Le campus de Carleton-sur-Mer du Cégep de la Gaspésie et des Îles s’est doté de 12 casques de réalité virtuelle pour tester cette technologie comme moyen d’apprentissage.
C’est notamment dans un cours de chimie que les étudiants ont pu se familiariser avec ce nouvel outil, à la fois ludique et pédagogique. À travers leur casque, ils ont accès à un laboratoire de réalité virtuelle pour la première fois.
Comme dans un jeu vidéo, ils doivent résoudre des énigmes scientifiques, manipuler du matériel et créer des solutions chimiques, mais leur quête reste d’abord et avant tout pédagogique.
La réalité virtuelle permet de faire vivre aux étudiants une expérience pédagogique interactive, plutôt qu’un cours magistral où l’enseignant transmet la matière à des élèves plutôt passifs.
On tombe dans un apprentissage qui est beaucoup plus actif, la motivation devient intrinsèque, l’étudiant est au centre de ses apprentissages
, explique la conseillère pédagogique, Amanda Emilie Côte Boudreau.

Amanda Emilie Côte Boudreau est conseillère pédagogique au campus de Carleton-sur-Mer. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
Ce premier cours de chimie en réalité virtuelle semble avoir eu un effet bénéfique sur la motivation des élèves.
C’est une manière différente d’apprendre la matière et ça permet de visualiser ce qu’on ne peut pas vraiment visualiser en chimie
, mentionne l’étudiante Nolann Cloutier.
C’était vraiment le fun, mais on a vraiment fait comme en labo d’habitude, mais c’est différent et c’est une bonne manière d’apprendre
, ajoute sa camarade Rafaëlle Darveau.

Nolann Cloutier (à gauche) et Rafaëlle Darveau (à droite), deux étudiantes du cours de chimie. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
Cette façon ludique d’apprendre a également de bons côtés au chapitre de la sécurité.
En chimie par exemple, dans un laboratoire, on peut se douter qu’on n’utilise pas toutes les solutions, parce qu’il y a des solutions dangereuses, alors que dans un jeu comme ça, ça devient un environnement très stable, très contrôlé et l’étudiant peut répéter son expérience autant de fois qu’il le veut
, soutient Mme Côte Boudreau
Un casque… jusque dans le gymnase
Les étudiants testent aussi la réalité virtuelle dans leur cours d’éducation physique, et ce depuis l’automne 2023.
Ils ont notamment pu vivre des séances d’entraînement cardio offertes virtuellement, en plus de bouger de façon plus ludique.

«[Les étudiants] se sont vraiment appropriés ça rapidement, même qu’au fil des cours, […] ils étaient autonomes dans leur pratique», affirme l’enseignant en éducation physique, Keith Sexton. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
Il y a des applications gratuites qui viennent avec ça. [Elles sont] un peu plus ludiques, avec des sabres laser [où le but est] d’aller couper des cubes. Ça permet de bouger surtout le haut du corps et d’aller chercher de la coordination
, explique Keith Sexton, enseignant d’éducation physique.
Ça permet aussi de faire de l’activité physique de façon non traditionnelle, ce qui la démocratise un peu.

Keith Sexton est enseignant en éducation physique au campus de Carleton-sur-Mer du cégep de la Gaspésie et des Îles. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
Après l’éducation physique et la chimie, la réalité virtuelle sera testée dans une troisième matière à la prochaine session.
À plus long terme, l’objectif est d’intégrer cette technologie dans le plus grand nombre de disciplines possible enseignées au campus de Carleton.
LA UNE : Les étudiants utilisent des jeux et applications déjà existants en réalité virtuelle, mais qui sont liés à des éléments de compétences de cours. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
’après le reportage d’Isabelle Larose.