plus exclusives les unes que les autres. Ça, ça fonctionne. Dans le cas de l’éternel Durango, la direction de Stellantis avait promis une seule année de production pour l’exclusif modèle SRT Hellcat en 2021. Les collectionneurs se le sont arraché dans l’espoir d’un bon investissement ou d’en faire un véhicule de collection. Devant le succès du modèle, au lieu de s’en tenir à l’idée de base de faire un modèle marquant, Dodge a repris la production du modèle SRT Hellcat, ce qui a enlevé toute forme d’exclusivité au modèle. Les acheteurs initiaux sont en furie, à juste titre.
Dans le cas de l’avenir de la nouvelle génération du Charger, elle est censée être là depuis plus d’un an, et on l’attend encore. Le modèle 2024 ne se pointera pas le bout du nez encore avant plusieurs semaines ou plusieurs mois. De plus, Stellantis espérait qu’on se jette sur la version électrique à la puissance démesurée ; les commandes actuelles indiquent plutôt que ce sont les versions à moteur à essence qui interpellent les consommateurs.
Je pense que les hautes têtes pensantes de Stellantis devront prendre le temps de se concentrer et cesser de tirer à gauche et à droite sans direction. En ce qui me concerne, même si le constructeur est capable de faire des produits extrêmement intéressants, en ce moment, je considère que la Direction de l’entreprise s’en va dans un mur. Je ne suis malheureusement pas le seul à le penser, le réseau de concessions américaines du constructeur a envoyé une lettre de réprimande à Carlos Tavares, le patron du groupe, pour lui faire part de leur mécontentement général quant aux gammes de produits.
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