Le bédéiste acadien Roland Daigle, revient avec un nouveau chapitre de sa série historique Richibucto. Intitulée Le rhum à Joe Ti-Blanc, cette bande dessinée publiée aux Éditions La Grande Marée explore la contrebande d’alcool dans la région de Kent, au Nouveau-Brunswick, à l’époque de la prohibition.
Dans ce deuxième tome, le lecteur suit Médée Daigle, un vétéran de la Première Guerre mondiale, de retour dans sa région natale du sud-est du Nouveau-Brunswick. Rapidement, il découvre que des activités illégales se trament dans l’arrière-boutique du restaurant Joe Ti-Blanc, tenu par un homme peu scrupuleux qui achète de l’alcool de contrebande.
Inspiré de faits réels, le récit se déroule dans une époque trouble où plusieurs Acadiens prenaient part à un réseau de contrebande vers les États-Unis. L’alcool, en provenance des îles Saint-Pierre-et-Miquelon — territoire français non soumis à la prohibition —, était transporté par bateau jusqu’aux côtes du Nouveau-Brunswick.
Dans son enquête, Médée croise le chemin de Lise, une serveuse du restaurant, et décide de s’opposer à la corruption qui gangrène sa communauté. Déterminé, il se lance dans un combat personnel pour mettre fin à ce commerce illégal.
Fidèle à son style, Roland Daigle mêle fiction et histoire locale, s’inspirant de personnages ayant réellement marqué sa région. Originaire d’Aldouane, il explique avoir été fasciné dès son jeune âge par un homme du village, connu comme un véritable bandit dans les récits populaires. Ces histoires orales ont nourri son imagination, le poussant à documenter la réalité des contrebandiers de rhum pour en faire la trame de son nouveau récit graphique.
Fait à noter, les Îles-de-la-Madeleine sont mentionnées à plusieurs reprises dans l’album, témoignant de leur rôle dans l’imaginaire maritime de l’époque et dans les réseaux de contrebande de l’Atlantique. Un clin d’œil aux liens historiques et culturels qui unissent les communautés côtières du golfe du Saint-Laurent.
À travers Le rhum à Joe Ti-Blanc, Daigle continue de faire vivre la mémoire collective acadienne, en donnant une voix aux oubliés de l’histoire et en rendant hommage aux anciens combattants, figures récurrentes de son œuvre.