En novembre, Matane accueillera un « grand chantier » des états généraux sur le phoque du Saint-Laurent afin d’aligner les voix des citoyens, des chasseurs, des scientifiques et des industries interpellés par la gestion du loup marin.
L’initiative est née d’une collaboration entre l’Association de chasseurs de phoques intra-Québec (ACPIQ), l’Agence Mamu Innu Kaikussesht de la Côte-Nord (AMIK) et Exploramer.
L’objectif derrière la consultation est de concilier les points de vue et les particularités régionales, afin d’adresser des recommandations aux instances gouvernementales qui réglementent la gestion du loup marin.
Pour le directeur général de l’ACPIQ, Gil Thériault, le moment est opportun pour tenir des états généraux. Il y a eu un regain d’intérêt pour la ressource
, témoigne-t-il.
On ne veut pas justement que ça tire dans tous les sens : on veut prendre le temps de s’asseoir, tout le monde ensemble, tous les gens concernés, et de regarder dans quelle direction on pourrait travailler.

La chasse au phoque se démocratise de plus en plus dans le Saint-Laurent. Plusieurs formations ont été tenues en 2024 en Gaspésie et sur la Côte-Nord sur la chasse et l’apprêtage du loup marin.
Des recommandations sur trois thèmes
À l’occasion du grand chantier
, trois enjeux seront soulevés : la réglementation, l’aspect scientifique du phoque et la valorisation de la ressource.
Les responsables lanceront de premières consultations dans les prochaines semaines; ils accueilleront interventions et mémoires pour présenter leur bilan au public, en novembre, à Matane.
Du 11 au 14 novembre, une assemblée présidée par l’ancien juge de la Cour supérieure du Québec Robert Pidgeon permettra de poursuivre les échanges.
Enfin, la directrice générale d’Exploramer, Sandra Gauthier, indique que les recommandations finales seront portées au fédéral, au provincial et devant les municipalités.
Parce qu’on le sait, la législation est sur différents paliers par rapport au phoque
, ajoute-t-elle.

Par exemple, concernant la transformation de la ressource, Ottawa et Québec n’ont pas la même position.
Marilou Vanier, la directrice générale de l’AMIK, croit que les recommandations qui seront établies à l’issue des états généraux auront un poids sur l’avenir de la gestion du phoque.
C’est difficile de faire changer les réglementations au MPO, lance-t-elle, mais dire qu’il n’y a pas d’ouverture à travailler ce dossier-là, c’est faux.
Par ailleurs, la directrice de l’AMIK mentionne un désir grandissant de collaboration entre les communautés allochtones et autochtones dans le dossier.

Certains partenariats naissent aux Îles-de-la-Madeleine, comme celui entre les Inuit et les Madelinots, ou l’accueil plus récent de chasseurs wolastoqiyik sur l’archipel.
Pour Marilou Vanier, la parole des communautés autochtones est essentielle afin de s’occuper correctement de la gestion du loup marin.
Ça vient réaffirmer la place des communautés dans cette industrie, qui est pratiquée depuis longtemps de façon traditionnelle
, décrit la directrice.
On veut aussi que les savoirs des communautés autochtones soient reconnus. On veut l’entendre pendant les états généraux et ils vont prendre une place prépondérante.
Elle précise que la Nation innue n’est pas la seule à être conviée aux états généraux et que les communautés wolastoqiyik et mi’gmaq seront invitées à participer aux consultations.
LA UNE : Une grande consultation sur la gestion du phoque débutera sous peu auprès des communautés côtières, nordiques et autochtones. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Alexane Drolet
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