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Insularité et développement durable

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CHRONIQUE / Jeudi dernier, j’étais invité à prononcer une conférence aux Armateurs du Saint-Laurent, lors de leur réunion à Cap-aux-Meules, aux Îles-de-la-Madeleine. Avec mon équipe, nous accompagnons la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA) qui désire se doter d’une stratégie de développement durable. Entre autres, la CTMA opère le traversier Madeleine II, qui fait la navette entre l’Île-du-Prince-Édouard et les Îles-de-la-Madeleine, un cargo, le Voyageur 2, reliant les Îles à Montréal, des remorqueurs, des dragues et une flotte de camions permettant de servir les besoins des Madelinots et des touristes qui les visitent. 

quotidien

La CTMA a entrepris en 2022 une démarche d’appropriation du Programme 2030 de développement durable des Nations Unies. Ce programme, adopté à l’unanimité par l’Assemblée générale de l’ONU en 2015, comporte 17 objectifs (ODD) dotés de 169 cibles opérationnelles et de mise en œuvre qui s’adressent à tous les pays du monde. Il est toutefois possible d’adapter les cibles pour des entreprises par un procédé qu’on appelle « localisation des ODD ». Cela permet d’harmoniser les objectifs stratégiques d’une organisation avec les cibles pertinentes du Programme 2030.

Parmi les thématiques de ma conférence, j’ai élaboré sur le thème de l’insularité et du développement durable. Pourquoi ne pas le partager avec vous à la veille des vacances ?

Les humains sont des mammifères terrestres. Pour nous, l’océan est un territoire hostile. L’ingéniosité de nos ancêtres a permis de contourner ce problème en inventant toutes sortes d’embarcations et de techniques de navigation qui expliquent que les îles, un peu partout sur la planète, ont été peuplées au cours du Néolithique.

Mais s’installer sur des îles comporte un certain nombre de défis. D’abord, celui des ressources limitées. La disponibilité de terres propices à l’agriculture peut rapidement s’avérer un enjeu auquel les populations insulaires ont appris à pallier par la pêche, mais aussi par la déforestation. Le besoin de bois pour la construction de bateaux, de maisons, pour le chauffage et la cuisson des aliments, amplifie ce phénomène à mesure que la population s’accroît. Cela s’est traduit à beaucoup d’endroits par une déforestation presque totale. Aujourd’hui, avec le réchauffement climatique et le relèvement du niveau de la mer, le sort des insulaires est menacé par l’érosion partout dans le monde. Cela préfigure le dilemme de l’humanité qui est confrontée aux limites de la planète.

Sur les îles, il y a plein de limites. Heureusement, la maîtrise de la navigation a permis à beaucoup de populations insulaires de pallier ces manques par le commerce. Le maintien du niveau de vie des insulaires dépend donc en grande partie du transport maritime. Un bateau, c’est une île qui se déplace pour échanger. Avec l’avènement des liaisons aériennes au vingtième siècle, on a augmenté la vitesse, mais on n’a pas changé le paradigme. Et malheureusement, l’humanité ne peut pas espérer atténuer les limites des systèmes naturels par la navigation spatiale.

Les îles sont donc un microcosme, pour appliquer le développement durable. En effet, les besoins des gens qui y vivent ou des touristes qui s’y rendent ne peuvent être satisfaits sans une vision intégrée respectant la capacité de support du milieu. Bien sûr, on parle ici de la capacité de support environnementale, mais aussi de la capacité de support sociétale. La première est affectée par les enjeux de gestion des déchets, de protection du littoral, de la biodiversité et de la qualité du milieu marin.

Mais les populations insulaires développent une culture qui leur est propre et qui reflète souvent, non seulement leur origine et leur histoire, mais aussi les impératifs de la survie dans leur milieu. Cela explique sans doute leur unicité et le fort sentiment d’appartenance qui les caractérise. Cette culture est fragilisée par les impératifs économiques et par l’hégémonie de la société industrielle. Comment préserver de façon dynamique le milieu naturel et culturel des îles dans un monde en changement ? Voilà la question!

L’analyse systémique de la durabilité peut nous permettre de trouver des pistes pour y répondre. En appliquant une approche de localisation des cibles des ODD pour définir sa stratégie de transition vers le développement durable, la CTMA peut initier la réflexion de la communauté madelinienne de manière plus large. Mais comment y arriver ? N’est-ce pas utopique ?

L’approche que nous avons proposée est au contraire très pragmatique. Avec les outils que nous avons développés, le défi peut être relevé avec l’ensemble de la communauté. Nous accompagnons la CTMA pour repérer les actions déjà en cours qui répondent à des cibles du Programme 2030. Il faudra ensuite les pondérer et les évaluer, déterminer la compétence de l’organisation pour améliorer cette performance et les prioriser. Cela permettra de consulter les parties prenantes dans l’archipel, de développer une stratégie cohérente et d’adopter un plan d’action en conséquence. Ainsi, la démarche de l’entreprise permettra à l’ensemble des Madelinots de se donner une vision commune de leur avenir. La CTMA étant une entreprise qui appartient aux Madelinots, elle peut devenir le moteur du développement durable en milieu insulaire.

PAR CLAUDE VILLENEUVE

buzz du web : Îles de la Madeleine

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Suivez le périple de Sébastien Dumont, d’île en île avec des paysages toujours plus beaux à chaque jour!

Musique: Khruangbin (como me quieres)
Images et montage par Sébastien Dumont


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Site historique de La Grave : Les travaux de recharge de plage sont terminés

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La Municipalité des Îles-de-la-Madeleine annonce la fin des travaux de recharge de plage sur le site historique de La Grave. Au total ce sont 37 800 mètres cubes de gravier de côte qui ont été installés sur une longueur de 640 mètres, pour un budget global de 7,4 M$.

Le projet, qui devait initialement se faire sur 580 mètres a finalement été allongé de 60 mètres du côté de l’Atelier Côtier afin d’intégrer l’enrochement qui était déjà présent au pied de la falaise et permettre ainsi d’assurer une protection à plus long terme.

Les délais d’exécution des travaux ont également été allongés puisque l’entrepreneur Constructions LFG a été confronté à des imprévus logistiques et météorologiques à l’automne dernier. « Tout chantier a ses imprévus et celui de La Grave n’y a pas échappé. La bonne nouvelle c’est que le retard de livraison du chantier n’a pas eu d’incidence sur la qualité de la recharge et que nous avons pu terminer les travaux avant le plus fort de l’achalandage estival », a souligné Jean Hubert, directeur de l’ingénierie à la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine.

Cet ouvrage d’envergure est le premier aux Îles-de-la-Madeleine à être inclus au cadre pour la prévention des sinistres du ministère de la Sécurité publique du Québec. Le projet a été soutenu financièrement par le gouvernement du Québec via les ministères de la Sécurité publique et des Transports du Québec et a nécessité une contribution municipale de 1,4 M$.

Rappelons que le site historique de la Grave est un site patrimonial classé par le ministère de la Culture et des Communications du Québec. Il est un des sites touristiques d’importance aux Îles-de-la-Madeleine où sa valeur sociale, culturelle et économique justifie amplement les interventions et les investissements municipaux et gouvernementaux consentis.

 

Source : Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

2 500 kilomètres à vélo : Le défi de Jean-Yves Lebreux

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L’ancien greffier à la Municipalité des Îles, Jean-Yves Lebreux s’est donné le défi de parcourir en juin, le Québec à vélo, d’est en ouest (Rouyn-Noranda jusqu’à Cap-aux-Meules) avec son ami Mario Grondin. 

1 gars, 2 pédales, c’est le projet de retraite de Jean-Yves Lebreux, ancien greffier à la Municipalité des Îles. Le défi consiste à traverser le Québec, en vélo, de l’Abitibi aux Îles-de-la-Madeleine, au profit d’Opération Enfant Soleil. 2 500 kilomètres et plus d’un million coups de pédale attendent M. Lebreux qui n’a qu’un seul objectif en tête ; la santé des enfants.

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Jean-Yves Lebreux en compagnie de Mario Grondin.

Leur arrivée aux Îles est prévue aux alentours du 30 juin.


Bonjour,

En 2019, lors du congrès annuel de l’Association des directeurs municipaux (ADMQ), j’assistais à une conférence de Bruny Surin, ex-athlète olympique qui nous entretenait de son cheminement et de l’importance d’avoir des rêves et des défis qui peuvent se transformer en projets et se réaliser. Cette conférence m’a grandement touchée et prenait tout son sens, alors que l’idée d’un voyage à vélo germait déjà tranquillement dans mon esprit, à un moment où j’envisage la retraite. Je me suis donc dirigé vers le micro et j’ai annoncé tout de go que je me donnais le défi de traverser le Québec à vélo (solitaire), de l’Abitibi jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine, un trajet d’environ 2 500 kilomètres, avec objectif de recueillir des fonds pour les enfants malades. Je travaille actuellement à la planification de ce grand défi que je veux réaliser au printemps 2021, dès les premiers mois de ma retraite du monde municipal.

J’ai décidé d’appuyer une cause qui me tient énormément à cœur, celle des enfants malades. En donnant à Opération Enfant Soleil, nous permettons chaque année aux grands centres pédiatriques du Québec de se doter d’équipements à la fine pointe de la technologie; aux centres hospitaliers régionaux de s’équiper à la fine pointe aussi et de garder les enfants près de leurs familles et enfin, à des organismes œuvrant en santé sociale et physique d’acquérir du matériel spécialisé. Merci de m’appuyer dans cette belle aventure en faisant un don, chaque dollar compte! Ensemble, nous pouvons faire une vraie différence pour de nombreux enfants, partout au Québec.

Merci pour votre générosité! Jean-Yves Lebreux


 

Vous pouvez contribuer à l’adresse suivante : https://operationenfantsoleil.fundkyapp.com/fr/1gars2pedales/donner

 

 

Éphémérides : Arrivée du bateau Isle of lnishturk

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22/06/1997    Arrivée du bateau Isle of lnishturk (bateau de la CTMA).

Rebaptisé le MS Madeleine ce traversier est exploité par la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA) entre Souris et Cap -aux-Meules.

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Le navire a navigué auparavant avec Irish Ferries.

LA UNE : Photo : Patrick Gueullle (Le Havre Avril 1997)

Des travailleurs étrangers victimes d’une incohérence

Malgré la pénurie de main-d’oeuvre, des travailleurs étrangers des Îles-de-la-Madeleine doivent retourner au Mexique en attendant la reprise de la pêche puisqu’ils ne peuvent pas occuper un autre emploi pendant quelques semaines dans le secteur touristique.

Afin de faire pression sur Ottawa, des élus locaux dénoncent une fois de plus l’aberration des règles du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).

Ceux-ci réclament rapidement une mesure exceptionnelle et dérogatoire au PTET, sous forme de projet pilote. On souhaite permettre à ces travailleurs étrangers temporaires d’occuper des postes dans d’autres entreprises que celles auxquelles ils sont rattachés.

Pour le maire des Îles-de-la-Madeleine, l’appareil gouvernemental manque de flexibilité, surtout en pleine crise de personnel.

BESOINS CRIANTS

«Quand une entreprise de pêche fait venir 200 Mexicains pour travailler pendant quelques semaines et qu’ils sont obligés de les renvoyer à la maison une partie de l’été pour les faire revenir à l’automne, c’est effectivement un non-sens. Ces travailleurs ne demandent qu’à travailler pendant qu’on a des besoins dans la restauration, l’hébergement et le tourisme, explique Jonathan Lapierre.

«On ne peut pas se priver de travailleurs actuellement. Il faut absolument que le fédéral assouplisse les règles. C’est assez complexe à l’échelle du pays. Je n’ai pas perdu espoir et on pense qu’on va arriver à quelque chose. Les besoins sont tellement importants», ajoute-t-il.

Le député péquiste Joël Arseneau vient d’ailleurs d’écrire à ce sujet à la ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier. « Cela impose des coûts et une réorganisation dont les entreprises pourraient se passer », précise M. Arseneau.

DES PRESTATIONS

«Il y a un arrêt de production dans le domaine des pêches pendant la saison estivale et une partie d’entre eux doivent être renvoyés au Mexique pour ensuite revenir à l’automne. Évidemment, la période estivale serait propice à les employer dans le domaine agricole ou touristique, mais le programme ne le permet pas», répète l’élu provincial.

Certains de ces travailleurs seraient même admissibles et encouragés à devenir prestataires de l’assurance-emploi dans l’attente de la reprise d’activités de leur entreprise.

LA UNE : PHOTO D’ARCHIVES AGENCE QMI, HÉLÈNE FAUTEUX
PAR JEAN-FRANÇOIS RACINE

Vers une autre saison record de pêche au homard aux Îles?

Alors que les deux tiers de la saison de pêche sont complétés, les homardiers des Îles-de-la-Madeleine semblent se diriger vers une autre année de pêche historique.

Au terme de la 6e semaine des 9 semaines de pêche, les volumes cumulatifs des débarquements dans l’archipel dépassent de 8 % ceux de 2020, une année qui était enregistrait déjà un record en termes de quantité de homards pêchés.

Déjà, plus de 10 623 000 livres de homards ont été rapportées sur les quais madelinots.

Pour ce qui est du prix, la moyenne pondérée s’établit à 8,21 $/lb depuis le début de la saison, soit 0,30 $ de plus que la moyenne au même moment l’an dernier. Cette situation est enviable pour les pêcheurs de l’archipel considérant que les prix versés en 2021 avaient atteint des sommets inégalés.

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Toutefois, le prix fixé pour les 5e et 6e semaine de pêche, respectivement 7,81 $/lb et 7,47 $/lb, sont en deçà des montants versés l’an passé aux homardiers madelinots. Fait rare, en 2021, les prix n’avaient jamais fléchi à partir de la 5e semaine de pêche pour atteindre le sommet historique de 11,03 $/lb à la fin de la saison.

Le président de l’Office des pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine, Rolland Turbide, se réjouit du déroulement de la saison jusqu’à maintenant.

Ça se déroule bien, le prix est bon, les prises sont bonnes et les pêcheurs sont de bonne humeur, lance-t-il. Le homard s’écoule bien sur les marchés. Le côté sud-ouest de la Nouvelle-Écosse vient de finir la pêche au début juin, donc ça devrait stabiliser les prix. Si on est optimiste, on pourrait penser que les prix vont monter un peu pour les trois dernières semaines.

Distinction entre le nord et le sud de l’archipel

Rolland Turbide précise que les statistiques sont tirées vers le haut par les pêcheurs du nord de l’archipel, particulièrement ceux de Grosse-Île, qui connaissent une saison exceptionnelle.

Du côté nord, ça a été super, super bon, affirme président de l’Office des pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine. Du côté sud, ce n’est pas exceptionnel, on avait fait mieux que ça en 2020, mais c’est quand très même bon, si on compare aux dernières années.

Selon le bilan fourni par Pêches et Océans Canada pour le premier tiers de la saison, les 44 homardiers de Grosse-Île ont ramené à quai 85 % plus de homard que l’an passé lors de la 3e semaine de pêche et ceux de Pointe-aux-Loups ont haussé les volumes de leurs prises de 87 %.

En comparaison, durant la même semaine, les 37 homardiers de Cap-aux-Meules et de Cap-Vert ont connu des hausses beaucoup moins impressionnantes de 2 %.

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Jusqu’à maintenant, les 325 homardiers madelinots n’ont pas dû modifier leur lieu de pêche en raison de présence rapportée de baleines noires.

Contrairement à l’an dernier, aucun spécimen n’a été aperçu dans les zones de pêche au homard ce qui a évité aux pêcheurs d’avoir à déplacer leurs casiers.

LA UNE : L’an passé, la valeur des débarquements de homard s’est élevée à 102 millions de dollars aux Îles-de-la-Madeleine et ce record pourrait être battu cette saison. (archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
PAR Isabelle Larose

Manger les produits du Saint-Laurent : un parcours semé d’embûches

Le fleuve Saint-Laurent offre des tonnes de poissons et de fruits de mer qui s’en vont essentiellement à l’exportation. Mais de petites entreprises bousculent les habitudes pour proposer une plus grande variété de produits d’ici. Ce qui n’est pas une mince affaire, a constaté L’épicerie.

« Ce n’est pas le Québec qui détermine les prix [de ces produits]. Les États-Unis déterminent les prix que le Québec va payer pour ses propres produits. En matière d’autonomie alimentaire, ça ne peut pas être un autre pays qui décide combien les Québécois vont payer pour leur homard ou leur crabe », lance Sandra Gauthier, directrice du musée scientifique Exploramer et initiatrice du programme Fourchette bleu qui valorise les espèces méconnues et comestibles du Saint-Laurent.

Car le Saint-Laurent, ce n’est pas que du homard ou du crabe des neiges. Oursins, bourgots, crabe commun : voilà d’autres produits dont le fleuve regorge, mais qui sont difficilement accessibles au consommateur.

Cacouna, le paradis de l’oursin vert

Dans cette région, la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk récolte l’oursin en abondance. Bon an, mal an, c’est environ un million de livres qui se pêchent, voire un peu plus. La Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk en récolte environ le quart, explique le gestionnaire des pêches commerciales Guy-Pascal Weiner.

Le hic, c’est que ces oursins sont entièrement vendus… aux États-Unis. Ces oursins se retrouvent à Las Vegas, à Manhattan, dans les plus beaux casinos, les plus grands bateaux de croisières, constate M. Weiner. Il promet que, d’ici un ou deux ans, les Québécois pourront déguster plus facilement les oursins du Saint-Laurent. Ce n’est toutefois pas un défi facile à relever.

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Le Québec maritime est un vaste territoire, explique M. Weiner. C’est une pêcherie de volume qu’on doit ensuite fractionner en petites commandes un peu partout sur le territoire. C’est quand même très compliqué, alors qu’une exportation massive avec un seul client, une seule facture, un seul camion, un seul lot, c’est très facile. Mais ça augmente la dépendance à un seul acheteur.

La nation a bien un plan pour transformer l’oursin localement et le vendre au Québec, mais c’est un travail de longue haleine. Ce sont des procédés administratifs lents et lourds, constate M. Weiner.

Rimouski et ses bourgots

Guillaume Werstink est océanographe et maintenant copropriétaire de la conserverie Chasse-Marée avec le pêcheur Emmanuel Sandt-Duguay.

Il a surmonté de nombreuses embûches pour lancer sa conserverie régionale.

Les deux partenaires voulaient simplement pêcher le bourgot en face de Rimouski et le mettre en conserve afin de le vendre partout au Québec.

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Ce petit projet est devenu un cauchemar administratif. Leur demande de permis pour transformer les bourgots qu’ils pêchent eux-mêmes a été refusée à neuf reprises par le MAPAQ.

Je ne sais pas combien de projets ont été abandonnés en cours de route parce que, justement, ils ne se sont pas rendus à toutes ces étapes-là. Si on avait considéré la première lettre de refus, on aurait arrêté ça là il y a un an et demi, explique Guillaume Werstink.

On est une petite unité de transformation. On veut faire quelque chose d’un peu différent. Puis on dirait que toute la législation actuelle est basée sur un modèle d’exploitation de gros volumes. Que vous vouliez démarrer une usine qui fait des millions de livres pour du crabe ou du homard ou que vous vouliez faire une petite conserverie, vous êtes dans le même carcan administratif, constate l’océanographe.

Pourtant, il s’agit de tout petits volumes. Le chercheur à l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) Gabriel Bourgault-Faucher a suivi ce dossier. % des volumes débarqués au Québec. C'est une goutte d'eau dans l'océan. Pourquoi y a-t-il eu autant de résistance dans ce dossier?","text":"Ce que Chasse-Marée demandait, c'était de transformer 0,1% des volumes débarqués au Québec. C'est une goutte d'eau dans l'océan. Pourquoi y a-t-il eu autant de résistance dans ce dossier?"}}">Ce que Chasse-Marée demandait, c’était de transformer 0,1 % des volumes débarqués au Québec. C’est une goutte d’eau dans l’océan. Pourquoi y a-t-il eu autant de résistance dans ce dossier?

Le chercheur avance une hypothèse : On ne veut pas ouvrir la porte à un autre modèle, à une autre manière de faire. On ne veut pas créer de précédent pour ensuite ouvrir les vannes et, en fait, rompre le statu quo.

Même son de cloche du côté de la directrice d’Exploramer, Sandra Gauthier. Aujourd’hui, quand un nouveau joueur arrive, quand de nouvelles idées arrivent, il faut un peu brasser les choses pour que chacun puisse faire sa place.

Une pêche d’exportation

Il est difficile pour les Québécois de consommer des poissons et des fruits de mer locaux.

Selon l’Institut de recherche en économie contemporaine, en 2018, 90 % des produits de la mer consommés au Québec étaient importés.

Le Québec exporte près de 80 % des ressources locales, dont principalement les trois produits phares : le crabe des neiges, le homard et la crevette. Une industrie dominée par une poignée de gros joueurs.

Ce modèle d’exportation est défendu par l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), dont le directeur, Jean-Paul Gagné, souligne la rentabilité. On ne peut pas être contre l’exportation, explique-t-il. C’est de l’argent neuf qui entre au Québec. Je pense que personne ne s’oppose à ça. Il précise cependant que les volumes vendus au Québec ne cessent d’augmenter depuis les dernières années. L’AQIP affirme que 28 % de ce qui est pêché est vendu localement.

Homards et crevettes : les Québécois en sont friands. La demande s’accroît continuellement, mais elle a ses limites. Diversifier l’offre, découvrir des produits méconnus, c’est que souhaitent de nombreux petits pêcheurs et transformateurs qui se sont réunis en février dernier au premier salon Fourchette bleue organisé par Exploramer à Rivière-du-Loup.

On a un modèle qui est axé sur l’extraction, l’emballage, l’exportation, explique Gabriel Bourgault-Faucher, de l’IREC. Il faut structurer cette offre en développant les infrastructures de transport, de logistique.

Le crabe commun de Sainte-Anne-des-Monts

Ghislain Collin est pêcheur de homard à Newport, dans la baie des Chaleurs, mais il a un autre projet en tête : pêcher et transformer le crabe commun, un cousin du crabe des neiges, négligé et pourtant délicieux.

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Il y a une grosse demande pour la chair, constate M. Collin. Mais pour la vendre à des industriels et à des restaurateurs, ça prend une usine et un permis de transformation.

Le processus est en marche, mais pour le pêcheur, c’est extrêmement complexe.

Il faut présenter un paquet de paperasse assez volumineux, relate M. Collin, pour passer devant un comité consultatif composé d’industriels et de représentants de divers organismes, dont le MAPAQ. Ce comité étudie la demande pour voir si elle ne va pas nuire à une autre usine.

« J’ai un bac à l’université et je ne suis pas capable de passer à travers la paperasse tout seul. C’est trop compliqué. » — Une citation de  Ghislain Collin, pêcheur de homard

M. Collin se dit surpris que des compétiteurs puissent avoir un droit de regard sur sa demande de permis. D’après moi, ce sont des lois protectionnistes des vieilles années. C’était pour protéger les industries et les emplois dans la région. On essaie de prendre en charge notre produit et de l’offrir en premier au Québec!

Jean-Paul Gagné, de l’AQIP, souhaite rétablir les faits : Ce ne sont pas les gros joueurs qui décident. Les gros joueurs sont consultés, mais c’est le MAPAQ qui décide de délivrer un permis ou non. Le représentant de l’industrie de la pêche reconnaît toutefois avoir une certaine influence sur le MAPAQ. C’est sûr qu’on fonctionne avec le MAPAQ. Il faut fonctionner ensemble.

À Exploramer, Sandra Gauthier milite pour plus de souplesse. Il va falloir que les ministères contribuent à laisser de la place aux nouveaux joueurs, parce que ceux-ci peuvent changer la durabilité des pêches. Ça va passer par ces nouveaux joueurs, absolument!

Il y a une poignée d’industriels qui, manifestement, a intérêt à maintenir ce mode opératoire et peut éventuellement faire obstacle à un modèle différent, alternatif, plus ancré dans les territoires où l’on pêche justement plusieurs espèces, où l’on fait de la plus petite pêche côtière, constate Gabriel Bourgault-Faucher, de l’IREC.

À Québec, le ministre de l’Agriculture, des Pêches et de l’Alimentation, André Lamontagne, reconnaît qu’il y a des efforts à faire. Les discussions que j’ai pu avoir avec les industriels de la pêche et les demandes que j’ai pu leur faire les sortent un peu, pour certains, de leur zone de confort. Mais je n’ai jamais entendu dire qu’ils ne voulaient pas que d’autres personnes cherchent à exploiter [les produits du Saint-Laurent].

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« Il y a une volonté du ministère d’accompagner avec la plus grande ouverture possible les nouveaux projets. » — Une citation de  André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêches et de l’Alimentation du Québec

Ghislain Collin ne lâche pas et promet qu’un jour les Québécois pourront déguster son crabe commun.

«C’est seulement une minorité qui peut arriver au bout du processus. Chez les industriels, tout le monde est content, il n’y a pas trop de joueurs qui apparaissent sur le marché. Faut vraiment être coriace, avoir une tête de cochon et ne pas se laisser faire.»

 

LA UNE : De la pêche au homard à Newport, dans la baie des Chaleurs. PHOTO : RADIO-CANADA / L’ÉPICERIE
PAR Gildas Meneu

Joël Arseneau satisfait de la dernière session parlementaire

Le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, trace un bilan positif de sa session parlementaire. Il estime avoir réussi à faire une différence positive dans la vie des Madelinots et Madeliniennes, notamment en termes de places en garderie.

En 2018, c’était l’enjeu de l’heure, il y avait une pénurie incroyable de places en services de garde, rappelle le député.

En novembre 2021, le ministère de la Famille avait annoncé l’octroi de 25 à 74 places subventionnées aux Îles, ce qui avait été jugé insuffisant par les élus locaux, puis en février dernier, une nouvelle annonce est venue confirmer la création de 68 places additionnelles en centre de petite enfance (CPE) de l’archipel.

« Au cours des quatre dernières années, on a réussi à doubler le nombre de places en installation et à travailler également sur la consolidation du milieu familial. » — Une citation de  Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine

À partir de l’automne, on aura davantage de services pour les familles des Îles et on s’est doté d’outils et d’une concertation locale qui nous permettent de mettre à jour nos évaluations de besoins et de continuer à prouver au gouvernement qu’il doit faire les investissements nécessaires, ajoute M. Arseneau.

Le député ajoute cependant qu’il reste encore du travail à faire pour que le gouvernement de la CAQ reconnaisse l’importance du rôle des éducatrices en petite enfance et rende la profession plus attractive.

Transport aérien régional

Quant au dossier du transport aérien régional, M. Arseneau ne cache pas que la stratégie des billets d’avion à 500 $, dévoilée par Québec après près de deux ans d’attente, est décevante et loin de répondre aux besoins des insulaires. Par exemple, la limite de trois billets à 500 $ par personne, par année favorise davantage les visiteurs que les résidents des régions qui doivent se déplacer régulièrement.

Le gouvernement n’a pas retenu plusieurs des pistes de solutions novatrices déposées dans le cadre des travaux et des mémoires qui ont été soumis, déplore-t-il.

Il se réjouit néanmoins d’avoir contribué à ce que le dossier demeure dans l’actualité et ne doute pas qu’il fera l’objet de nouvelles discussions lors de la prochaine session parlementaire.

« C’est un peu un aveu d’échec de la part du gouvernement, mais au moins la population, les intervenants et même les transporteurs sont tous unanimes à l’idée qu’il faudra aller plus loin, alors il y a au moins ça de gagné. » — Une citation de  Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine

Le député souligne également avoir obtenu des engagements fermes du gouvernement pour que soient indexées les sommes offertes dans le cadre du Programme de remboursement des déplacements médicaux.

Crise du logement

M. Arseneau mentionne par ailleurs que le projet de loi privé adopté en 2020 pour contrer la pénurie de logements aux Îles porte ses fruits.

C’est en cours, on est en train de développer une offre de logements locatifs, se félicite-t-il. Une centaine de nouveaux logements pourraient notamment être accessibles aux Madelinots d’ici 2023.

Le député admet toutefois qu’une réflexion s’impose devant le nombre grandissant de résidences qui sont réservées à la location touristique ou encore qui sont vendues à fort prix à des acheteurs provenant de l’extérieur des Îles.

Il va falloir un grand sommet ou des états généraux sur l’habitation et l’accès à la propriété à l’automne pour regarder toutes les options qui sont devant nous, en débattre ensemble et choisir les bons moyens pour éviter d’avoir le sentiment d’être dépossédés de notre territoire, avance M. Arseneau.

Le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, portera de nouveau les couleurs du Parti québécois (PQ) lors des élections provinciales du 3 octobre. Son assemblée d’investiture a eu lieu le 8 mai dernier.

LA UNE : Le député des îles-de-la-Madeleine se dit satisfait des gains obtenus au cours de la dernière session parlementaire (photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / DANIEL COULOMBE
PAR Catherine Poisson

GÎMXPORT : Mission accomplie pour la 26e AGA

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Le conseil d’administration de GÎMXPORT et son personnel tiennent à remercier la cinquantaine de membres et partenaires qui étaient présents à l’assemblée générale annuelle, qui s’est déroulée le 16 juin dernier à l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec.

En plus de présenter son rapport annuel, l’organisation a dévoilé son tout nouveau site web incluant sa programmation d’activités pour 2022-2023.

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Un nouveau site web et une image revampée!

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Pour souligner son 25e anniversaire, GÎMXPORT a actualisé son site web et son image de marque en souhaitant mettre à l’avant-plan le côté humain de l’entrepreneur·e et le plaisir de s’investir en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine.

Nous tenons à remercier le photographe Roger St-Laurent et l’équipe de Gemini pour la conception des outils.

  • Cliquez sur l’image pour plus de détails sur l’approche créative.

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LA UNE : L’équipe de GÎMXPORT et le Conseil d’administration.
Source : GÎMXPORT

Archives 1972 : Le Musée des Îles-de-la-Madeleine

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La Voix Gaspésienne
Mercredi 21 juin 1972

La Société d’histoire et de généalogie de Matane a numérisé près de 150 000 pages de journaux publiés depuis l’année 1911. Cet extrait est tiré des archives de La Voix Gaspésienne.


M. l’abbé Frédéric Landry, directeur-fondateur et M. Gilbert Carbonneau, président, ont rapidement tracé un bref historique du musée et présenté leurs projets d’avenir au ministre. L’un et l’autre ont souhaité que le langage soit franc afin que la corporation du Musée des Îles sache à quoi s’en tenir.

À la satisfaction du directeur fondateur et du président du musée, Madame le Ministre a confirmé que l’expansion du Musée des Îles sera réalisée…

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Source : Société d’histoire et de généalogie de Matane

Éphémérides : Décès de Willie Lebel

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21/06/2012 : Willie Lebel, une légende vivante de l’activité traditionnelle de la chasse aux phoques aux Îles de la Madeleine est décédé.

Willie Lebel était une légende vivante de l’activité traditionnelle de la chasse aux phoques aux Îles de la Madeleine.

Pêcheur en été et chasseur de phoques en hiver, il s’était bâti une solide réputation d’ami et protecteur des phoques.

Il avait reçu en 2010 le prix « Hommage aux bâtisseurs » lors de la deuxième édition des Rendez-vous loups-marins.