Des débarquements de pétoncles records aux îles de la Madeleine

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Selon les résultats préliminaires, les pêcheurs madelinots ont ramené à quai une quantité record de 60 tonnes de pétoncles géants.

Les pêcheurs de pétoncles madelinots avaient aussi connu l’an dernier une autre année de succès avec un débarquement de 59,3 tonnes de pétoncles. Il s’agissait d’une augmentation de 29 % des débarquements comparativement à 2022.

Cette tendance à l’augmentation des débarquements est observable depuis 2007, mais s’est accentuée au cours des dernières années.

Le directeur régional de Pêches et Océans aux Îles, Cédric Arseneau, attribue la réussite de la pêche à la discipline des pêcheurs qui ont refusé à plusieurs reprises d’augmenter le nombre de jours de pêche afin de maintenir la bonne santé de la ressource.

Au total, 21 pêcheurs madelinots participent à la pêche aux pétoncles. Chaque pêcheur y consacre en moyenne une dizaine de jours par an pour un total de 230 jours de pêche.

Même si le nombre de jours de pêche par pêcheur est stable depuis les trois ou quatre dernières années, la quantité de pétoncles qui est débarquée avec ce même nombre de jours de pêche est toujours en augmentation, constate M. Arseneau.

Pour la plupart des pêcheurs de pétoncles, il s’agit d’une pêche complémentaire à celle du homard ou du crabe.

La pêche commence très tôt en saison, en mars, et va terminer en juillet, juste avant la période de reproduction du pétoncle. En ouvrant très tôt, les pêcheurs vont s’équiper pour aller pêcher le pétoncle, réaliser une partie de leur pêche, ensuite changer leur équipement à bord de leur bateau pour réaliser leur autre pêche pour ensuite venir finaliser leur pêche aux pétoncles, explique Cédric Arseneau.

Une gestion prudente

L’archipel madelinot est le seul endroit au Québec où se pratique une pêche aux pétoncles géants (Placopecten magellanicus)Il y a à peu près trois ou quatre fonds de pêche spécifiques aux pétoncles qui se situent juste au sud des îles de la Madeleine, souligne le directeur régional de Pêches et Océans aux îles de la Madeleine.

Comme les gisements de pétoncles sont situés à ces endroits bien précis, les impacts des dragues sur le fond demeurent limités à ces zones, ajoute le directeur local du MPOL’autre élément qu’il faut comprendre, c’est que le nombre de joueurs est relativement restreint, note M. Arseneau.

Pour maintenir cette productivité, il faut s’assurer de laisser toujours une relève sur les fonds, précise M. Arseneau. Ce dernier précise que la drague à pétoncles permet de sélectionner la taille des pétoncles et de remonter à la surface, les seules tailles intéressantes pour la pêche.

Le pétoncle représente environ 5 % des espèces débarquées aux Îles. C’est un mollusque principalement commercialisé localement, relève le porte-parole du MPO.

Cette pêche est un modèle qui pourrait en inspirer d’autres. C’est probablement en accumulant des pêches de cette façon-là, des petites pêches bien gérées, qu’on pourrait réussir probablement à diversifier le secteur, observe Cédric Arseneau.

L’ombre des changements climatiques

Dans la zone 20, où pêchent les Madelinots, le pétoncle géant est dans la limite de sa distribution au niveau nord.

L’influence des changements climatiques demeure difficile à évaluer, selon M. Arseneau. Le fait, dit-il, que ça se réchauffe, ça pourrait peut-être l’aider, mais en même temps, souvent, quand le stock se réchauffe, les prédateurs vont être plus nombreux. Ils pourraient avoir aussi peut-être des problèmes de parasites. Dans le fond, on pense que ça pourrait peut-être avoir un impact positif, mais ça se peut qu’il existe des impacts négatifs.

Néanmoins, selon les scientifiques du MPO, le pétoncle géant, plutôt sédentaire, est une espèce considérée comme vulnérable au réchauffement de l’eau, notamment lorsque les températures dépassent 21 °C comme c’est de plus en plus le cas, plus au sud de l’archipel, dans le détroit du Northumberland, où s’effectue aussi une importante pêche aux pétoncles.

Les experts estiment que d’autres effets des changements climatiques comme l’acidification ou la désoxygénation pourraient aussi avoir des conséquences sur l’espèce.

LA UNE : La pêche aux pétoncles a été à nouveau couronnée de succès aux Îles cet année. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / MAUDE MONTEMBEAULT -JB

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