Une année financière « pas facile » à venir au CISSS des Îles

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L’année financière 2025-2026 en sera une difficile, selon la PDG du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Îles. Bien que l’établissement n’ait pas encore reçu les détails du budget qui lui sera octroyé par Santé Québec d’ici le 31 mars 2026, Sophie Doucet s’attend à des compressions.

Ça ne sera pas facile, je m’attends à ce qu’on ait des efforts à faire, lance la PDG du CISSS des Îles, Sophie Doucet. L’année en cours sera encore plus difficile que l’année dernière.

Selon les plus récents chiffres disponibles, le déficit projeté du CISSS des Îles au 30 novembre pour l’année 2024-2025 était de 4,5 millions de dollars, une somme entièrement liée aux surcoûts engendrés par l’embauche de main-d’œuvre indépendante.

Le bilan financier complet sera seulement disponible à la fin du mois de juin, après l’approbation par le conseil d’administration de Santé Québec, indique le porte-parole de Santé Québec.

Nul ne sait si ce déficit pourrait être retranché au budget 2025-2026, qui demeure encore inconnu. Santé Québec indique que les budgets attribués aux différents centres de santé de la province seront dévoilés au cours des prochaines semaines, sans donner plus de détails.

Mme Doucet rappelle que Santé Québec fait face à un « manque à gagner » global de 3,6 milliards de dollars pour l’année financière en cours, en additionnant le déficit anticipé pour exploiter le réseau de la santé à ceux projetés en matière d’infrastructures et de ressources informationnelles.

On espère qu’on n’aura pas besoin de toucher aux services.

Une citation de Sophie Doucet, pdg du CISSS des Îles

Il faut qu’on passe les deux ou trois prochaines années en trouvant des mesures d’équilibre budgétaire, ajoute Mme Doucet. On a besoin de mesures transitoires, parce qu’on sait que notre déficit n’est pas structurel, il est lié à la main-d’œuvre indépendante. Lorsqu’on aura notre projet de logement, je pense que ça va résoudre entièrement notre problème.

Sophie Doucet.

 

Le projet de création de 60 logements, dans les cartons du CISSS des Îles depuis trois ans, n’a pas encore reçu le feu vert de Santé Québec.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux avait déjà donné son aval, mais le récent changement de gouvernance dans le réseau de la santé ainsi que des modifications au projet font en sorte que Santé Québec doit aussi donner son accord.

La présidente-directrice du CISSS des Îles, Sophie Doucet, a bon espoir d’obtenir l’approbation de Santé Québec et voit ce projet de création de logements comme une lueur au bout du tunnel.

On a retravaillé le projet depuis la dernière mouture et on doit aller chercher une nouvelle autorisation, mais le terrain est déjà tout préparé, ce n’est pas un nouveau projet, souligne-t-elle. Je pense que le terrain est très fertile, mais il faut quand même faire la démarche et le changement de gouvernance nous oblige à refaire ce processus-là.

Parallèlement, le CISSS des Îles est à finaliser les documents nécessaires au lancement de l’appel d’offres pour la construction. Dans l’attente d’une approbation, les autorités du réseau de santé madelinot n’osent pas s’avancer sur le moment où cet appel d’offres pourra être publié.

Avec son projet de construction de 60 logements, le CISSS des Îles veut faciliter le recrutement d’employés permanents et réduire l’embauche main-d’œuvre indépendante. L’établissement peine à recruter des travailleurs en raison du manque de logements dans l’archipel. Cette situation exacerbe le recours aux employés d’agence qui sont plus coûteux que ceux du réseau public et contribue au déficit budgétaire.

Le conseil municipal des Îles-de-la-Madeleine a autorisé le projet dérogatoire de construction de 60 logements sur cinq étages du CISSS des Îles à L’Étang-du-Nord, à plusieurs conditions, en février.

Réduction de la main-d’œuvre indépendante

Par ailleurs, la directrice intérimaire des ressources humaines du CISSS des Îles, Joanie Renaud, indique que son recours à la main-d’œuvre indépendante est en baisse à l’approche de la saison estivale.

L’établissement n’était pas en mesure de donner des statistiques précises à ce sujet, mercredi, mais Mme Renaud indique qu’il s’agit d’une réduction assez intéressante.

Elle souligne que le CISSS des Îles a pu procéder à l’embauche de plusieurs employés avec des mandats de courte durée pour combler les besoins estivaux, ce qui devrait réduire le recours aux employés d’agence.

Joanie Renaud précise tout de même que le CISSS doit payer certaines dépenses supplémentaires liés au transport de ces employés vers les Îles-de-la-Madeleine, mais que les dépenses sont tout de même moins élevées que pour un employé d’agence.

On paie les déplacements pour venir, mais ce sont des employés du CISSS des Îles qui sont payés au même taux que ceux du réseau, souligne Mme Renaud.

Des infirmières dans un couloir de l'hôpital de Cap-aux-Meules.

 PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Selon le CISSS des Îles, aucune découverture de service n’est anticipée en ce moment pour la période estivale.

Québec a adopté une loi visant à éliminer graduellement le recours aux agences privées de placement de personnel dans les hôpitaux et les CHSLD d’ici l’automne 2026.

LA UNE : L’embauche de travailleurs externes au CISSS des Îles est particulièrement coûteuse, car le réseau de santé doit payer les déplacements et les frais d’hébergement, en plus des salaires. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-FRANÇOIS DESCHÊNES

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