Un Madelinot obligé de passer la nuit dans sa voiture

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À cause d’une grande confusion dans l’application des règles, le Madelinot Benoit Painchaud a dû passer une nuit entière dans sa voiture, par grand froid, avant de pouvoir emprunter le traversier vers les Îles-de-la-Madeleine.

Vendredi dernier, en quittant Montréal au volant de sa Ford Mustang (1988), le camionneur de 48 ans a hâte de retrouver sa famille après trois semaines de dur labeur sur les routes du nord du Québec.

Benoit pense avoir en mains tous les papiers nécessaires comme le formulaire qui permet aux Madelinots de traverser le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.), une preuve de résidence aux Îles et une réservation sur le traversier du samedi.

Arrivé aux « frontières » du Québec et du Nouveau-Brunswick, Benoit est informé par la GRC que la seule activité permise est celle de mettre de l’essence. Sous peine d’une amende supérieure à 1000 $, il lui est défendu de passer une nuit à l’hôtel ou même d’arrêter pour manger (incluant le service au volant). Surpris, il réserve alors une nuit dans un hôtel de Charlottetown, capitale de l’Î.-P.-É., et poursuit sa longue route.

Des cow-boys

En soirée, après avoir traversé le pont de la Confédération qui relie les deux provinces maritimes, il est de nouveau arrêté à un autre barrage de la GRC. Les agents l’informent qu’il aurait dû arriver seulement le lendemain et lui interdisent de dormir dans un hôtel de l’Î.-P.-É.

« Ce n’était écrit nulle part qu’on ne pouvait pas dormir à l’Î.-P.-É., mais il n’y avait aucune négociation possible. On m’a ordonné d’aller directement sur le quai. Ils jouaient aux cow-boys et m’ont traité comme si j’étais un criminel », relate-t-il.

À bout d’arguments et coincé dans un no man’s land inhospitalier, Benoit n’a d’autre choix que de filer directement à la traverse. À cette heure tardive de la nuit, les locaux administratifs de la CTMA (Coopérative de transport maritime et aérien) sont fermés. Le mercure, qui affichait 27 degrés le matin même à Montréal, a chuté jusqu’à -1 degré.

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Le camionneur a dû rabattre le siège arrière de son véhicule pour pouvoir y passer la nuit. PHOTO COURTOISIE

Le camionneur a dû rabattre le siège arrière de son véhicule pour pouvoir y passer la nuit.

« J’étais gelé, même si j’avais mis toutes les couvertures et les vêtements que j’avais dans la voiture. Le lendemain, à 14 h, j’avais encore le nez, les jambes et les cuisses rouges, fait-il savoir. Je n’ai pas le goût de passer pour une victime, mais ce qu’ils m’ont fait n’est pas humain. »

LA UNE : Benoit Painchaud photographié devant sa Ford Mustang (1988).PHOTO COURTOISIE