Les pêches s’invitent dans la campagne électorale

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L’incertitude planant sur l’industrie des pêches fait partie des enjeux de la campagne électorale fédérale dans la circonscription Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine–Listuguj.

Les principales associations de pêcheurs de la Gaspésie font certaines demandes aux politiciens, notamment en ce qui concerne les permis de pêche et les fonds alloués à l’industrie.

 

Le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie (RPPSG), qui représente 148 pêcheurs de homard, s’inquiète pour le statut des capitaines-propriétaires.

On demande à ce que les principaux partis s’engagent à ce que le prochain gouvernement fédéral n’octroie pas de nouveaux permis pour protéger la ressource et les pêcheurs actuels. Cela signifierait de revenir en arrière sur les nouveaux permis exploratoires accordés gratuitement à des pêcheurs en difficulté et à des communautés autochtones.

 [Ce] qu’on voudrait voir, c’est qu’on protège le pêcheur-propriétaire exploitant et ce, malheureusement, au profit des permis qui sont donnés aux communautés. On s’aperçoit que la situation se dégrade au niveau du pêcheur-propriétaire exploitant , indique le président du RPPSG et pêcheur de homard, O’Neil Cloutier.

O'Neil Cloutier devant des casiers à homards.O’Neil Cloutier est pêcheur de homard en plus d’être le directeur général du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie. Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Aide-pêcheur depuis l’âge de 15 ans, David Tremblay rêve un jour d’être le capitaine et le propriétaire de son propre bateau.

 J’aimerais que ces permis-là soient donnés aux jeunes entrepreneurs, surtout ceux qui sortent de l’école, et non à des personnes qui ont déjà des permis. Si on veut aider les jeunes entrepreneurs pour les garder ici, ce serait mieux de donner les permis à ceux qui veulent se lancer dans le métier, parce que ce n’est pas donné , affirme David Tremblay.

David Tremblay devant des casiers à homard.David Tremblay pratique son métier d’aide-pêcheur depuis l’âge de 15 ans. Il est aujourd’hui âgé de 32 ans. Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Les homardiers veulent aussi que le prochain gouvernement traite sur un pied d’égalité les pêcheurs allochtones et autochtones dans la gestion des différentes espèces commerciales.

 Si on ne peut pas négocier de nation à nation, les impacts se répercutent sur les pêcheurs allochtones, alors nous, on pense que c’est très mauvais, ce que le ministère fait, de nous écarter , fait valoir O’Neil Cloutier.

On ne peut pas être des citoyens de deuxième classe.

Une citation de O’Neil Cloutier, pêcheur de homard et directeur général du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie

Fonds des pêches

L’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie, qui représente principalement des crevettiers en crise, craint qu’un nouveau gouvernement sabre dans des programmes comme le Fonds des pêches du Québec.

Pour l’Association, le maintien de ce programme est essentiel afin de permettre à l’industrie de se moderniser et d’affronter l’impact des changements climatiques et de la baisse de stocks.

 L’industrie doit s’adapter à un paquet de facteurs qui ont amené des changements importants et une des voies d’adaptation, c’est peut-être aussi de regarder d’autres espèces, peut-être des espèces émergentes, ou des espèces qui ne sont pas importantes pour nous, mais qui ont un intérêt ailleurs dans le monde , illustre son directeur général, Claudio Bernatchez.

Claudio Bernatchez sur un quai enneigé avec des bateaux de pêche derrière lui. Le directeur général de l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie, Claudio Bernatchez. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Malgré l’absence de tarifs douaniers américains sur les produits marins canadiens, le décret signé jeudi dernier par le président Donald Trump pour relancer les pêches aux États-Unis a aussi de quoi inquiéter les pêcheurs d’ici qui exportent essentiellement au sud de la frontière.

Jusqu’à présent dans la campagne, en matière de pêche, le Bloc québécois propose dans sa plate-forme électorale de rapatrier la gestion des pêches au Québec et de mener une enquête indépendante sur l’attribution des permis exploratoires.

Le chef du Parti libéral du Canada, Mark Carney, a aussi évoqué, en début de campagne, sa volonté de réformer la structure de Pêches et Océans Canada.

Autrement, le coup d’envoi pour la saison de pêche est prévu samedi prochain en Gaspésie et le 3 mai aux Îles-de-la-Madeleine.

LA UNE : À la veille du début de la saison de pêche au homard, les préparatifs des homardiers vont bon train sur le quai de l’Anse-à-Beaufils, à Percé. Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

PAR Marguerite Morin et Martin Toulgoat