Sans banquise, l’observation des blanchons aux Îles est remise en question

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Pour la septième fois en dix ans, l’observation des blanchons sur la banquise au large des Îles-de-la-Madeleine est annulée. L’entreprise qui organise cette activité songe à l’abandonner.

Pour la directrice des ventes des Hôtels Accents aux Îles, Ariane Bérubé, l’annulation entraîne des pertes considérables de temps, d’énergie et d’argent.

Les touristes n’ont pas pu se rendre sur la banquise pour observer la couvée au cours des trois dernières années.

Chaque fois, c’est une mauvaise nouvelle pour les entreprises liées à cette activité unique et haut de gamme qui attire annuellement jusqu’à 150 personnes de partout dans le monde.

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C’est une décision déchirante à prendre, mais elle doit être discutée, souligne Ariane Bérubé. Certainement que la question se pose de plus en plus. On aura des discussions avec l’équipe dans les prochaines semaines.

L’observation de la couvée a peu à peu remplacé la chasse aux blanchons, interdite depuis 1987.

 

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Ariane Bérubé souligne que l’hiver est très tranquille sur l‘archipel, contrairement à l’été, qui attire des dizaines de milliers de touristes.

L’achalandage touristique hivernal est donc toujours le bienvenu. C’est vraiment comme si les îles se réveillaient en plein cœur de l’hiver, raconte Mme Bérubé.

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Sixième hiver sans glace en plus d’un demi-siècle

En décembre et janvier derniers, le temps a été trop doux pour que se forme le couvert de glace dans le golfe du Saint-Laurent.

°C plus chaudes que le point de congélation","text":"Juste en dehors de la marge de glace, on a des eaux qui sont 2°C plus chaudes que le point de congélation"}}">Juste en dehors de la marge de glace, on a des eaux qui sont 2 °C plus chaudes que le point de congélation, explique Peter Galbraith, chercheur en océanographie physique chez Pêches et Océans Canada. Donc, il reste énormément de chaleur dans la colonne d’eau, ce qui empêche la formation de glace.

Si l’hiver se poursuit sur cette lancée, selon le chercheur, ce sera la sixième fois que le golfe sera presque exempt de glace depuis 1958.

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À ce temps-ci de l’année, les glaces devraient couvrir en moyenne autour de 42 km3.

Le dimanche 5 février, Pêches et Océans Canada observait tout juste 4 km3 de glace.

Selon Peter Galbraith, le record de la plus faible épaisseur de glace enregistrée était en 2021 avec 2 km3[Si] on ne parle pas d’un record pour la journée [du 5 février], c’est uniquement à cause des gros froids qu’on a eus dans les deux derniers jours. Sinon, on serait encore dans des conditions records qu’on a connues à la fin janvier. 

Capture d’écran, le 2023-02-07 à 18.51.19Capture d’écran, le 2023-02-07 à 18.51.31

Avenir incertain

En ce qui concerne l’avenir des glaces dans le golfe du Saint-Laurent, le spécialiste croit que le réchauffement va se poursuivre et que la banquise disparaîtra.

Si certaines personnes peuvent s’inquiéter, Peter Galbraith relativise la situation. S’il n’y a pas de glace, les phoques n’auront pas de glace pour la mise bas. Il y a des impacts comme ça, mais d’un autre côté, la navigation va être facilitée, donc il y a des gagnants et des perdants.

Il ajoute qu’avec les changements climatiques, les hivers sans glace sont appelés à devenir la norme.

Il faudra éventuellement se surprendre de voir se former un couvert de glace sur le golfe du Saint-Laurent.

PAR Jean-François Deschênes