Le comité de commerçant des Îles reste sur sa faim

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Le porte-parole du comité de commerçants Oui à une gestion municipale responsable, Jacky Poirier, souligne la qualité du travail, mais il affirme qu’il reste beaucoup de questions sans réponse à la suite de la séance extraordinaire sur les finances de la Municipalité.

On a eu beaucoup d’informations. On le reconnaît et on l’apprécie, mais on est resté sur notre appétit bien comme il faut, affirme Jacky Poirier.

Lors de la rencontre, la directrice générale a d’abord présenté un bilan des revenus et dépenses des dernières années. L’assistance a pu aussi examiner un comparatif entre la municipalité des Îles-de-la-Madeleine et d’autres municipalités du Québec, afin de mieux comprendre le fardeau financier auquel font face les Madelinots.

À titre d’exemple, aux Îles-de-la-Madeleine, 65 contribuables paient pour un kilomètre d’aqueduc, alors qu’à Gaspé, c’est 140 contribuables qui paient pour le même kilomètre.

La directrice générale a enfin démontré qu’il y a une cohérence entre l’augmentation des taxes et l’augmentation de l’indice des prix à la consommation (IPC).

Le service de la dette est passé de 500 000 $ à 3 M$ dans les dernières années, à cause de la hausse des taux d’intérêt.

Les surplus accumulés ont été affectés aux infrastructures essentielles: aqueduc, égout, routes. C’est ainsi que la marge de manoeuvre financière de la municipalité s’est retrouvée à zéro en 2023.

Depuis 10 ans, une partie des surplus ont également été utilisés pour maintenir le taux de taxe artificiellement bas. En 2023, l’absence de surplus à rendu l’exercice impossible, selon le maire, Antonin Valiquette.

Il explique que ce n’est pas une mauvaise gestion qui est en cause dans la hausse de taxes importante de 2023.

On est dans une situation où le service de dette, ce qu’on paye en capital et en intérêt, pour rembourser la dette qu’on a vue tout à l’heure, va augmenter seul, affirme-t-il. La priorité numéro un du conseil est maintenant de stabiliser la dette tout en optimisant les revenus et les dépenses pendant les deux prochaines années.

Avec le contexte économique actuel et l’inflation exponentielle, le maire a expliqué que de revenir à un montant de taxes similaire à celui de 2021, comme demandé par le comité de commerçants, n’est pas possible.

Il estime que la municipalité a fait son travail. On a, dit-il, démontré comment on est arrivé au point où on en est et qu’est-ce que cela signifie.

Un nouveau plan de gestion des actifs

Le nouveau plan triennal a été présenté par le maire Antonin Valiquette. On limite nos investissements pour la réfection des routes et l’acquisition de nouveaux véhicules, on reporte le remplacement de la caserne de pompier et on limite nos investissements dans les sites et les parcs

Selon le nouveau plan de gestion des actifs (PTI) de la Municipalité, près de 55 M$ seront investis dans les deux prochaines années, ce qui constitue une rationalisation de 18 M$ comparativement au dernier PTI, qui prévoyait près de 73 M$ pour maintenir les infrastructures. Quand on aura de nouveaux revenus, on devra les affecter en priorité aux routes qui sont en mauvais état.

Le conseil estime être capable d’optimiser ses revenus de 2,1 M$ dans les deux prochaines années, notamment en récupérant des points de TVQ et mettant en place la redevance touristique .

L’exercice de rationalisation des dépenses permettra quant à lui d’économiser 950 000 $ dans les deux prochaines années. Il y aura des impacts sur les services, les infrastructures et un rattrapage à faire plus tard, explique le maire. Il affirme cependant que la situation est sérieuse, mais pas alarmante.

Encore des questions

Jacky Poirier se demande néanmoins comment la Municipalité a pu en arriver là.

Rappelons que certains commerçants doivent assumer une très importante augmentation de leur charge fiscale municipale cette année.

Capture d’écran 2023-06-21 à 15.09.54

Le porte-parole du comité affirme que plusieurs commerçants n’ont pas encore payé leur taxes municipales en 2023, soit par choix, soit par manque de moyens financiers. Personnellement, je ne les ai pas payées, mais comme les intérêts courent et que cela nous pénalise encore plus, la réflexion s’impose, déclare le porte parole des commerçants.

Il s’explique mal pourquoi le conseil municipal a opté pour un maintien artificiel du taux de taxation plutôt que de monter graduellement le taux, chaque année.

Oui, les taxes pour les commerces n’ont pas beaucoup augmenté dans les huit dernières années. C’est une erreur qu’ils ont faite. Ils auraient dû augmenter tranquillement pour nous permettre de nous adapter, se désole-t-il.

Selon M. Poirier, une augmentation de 2 % ou 3% par année aurait donné 24 % d’augmentation totale en 2023, ce qui est beaucoup moins que ce que les commerçants doivent payer cette année.

On ne dit pas qu’il faut jeter le bébé avec l’eau du bain, affirme Jacky Poirier. On ne dit pas que tout est mauvais. Mais déjà de reconnaître qu’il y a eu des mauvais choix, c’est un point de départ, explique-t-il.

Il mentionne notamment l’achat récent d’une maison de huit chambres à Gros-Cap dans le but de loger les moniteurs du camp de jour.

Jacky Poirier se dit également déçu de l’attitude du maire face au comité de commerçant. Il y a des choses qui ont été dites qui ne sont pas acceptables de la part de la Municipalité qui a remis en doute notre validité en tant que comité, que citoyen, que commerçant. De ce côté-là, c’est un peu dommage, déclare-t-il.

Fin abrupte

Pendant la rencontre d’un peu plus de trois heures, les citoyens ont pu s’exprimer pendant deux séances de question de 15 minutes chacune. Pendant les trois périodes de questions, plusieurs citoyens ont soulevé des inquiétudes face à l’état de la situation présentée par la municipalité.

La dernière période de questions qui devait durer 30 minutes s’est terminée abruptement après seulement cinq minutes lorsqu’une citoyenne n’a pas voulu céder sa place au micro.

Au sortir de la rencontre, Jacky Poirier a souligné le très beau travail de la directrice générale, mais estime qu’il faudrait commencer la prochaine rencontre en après-midi pour laisser le temps aux citoyens de comprendre et de poser leurs questions.

L’ajournement de la séance n’inquiète pas le maire. On est un petit milieu. Je demeure accessible. On va avoir l’occasion en tant que conseil d’adresser des questions et des préoccupations qui peuvent demeurer après la présentation d’aujourd’hui, affirme-t-il.

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Antonin Valiquette se dit tout de même satisfait de la rencontre. Je pense que le message a été bien transmis. Les objectifs de la rencontre ont été atteints du côté du conseil municipal et je pense, de l’administration également, estime-t-il.

Le maire appelle maintenant toute la population à regarder en avant.

Il souhaite que l’administration municipale puisse maintenant se consacrer aux chantiers prioritaires dont près de la moitié serviront à augmenter les revenus de la Municipalité, selon lui. C’est quand on va avoir ces bouffées d’air-là qu’on pourra parler des taxes, conclut M. Valiquette.

Environ 80 personnes s’étaient déplacées pour la séance extraordinaire. La séance retransmise en direct sur internet a attiré 110 personnes.

LA UNE : Environ 80 personnes étaient présente lors de la séance extraordinaire du 20 juin pour faire le point sur l’état des finances de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine. PHOTO : RADIO-CANADA
PAR Véronique Duval