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Les billets à 500$ causent des maux de tête aux Îles

La pression touristique était déjà forte en été sur l’archipel avant l’annonce du gouvernement Legault.

Les billets à 500 $ n’ont pas aidé le tourisme aux Îles-de-la-Madeleine où les hôtels et autres attractions affichaient complet cet été avant même l’annonce du gouvernement Legault.

« Bonnardel, il n’a pas compris comment ça marchait, aux Îles », lance sans détour Amélie Chiasson, propriétaire de Leblanc location d’autos, rencontrée par Le Journal sur l’archipel.

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Des acteurs du tourisme aux Îles jugent que le programme du ministre des Transports François Bonnardel rate la cible en subventionnant des billets même en haute saison touristique.

Depuis le 1er juin, les Québécois peuvent se procurer un aller-retour vers certaines destinations régionales — dont les Îles-de-la-Madeleine — pour 500 $ grâce à une subvention du ministère des Transports.

« Tu n’offres pas des billets à 500 $ quand les billets se vendent de toute façon. Ce n’était pas nécessaire. Tu peux en offrir, en octobre, en novembre », ajoute Mme Chiasson.

En effet, presque tous les hôtels sont pleins et il faut réserver des semaines à l’avance pour aller au restaurant.

La situation est à ce point critique que certains touristes sont incapables de louer une voiture et doivent se déplacer à vélo (voir autre texte).

Plaire à l’électorat

Dans ce contexte, Mme Chiasson suspecte que l’annonce du ministre des Bonnardel ait été précipitée pour satisfaire l’électorat.

« Y’a des élections en octobre. C’est comme le 500 $ à Legault », raille-t-elle.

La directrice des ventes de l’hôtel Château Madelinot, Ariane Bérubé, tire des conclusions semblables quand vient le temps d’analyser la pertinence du programme en haute saison.

« Est-ce qu’on aurait aimé que le programme nous permette d’allonger notre saison au printemps et à l’automne ? La réponse, c’est oui. Lorsqu’on a vu le résultat [du programme], on a été un peu surpris », fait remarquer Mme Bérubé, qui salue tout de même l’intérêt du ministre pour le transport régional.

« Il n’est pas trop tard pour se rétracter. Moi, je pense qu’il faut laisser la chance et qu’il y a beaucoup d’essais-erreurs. »

Déceptions chez des touristes

Son de cloche semblable chez le Club voyage Les Îles, qui a dû gérer plusieurs déceptions parmi les clients qui avaient acheté leur billet à plein prix.

« Juillet et août, je pense qu’on est à saturation. Est-ce que le programme pourrait être adapté pour que ces deux mois-là soient exclus ? » demande France Groulx, copropriétaire de l’agence.

Elle remarque par ailleurs que plusieurs ont choisi de repousser la réservation de leurs vacances au 1er juin, date du lancement du programme, en espérant pouvoir mettre la main sur un des billets à 500 $.

Au cabinet du ministre des Transports, on se félicite plutôt d’avoir reçu l’appui de partenaires municipaux.

« Le programme fonctionne et nous sommes fiers d’avoir mis en place ce plan ambitieux qui vise à stimuler la demande pour nos régions sur une base annuelle », soutient l’attachée de presse Claudia Loupret.


Le billet à 500 $ en bref

  • Programme du gouvernement du Québec qui vise à « stimuler l’économie régionale et la reprise des activités touristiques » ;
  • Enveloppe de 71 millions $, du 1er juin 2022 au 31 mars 2024 ;
  • Offert à l’année entre Montréal ou Québec et une quinzaine de régions, dont les Îles-de-la-Madeleine ;
  • Quelque 100 000 billets par année sont disponibles au rabais ;
  • 3948 billets ont été vendus en date du 16 juin 2022.

IMPOSSIBLE DE LOUER UNE VOITURE

Signe que les Îles sont saturées de touristes en haute saison, une famille de Pointe-Claire, a été contrainte de se déplacer à vélo dans l’archipel, faute de voitures disponibles en location.

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La pénurie de voitures sur l’île a perturbé les plans de la petite famille de la banlieue de Montréal quelques jours à peine après qu’ils eurent réservé leurs billets d’avion, à la fin mai.

« Tout s’alignait assez bien avec les vols. On a trouvé un hébergement même si on était à la dernière minute, mais on n’avait pas pris en compte la situation des voitures », avoue candidement Stéphanie Milse, en vacances aux Îles depuis le 26 juin.

La petite famille avait d’abord comme projet de visiter le Portugal. Mais en raison de la crise des passeports, elle a annulé son voyage outre-Atlantique et jeté son dévolu sur l’archipel du Saint-Laurent.

Après moult appels et courriels, la famille de quatre a dû se rendre à l’évidence : il ne serait pas possible de parcourir les Îles-de-la-Madeleine en voiture.

À vélo pour se déplacer

« On a été très surpris de la situation. On ne s’attendait pas à ça. On s’est dit qu’on aurait dû vérifier avant [l’achat des billets d’avion], pour nous assurer que tout fonctionne », reconnaît après coup la mère de deux garçons de 1 et 3 ans.

Qu’à cela ne tienne : ne reculant devant aucun défi, Stéphanie Milse et sa famille ont opté pour la location de vélos. Une idée qui les a rapidement charmées.

À cet égard, plusieurs personnes informées de leur projet de voyage n’ont pas hésité à leur servir des avertissements.

« Plusieurs nous ont dit : “Vous êtes fous, ne faites pas ça, annulez votre voyage !” » reconnaît Mme Milse, qui ne se laisse pas pour autant impressionner.

Dans une boutique de location de vélo de Cap-aux-Meules, on confirme que la situation de cette famille est loin d’être unique.

« Il semble y avoir beaucoup plus de monde en avion cette année. Ça appelle tous les jours, dernière minute », explique Louis-Éric Cyr, responsable de l’atelier de vélo chez Le Pédalier.

« Le monde ne s’imagine pas que les Îles, c’est aussi vaste. Alors ils arrivent ici et réalisent : “Oh, mon Dieu, je suis à 50 km de mon hôtel”. »,

La boutique a d’ailleurs enregistré une hausse de 50 % de ses locations par rapport aux années précédentes, surtout pour des vélos électriques.

UN MOIS DE MAI RECORD

L’archipel a connu un début de saison record, selon les intervenants touristiques. Même si les restrictions de voyage à l’international sont derrière nous, l’engouement pour les Îles-de-la-Madeleine continue de se faire sentir.

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« On sent que la saison est vraiment devancée. Presque un mois à l’avance », se réjouit Marie-Claude Vigneault, propriétaire du Café de la Grave, une institution aux Îles.

« On a eu un mois de mai vraiment très achalandé. Et en juin, on fait des journées comme si c’était juillet », poursuit-elle.

Un début plus rapide

Au Château Madelinot, on est agréablement surpris de voir les Québécois toujours au rendez-vous, malgré l’ouverture des frontières internationales.

« La saison touristique a commencé plus tôt, et elle a commencé plus rapidement. Je suis la première étonnée, et c’est une belle surprise », explique Ariane Bérubé, directrice des ventes pour le complexe hôtelier.

Simon Barrette, un instructeur de sports nautiques chez Aerosport, peine à croire que les touristes soient arrivés si tôt aux Îles.

Ouvrir plus tôt

« Il y a beaucoup de touristes début juin, et c’est quelque chose à quoi on n’est vraiment pas habitués. Chaque fois que je les vois rentrer en boutique, ça me surprend, indique-t-il. Déjà, on parle d’ouvrir plus tôt la saison prochaine. »

Un début de saison qui a de quoi réjouir Tourisme Îles-de-la-Madeleine. Depuis plus d’une décennie, l’organisme tente par tous les moyens d’étirer la saison touristique.

« Ce qui est important pour nous, c’est de tempérer juillet et août, pour essayer que ça se répartisse sur les autres mois, explique Michel Donato, directeur général de Tourisme Îles-de-la-Madeleine. On a un peu le même mandat que la Santé publique ; on doit aplatir la courbe [de touristes]. »

 

 

LA UNE : Pas moins de 68 000 touristes ont visité les Îles-de-la-Madeleine l’an dernier, soit le même nombre qu’avant la pandémie.. PHOTO AGENCE QMI, PASCAL DUGAS BOURDON
PAR PASCAL DUGAS BOURDON

De nombreux grands requins blancs se dirigent vers le Canada atlantique

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La migration vers le nord des grands requins blancs est bien entamée de sorte que le poisson que le film Jaws a démonisé à la fin des années 1970 pourrait être anormalement présent cet été le long des côtes du Canada atlantique.

Déjà, au cours des derniers jours, l’émetteur d’au moins quatre requins fichés par l’organisme de recherche Ocearch a été détecté au large des provinces de l’Atlantique.

Un premier, Crystal – une femelle longue de 10 pieds – a été repéré dans la baie de Fundy.

Dimanche, l’émetteur de Hali – une femelle de plus de 10 pieds et de près de 700 livres – a été repéré sur la pointe sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

Le même jour et lundi, deux squales de plus de 10 pieds ont visité les eaux situées au large de Lunenburg.

La visite de ces quatre requins pourrait constituer la pointe émergée de l’iceberg: pas moins de 25 requins fichés par Ocearch naviguent en ce moment au large des États de la Nouvelle-Angleterre.

Avec le réchauffement estival des eaux, tous ces poissons poursuivent leur migration vers le nord.

Le passage d’un requin blanc au large des côtes acadiennes et des Îles-de-la-Madeleine en été n’a rien d’exceptionnel. Par le passé, des requins comme Brunswick et Hirtle se sont aventurés dans le golfe du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs.

Par contre, cet été, les cartes partagées par Ocearch laissent présager que les visiteurs aux grandes dents pourraient être beaucoup plus nombreux.

Se faire avorter « au bout du monde »

Alors que le droit à l’avortement n’est plus garanti aux États-Unis, la possibilité d’interrompre volontairement une grossesse au Canada est souvent tenue pour acquise, bien que l’accès au service varie d’une région à l’autre.

En Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, de nombreux défis attendent les femmes qui choisissent de mettre un terme à leur grossesse. L’immensité du territoire, l’offre de services restreinte et la crainte de ne pas pouvoir se faire avorter dans l’anonymat sont du nombre.

L’automne dernier, Romane Angers-Laurin apprend bien malgré elle les limites de l’accessibilité à l’avortement en Gaspésie, même si elle réside à Gaspé, la plus importante ville de la péninsule où les soins de santé sont moins limités qu’ailleurs dans la région.

J’ai eu un test de grossesse positif, mais je pensais que ça ne faisait deux ou trois semaines, même pas un mois, que j’étais enceinte, raconte la femme de 24 ans. Je n’ai jamais arrêté d’avoir mes règles.

L’échographie planifiée avant son avortement révèle qu’elle est enceinte depuis quatre mois. À ce stade de grossesse, Romane n’a plus la possibilité de se faire avorter en Gaspésie.

semaines et sixjours [de grossesse]","text":"À la clinique de planning de Gaspé, on est capable de faire l'intervention jusqu’à 12semaines et sixjours [de grossesse]"}}">À la clinique de planning de Gaspé, on est capable de faire l’intervention jusqu’à 12 semaines et six jours [de grossesse], explique la présidente-directrice générale adjointe du Centre intégré de la santé et des services sociaux (CISSS) de la Gaspésie, Connie Jacques.

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Même si le territoire gaspésien s’étend sur plus de 800 kilomètres de côte, seul l’hôpital de Gaspé est doté d’une clinique de planification des naissances. C’est l’unique endroit où l’avortement chirurgical est offert, mais le service n’y est pas assuré jusqu’à la fin du premier trimestre de grossesse.

« Ça prend une certaine expertise et avec nos petits volumes [d’avortements], Gaspé est le centre de référence pour l’ensemble du territoire. » — Une citation de  Connie Jacques, présidente-directrice générale adjointe, CISSS de la Gaspésie

L’option la plus proche pour que Romane puisse interrompre sa grossesse était donc se rendre à l’hôpital de Rimouski, un voyage de 9 heures aller-retour en voiture. Au point où elle en était, Romane a décidé de se rendre jusqu’à Québec pour subir l’intervention, ce qui représente 16 heures de route au total.

J’avais de la famille là-bas, plus de support, explique-t-elle.

Gaspé, « le bout du monde »

Même les Gaspésiennes qui ont la possibilité de se faire avorter dans la péninsule parcourent souvent des centaines de kilomètres pour interrompre leur grossesse. Celles qui résident à l’ouest de la région, à Cap-Chat ou l’Ascension-de-Patapédia par exemple, doivent rouler entre trois et cinq heures pour se rendre à Gaspé.

Stéphanie (nom fictif*) en sait quelque chose. En 2019, cette résidente de Carleton-sur-Mer, dans la Baie-des-Chaleurs, a pris la décision d’interrompre sa grossesse.

J’avais le choix d’aller à l’hôpital à Rimouski ou à Gaspé, mais pour moi, c’est loin dans les deux cas, lance-t-elle. heures d’auto de chaque côté.","text":"C'est environ troisheures d’auto de chaque côté."}}">C’est environ trois heures d’auto de chaque côté.

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Un service offert plus longtemps aux Îles-de-la-Madeleine

Aux Îles-de-la-Madeleine, malgré une population six fois plus petite qu’en Gaspésie, l’avortement chirurgical est assuré jusqu’à 15 semaines et six jours de grossesse.

Au-delà de ce stade, les femmes doivent prendre l’avion pour aller se faire avorter au Centre hospitalier universitaire de Québec, une réalité qui s’applique à de nombreux autres soins de santé spécialisés qui ne sont pas offerts dans l’archipel.

Quand les services ne sont pas donnés, c’est facile de les obtenir à Québec ou ailleurs, j’ai des gens qui vont à Montréal pour des examens chez des spécialistes, j’en ai qui vont à Québec, mentionne le directeur des services professionnels et hospitaliers du CISSS des Îles, Dr Serge Gravel.

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Le prix de la distance

La Table de concertation des groupes de femmes Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine est d’avis que toutes les femmes de la région n’ont pas un accès égal à l’avortement, car encore faut-il qu’elles aient les moyens de se déplacer.

Les remboursements offerts par l’État pour des séjours médicaux ne couvrent souvent qu’en partie les coûts réels d’un déplacement. De plus, ils sont versés plusieurs jours après le voyage, ce qui exige tout de même que les femmes aient d’emblée des liquidités suffisantes pour payer des dépenses comme l’essence.

Il y a vraiment cet enjeu-là de distance à parcourir, de frais de déplacement, d’hébergement et peut-être même de congé à prendre, énumère l’agente de développement à la Table de concertation des groupes de femmes Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Léa Blouin-Rodrigue.

« L’accès n’est pas le même pour chacune, quand on a les moyens de se déplacer c’est plus simple, mais ce n’est vraiment pas le cas pour toutes. La distance, c’est notre plus gros enjeu en Gaspésie et aux Îles. » — Une citation de  Léa Blouin-Rodrigue, agente de développement de la Table de concertation des groupes de femmes Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

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La pilule abortive, un usage encore limité

Le CISSS de la Gaspésie mise sur la pilule abortive pour améliorer l’accès à l’avortement sur le territoire, et non sur l’implantation du service chirurgical dans les autres hôpitaux gaspésiens.

L’avortement par médicament peut se faire à la maison ; la méthode permet donc de pallier les enjeux de distance. Toutefois, l’accès à cette pilule est inégal sur le territoire gaspésien.

2018, on travaille plutôt à implanter un autre type d’avortement, l’avortement par médicaments qui est possible avant neufsemaines de grossesse","text":"Depuis2018, on travaille plutôt à implanter un autre type d’avortement, l’avortement par médicaments qui est possible avant neufsemaines de grossesse"}}">Depuis 2018, on travaille plutôt à implanter un autre type d’avortement, l’avortement par médicaments qui est possible avant neuf semaines de grossesse, explique la PDG adjointe du CISSS de la Gaspésie, Connie Jacques. Donc, c’est plus cette option-là en fin de compte qu’on travaille à l’heure actuelle pour s’assurer que c’est bien ancré sur l’ensemble du territoire.

Le CISSS de la Gaspésie confirme toutefois qu’aucun médecin n’est encore formé pour offrir ce type de service dans la Baie-des-Chaleurs, région qui compte pourtant 40 % de la population gaspésienne.

Une poignée de médecins qui pratiquent dans les hôpitaux de Chandler, Gaspé, Sainte-Anne-des-Monts et Cap-aux-Meules sont autorisés à prescrire la pilule abortive.

Au cours des trois dernières années, entre 45 et 65 avortements ont eu lieu annuellement en Gaspésie, mais seulement de 7 à 10 d’entre eux se sont faits par médicaments.

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Le Collège des médecins du Québec encadre la prescription de pilule abortive de façon plus sévère qu’ailleurs au Canada.

L’ordre professionnel oblige les médecins à suivre une formation théorique et pratique en plus de faire passer systématiquement une échographie aux femmes qui souhaitent interrompre leur grossesse au moyen des médicaments, des exigences qui ne sont pourtant pas demandées par Santé Canada.

Le Collège des médecins du Québec persiste à maintenir des restrictions inappropriées qui contribuent à limiter l’accès à l’avortement par médicaments au Québec, déplorait le Comité de veille en avortement du Québec dans un communiqué publié le 6 juin.

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Se faire avortement dans l’anonymat

Au-delà de l’accessibilité géographique, un autre obstacle se dresse devant les Gaspésiennes et Madeliniennes qui souhaitent interrompre leur grossesse : obtenir le service dans l’anonymat.

Le Regroupement des femmes La Sentin’Elle, situé aux Îles-de-la-Madeleine, est sensibilisé à cette réalité.

Peut-être que le plus grand frein à l’interruption de grossesse ici sur l’archipel c’est de vivre dans un petit milieu, explique l’agente de développement Jocelyne Landry. Dans un contexte insulaire, c’est sûr que, peut-être que les difficultés sont amplifiées, juste le fait de devoir réfléchir à ça et peut-être de partager sa réflexion, ça ouvre la porte à bien des peurs, en autres, celles de la confidentialité, du jugement de la stigmatisation.

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Ces appréhensions sont aussi vives dans la tête des Gaspésiennes qui souhaitent interrompre leur grossesse.

Il y a des femmes qui vont préférer se déplacer loin de la Gaspésie pour éviter de croiser peut-être quelqu’un qu’on connaît, que ce soit un voisin, un ami ou un membre de sa famille, rapporte Léa Blouin-Rodrigue.

Stéphanie (nom fictif*) abonde en ce sens. Même si se rendre à Rimouski était l’endroit le plus près pour cette résidente de Carleton-sur-Mer, elle a préféré prendre la route vers Gaspé pour se faire avorter.

Je connais moins de monde à Gaspé qu’à Rimouski, c’est le critère a fait pencher la balance, dit-elle. h30 le matin, j’ai donc dû demander à mes parents de venir garder mes deux enfants à 4h du matin, de toute façon je n’avais pas d’argent pour me payer une chambre d’hôtel.","text":"Mon rendez-vous était à 8h30 le matin, j’ai donc dû demander à mes parents de venir garder mes deux enfants à 4h du matin, de toute façon je n’avais pas d’argent pour me payer une chambre d’hôtel."}}">Mon rendez-vous était à 8 h 30 le matin, j’ai donc dû demander à mes parents de venir garder mes deux enfants à 4 h du matin, de toute façon je n’avais pas d’argent pour me payer une chambre d’hôtel.

Mais ce n’est pas les 3 h 30 de route qu’elle a trouvé le plus difficile, mais bien de mentir à ses parents.

Je leur ai dit que j’avais un rendez-vous d’affaires important à Gaspé, explique-t-elle avec grand désarroi. Dans le contexte, je ne pouvais pas leur dire que j’allais me faire avorter.

Quant à Romane Angers-Laurin, elle espère que les tabous entourant l’avortement vont tomber, et que les femmes n’auront plus à se cacher pour recourir à ce service, car la route à emprunter pour interrompre sa grossesse est déjà assez éprouvante.

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rough de vivre ça, donc c’est le fun d’avoir du monde autour de toi","text":"Ça peut être vraiment difficile parce que c’est quand même quelque chose d’assez rough de vivre ça, donc c’est le fun d’avoir du monde autour de toi"}}">Ça peut être vraiment difficile parce que c’est quand même quelque chose d’assez rough de vivre ça, donc c’est le fun d’avoir du monde autour de toi, explique-t-elle.

Malgré la distance parcourue, Romane a pu se faire avorter comme elle le désirait, sans honte ni secret, entourée de sa famille, mais elle sait que toutes les femmes n’ont pas cette option.

*Certains détails liés au témoignage de Stéphanie ont été modifiés pour préserver son anonymat.

LA UNE : Même si elle réside à Gaspé, la plus grosse ville de la Gaspésie, Romane Angers-Laurin a dû se déplacer hors de la péninsule pour mettre un terme à sa grossesse. PHOTO : RADIO-CANADA

PAR Isabelle Larose

Le retour en présentiel du concours de châteaux de sable des Îles du 12 au 14 août

Les Îles-de-la-Madeleine retrouveront ceux qui aiment jouer dans le sable cet été. En août, le concours de châteaux de sable reprendra sa place sur la plage du Sandy Hook.

La frénésie et l’excitation sont au rendez-vous pour Brigitte Boudreau, la directrice générale de l’événement depuis onze ans. Pour la 36e édition de ce qui est qualifié du plus grand concours amateur de châteaux de sable au monde, elle s’attend à accueillir environ 20 000 personnes.

Considérant que 12 000 personnes habitent aux Îles, cette courte fenêtre débutant lors de la deuxième fin de semaine d’août représente le pic touristique pour la région selon les dires de la directrice générale.

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Des œuvres d’art éphémères et organiques

Les bâtisseurs n’ont droit qu’aux éléments naturels de la plage pour construire contrairement à d’autres concours qui permettent l’utilisation de colle ou d’huile pour travailler les détails et lutter contre la force des marées qui engloutissent les structures.

« On utilise seulement l’eau et le sable, les matières premières des Îles, et on laisse Dame Nature s’occuper du reste. On a déjà eu 55 châteaux sur la plage et le soir même, un brouillard de pluie a tout avalé. » — Une citation de  Brigitte Boudreau

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Les règles sont simples, mais le travail est ardu. Les artisans ont quelques heures, de 8 h à 16 h, le samedi pour ériger une structure de sable. La veille de la compétition en soirée, les équipes peuvent avoir autant de pelleteurs qu’elles le désirent pour préparer leur réserve de sables en vue du lendemain.

Le jury délibère ensuite, en évaluant les critères d’originalité, de technique et de complexité. Lors de la remise des prix, tout le monde est brûlé, mais tout le monde est heureux! Ça peut arriver qu’ils travaillent sous le gros soleil à 28 degrés, les pauvres!, rigole-t-elle.

Une visibilité internationale grâce au virtuel

Malgré l’annulation de l’événement en présentiel en raison de la pandémie, l’organisation a su tirer son épingle du jeu en attirant plus de 50 000 internautes au cours des deux derniers étés. 28 équipes ont participé en 2020 tandis qu’il y en a eu 18 en 2021, ce qui est compréhensible considérant que ça faisait déjà plus d’un an que nous étions derrière nos ordis, informe Brigitte Boudreau.

Il y a même eu deux équipes mexicaines qui se sont branchées au festival en direct du Mexique. Cette connexion internationale a agréablement surpris Brigitte Boudreau. Bon an mal an, entre 40 et 50 équipes, soit environ 500 bâtisseurs, s’affrontent amicalement sur la plage de l’archipel.

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Si les mesures sanitaires empêchaient la tenue de l’événement sur les plages madelinoises une nouvelle fois, l’organisation aurait simplement annulé le concours sous toutes ses formes cet été, ce qui aurait été une première en 36 ans. La version virtuelle visait à nous dépanner pour permettre à ceux qui n’ont pas la chance d’être présents sur place de goûter à l’expérience des châteaux de sable .

Le concours se déroule du 12 au 14 août à la plage Sandy Hook à Havre-Aubert.

LA UNE : Chaque année, près de 20 000 personnes visitent la plage de Sandy Hook pour voir les œuvres. (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / PHILIPPE GRENIER

PAR Guillaume Whalen

La population de pluviers siffleurs à son plus bas cette année à l’Île-du-Prince-Édouard

Le pluvier siffleur, un petit oiseau en voie de disparition au Canada, est moins visible que jamais cet été à l’Île-du-Prince-Édouard.

Les pluviers siffleurs sont à leur niveau le plus bas, dit Sarah Hirtle, la coordinatrice du programme de conservation des zones côtières de l’organisme de bienfaisance Island Nature Trust, qui est un fonds pour la nature à l’Île-du-Prince-Édouard.

Parcs Canada et Island Nature Trust chiffrent annuellement le nombre de pluviers siffleurs dans la province. Le fonds pour la nature patrouille les plages du nord de l’île, et Parcs Canada surveille la population d’oiseaux au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard.

Cette année, ils ont dénombré seulement 51 pluviers adultes, en plus de quelques nids et de quelques oisillons.

L’an dernier, ils avaient compté 69 pluviers siffleurs.

Lindsay Burke, une responsable de la gestion des ressources au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, confirme que la population de pluviers siffleurs est basse cette année.

L’agente de Parcs Canada veut quand même être optimiste. Il y a toujours une période où les oiseaux se déplacent et s’installent, avance-t-elle.

La surveillance de l’espèce commence à la mi-mai et se poursuit tout l’été, parfois même jusqu’au début de l’automne. Les pluviers migrent ensuite pour passer l’hiver dans le sud, dans les Caraïbes ou le golfe du Mexique, par exemple.

Ne dérangez pas les pluviers cet été

Parcs Canada avertit le public que l’accès à toutes les dunes sera fermé cet été.

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Des écriteaux avertissent déjà les passants des endroits où les pluviers ont fait leur nid, pour que les gens évitent de les perturber.

Lindsay Burke souligne que Parcs Canada va augmenter le nombre de messages afin que les visiteurs soient informés du fait que les pluviers siffleurs sont une espèce en voie de disparition à laquelle il faut faire attention.

Sans le savoir, les humains et les chiens sont les plus grands prédateurs des pluviers siffleurs, mentionne Sarah Hirtle, du fonds pour la nature.

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Elle implore les touristes et les résidents de l’île qui iront à la plage cet été de privilégier les endroits où le sable est mouillé. S’ils ont leurs chiens avec eux, on leur demande de veiller à ce qu’ils ne s’approchent pas des nids et des oisillons.

Les zones où les pluviers nichent sont habituellement encerclées par des cordes pour empêcher les visiteurs de les perturber par inadvertance.

Si quelqu’un trouve un nid qui n’est pas encerclé de cette manière, on demande d’en informer le personnel du parc national, ou le groupe Island Nature Trust, afin qu’on puisse venir le protéger.

À ceux qui ont à cœur la nature, la recommandation de Sarah Hirtle est simple : Admirez les oiseaux d’une certaine distance, et ne les dérangez pas, dit-elle.

LA UNE : Les pluviers siffleurs des sous-espèce melodus et circumcinctus, qui sont de petits oiseaux de rivage, font partie de la liste des oiseaux en voie de disparition au Canada. PHOTO : GETTY IMAGES / KEN CANNING

D’après un reportage d’Hannah Bryenton CBC.

Site patrimonial de La Grave : inauguration de la nouvelle aire de jeux

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Quelques semaines après la fin des travaux d’installation, la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine a procédé, le jeudi 23 juin, à l’inauguration officielle de la nouvelle aire de jeux sur le site patrimonial de La Grave.

Le projet, qui a totalisé 110 000 $, a été réalisé et installé par la firme Eskair Aménagement, en collaboration avec l’équipe municipale. Le module rappelle l’histoire du site de La Grave et sa vocation passée, en proposant des installations sous le thème de l’univers maritime et de la pêche traditionnelle aux Îles. En amont du projet, les photos anciennes ont été dépouillées, et celles où les activités de La Grave étaient à leur apogée, vers 1940-1950 ont permis d’inspirer le projet. Des images d’embarcations échouées sur la grève, de barils, de boîtes de bois, de filets et de cabanes empilées sur le site ont servi de point de départ pour le projet. Même les prix des captures de poisson du petit marché ludique sont fidèles à ceux qui avaient cours sur La Grave dans les années 1950 : l’idée était de mettre tout en scène pour permettre aux enfants de jouer au pêcheur ou au marchand de poisson, en recréant une ambiance de bord de côte du milieu du siècle dernier.

« Nous sommes vraiment fiers de contribuer, par ce projet, à la vitalité du site patrimonial de La Grave. On espère que de nombreux enfants fréquenteront le parc et que ce dernier deviendra un lieu de rencontre et de repos pour les familles qui visiteront La Grave. », a déclaré le maire Jonathan Lapierre.

L’inauguration officielle a également été l’occasion de dévoiler le nom choisi pour le site, qui prendra l’appellation de Parc Jean-Doublet, en mémoire du fils de François Doublet de Honfleur. Il s’agirait du premier enfant européen à avoir passé l’été à jouer sur les plages de l’archipel. En effet, en 1663, Jean Doublet est arrivé sur l’archipel après s’être caché dans l’entrepont du navire qui amenait son père en Nouvelle-France. Un panneau explicatif sera installé dans les prochains mois afin de partager cette explication aux usagers du parc.

Source : Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

La pensée du crabe masqué

«En dehors de mon métier d’écrivain, je ne suis bon à rien. En conséquence on peut dire qu’un bon à rien peut facilement devenir écrivain.» – François Mauriac

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Superbes photographies sur les ressemblances génétiques

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Family Tree est une série capturée par le photographe Bobby Neel Adams.

À travers celle-ci, l’artiste explore visuellement les ressemblances entre membres de même famille, en mélangeant les membres d’une famille les uns aux autres. Le résultat est fascinant.

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Source : hbobbyneeladams.com

Retour de la morue dans le golfe du Saint-Laurent: Ce n’est pas demain la veille!

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Autrefois une espèce abondante dans les eaux du sud du golfe du Saint-Laurent, y compris au large de la Péninsule acadienne, la morue franche fait l’objet d’un moratoire depuis 2009. Douze ans plus tard, l’espèce peine à se rétablir. Dans un texte publié récemment dans l’Acadie Nouvelle, sous la plume du journaliste David Caron, on y apprend que la croissance de la population des phoques gris est vue comme étant l’une des principales causes, mais pas la seule. Il y a quelques années, Pêches et Océans Canada a même averti que le poisson pourrait disparaître entièrement du sud du golfe du Saint-Laurent d’ici 2050 en raison de la prédation par les phoques gris. Par contre, le phoque gris n’est pas responsable du déclin initial qui a mené à l’imposition d’un moratoire.

 

Pêche commerciale excessive

Cela est plutôt attribuable à une pêche commerciale excessive pendant plusieurs décennies. Plus de 100 000 tonnes de morue ont été pêchées dans le sud du golfe du Saint-Laurent en 1958, mais les stocks ont commencé à diminuer au milieu des années 1970. Au début de 2018, la biomasse du stock reproducteur était estimée à 13 900 tonnes, soit 4% des niveaux enregistrés dans les années 1980, et la diminution est constante depuis 1997.
« Les dernières évaluations prédisent un déclin continu de la population, malgré un moratoire et des activités de pêche qui sont à zéro. Le moratoire a été une réponse à une évaluation qui a déterminé que le niveau de la population du stock reproducteur était à un niveau tellement bas qu’elle ne pouvait plus soutenir une récolte durable », a indiqué Daniel Ricard, biologiste en évaluation des stocks chez Pêches et Océans Canada, région du Golfe.

 

Près d’un demi-million de phoques gris

Cette période de surpêche a aussi coïncidé avec des efforts de protection du phoque gris, dont la population était menacée. Dans les années 1970, il n’y avait que quelque 10 000 phoques gris en Atlantique. Aujourd’hui, la population du principal prédateur de la morue s’élève à près d’un demi-million. La plus grande colonie est située sur l’Île-de-Sable, au large de la Nouvelle-Écosse, mais de plus en plus de troupeaux s’installent dans le sud du golfe du Saint-Laurent.
« Selon nos estimations, c’est ce qui contraint le rétablissement de la morue dans le sud du golfe. Essentiellement, la prédation ne permet pas aux morues d’atteindre une taille assez grande. On voit amplement de petites morues jeunes, mais on voit moins de grosses morues qui atteignent l’âge de la reproduction. Plus un poisson est grand, plus il a un apport important à la reproduction, ses œufs ont plus de chances de survie et ainsi de suite. »

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Le réchauffement climatique

Par contre, une nuance importante s’impose. Même si les phoques gris éliminent du jour au lendemain les morues franches de leur alimentation, le rétablissement des stocks n’est pas garanti en raison des changements climatiques et du réchauffement des eaux. Selon un rapport scientifique publié par Pêches et Océans Canada, les morues du sud du Golfe ne se nourrissent pas beaucoup durant l’hiver et, par conséquent, leurs réserves d’énergie s’épuisent durant cette période.

Enquête de terrain, projet de récolte sonore du duo Béchard Hudon aux Îles

Depuis le début de juin, le duo d’artistes interdisciplinaires Béchard Hudon, de Montréal, s’affaire à capter des sons inaudibles à l’oreille, les fréquences internes émanant de différents milieux naturels des Îles-de-la-Madeleine, pour les besoins de leur résidence de recherche et création Enquête de terrain.

Leur projet s’inscrit dans le cycle de résidences Arpenter l’archipel, collaboration entre le centre d’artistes AdMare, la Société de conservation des Îles-de-la-Madeleine et la commissaire Josianne Poirier. On en discute avec Catherine Béchard.


  Bon pied, bonne heure! Enquête de terrain : entrevue avec Catherine Béchard


LA UNE : Le duo Béchard Hudon s’affaire à capter des sons inaudibles à l’oreille de différents milieux naturels des Îles-de-la-Madeleine. PHOTO : Radio-Canada / Isabelle Larose

Jean-Marc LANDRY (1932-2022)

La MAISON FUNÉRAIRE LEBLANC vous informe du décès, le 20 juin 2022, de monsieur Jean-Marc Landry. Il était âgé de 89 ans et résident de l’Étang-du-Nord, aux Îles-de-la-Madeleine.

Il était l’époux de feu madame Marie-Thérèse Lapierre, le père de Raynald (Monique), Huguette (Clive), Andréa (Robert), Carmen et Patricia. Il avait trois petits-enfants Audrey (Simon), Alexandre (Cynthia) et Yann-Philippe (Catherine), et trois arrière-petits-enfants Laurane, Jeffrey et Adriana. Il était le frère de Jeannine, ainsi que du Père Frédéric, Fernand, Martin, Roger et Laurent, décédés. Il laisse aussi dans le deuil ses belles-soeurs, neveux, nièces, parents, amis et confrères Chevaliers de Colomb.

La famille vous accueillera au salon funéraire de Cap-aux-Meules le lundi 27 juin 2022 de 19h à 22h. Les funérailles de monsieur Jean-Marc Landry seront célébrées le mardi 28 juin 2022 à 16h à l’église Saint-Pierre de La Vernière et, de là, au cimetière de l’endroit.

Le mardi 28, jour des funérailles, le salon ouvrira à 13h.

À noter que les rituels funéraires se tiendront dans le respect des consignes et des règles sanitaires en vigueur.

Toutes marques de sympathie peuvent aussi être témoignées à la famille par voie électronique.


Les dons reçus seront versés à la

Fabrique de la Paroisse Saint-Pierre de La Vernière
1318 chemin de La Vernière
L’Étang-du-Nord, Qc, G4T 3E6
Téléphone : 418 986-2410

et/ou à la

Fondation Santé de l’Archipel