La nouvelle mouture du Programme d’accès aérien aux régions (PAAR) ne fait pas l’unanimité. Si Québec estime que ses mises au point inciteront les compagnies aériennes à bonifier leur offre, le spécialiste en aéronautique Mehran Ebrahimi croit que des changements plus substantiels sont nécessaires afin d’assurer un service robuste dans les régions comme la Côte-Nord.
La semaine dernière, la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, annonçait de nouveaux rabais et un élargissement de l’accessibilité au PAAR en compagnie du député de René-Lévesque, Yves Montigny.
Bien qu’il accueille positivement certaines des mesures annoncées, le directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile (OIAAC), Mehran Ebrahimi, croit qu’un nouveau modèle doit être instauré afin de répondre aux spécificités des régions.

Mehran Ebrahimi propose entre autres au gouvernement de prendre en charge le transport aérien régional, ou de créer des zones industrielles en périphérie des aéroports afin d’y attirer les compagnies. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Samuel Lapointe-Savard
La demande n’est pas très forte partout. Ça n’incite pas les compagnies à s’installer et à instaurer des connexions fiables
, soutenait Mehran Ebrahimi au micro de Bonjour la côte lundi matin.
Selon lui, les grandes distances qui séparent les municipalités et la faible densité de population freinent les compagnies aériennes.
Ce qui était toujours le fond du problème n’est pas réglé avec [cette annonce]. On change de recette, mais on ne change pas ce qui – ici au Québec et à travers le pays – cause le problème.
D’autres pistes de solution
Mehran Ebrahimi explique que l’une des façons de favoriser la rétention des compagnies aériennes en région est de créer des zones industrielles en périphérie des aéroports, notamment grâce au tourisme. Créons la demande, et une fois que la demande est là, les compagnies aériennes s’installent
, dit-il.
Le directeur de l’OIAAC cite aussi en exemple la formule de certains pays scandinaves, où l’État prend en charge une partie du transport régional. Il faut une compagnie nationale dont le mandat n’est pas de faire de l’argent, mais d’assurer le transport aérien pour les régions éloignées
, soutient Mehran Ebrahimi.

Pour sa part, Québec expliquait lors de l’annonce qu’il s’attend à ce que l’augmentation du nombre de passagers admissibles fasse fluctuer l’offre des compagnies aériennes. On est convaincu que ça peut augmenter l’offre parce qu’on vient de mettre un milieu plus avantageux pour l’ensemble des transporteurs participant au programme
, indiquait Yves Montigny.
LA UNE : Les ajouts au PAAR permettent entre autres aux organismes à but non lucratif de se procurer des billets au tarif réduit. Les vols interrégionaux sont maintenant aussi admissibles au programme. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Marie-Jeanne Dubreuil