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Pour l’étranger qui a déjà gouté au charme de l’archipel, il est de coutume de prononcer un grand « Aaaaaaaahhh ! » avant de prononcer le nom de l’endroit.  Même si vous ne vous y êtes encore jamais posé essayez : Aaaaaaahhh! Les Îles-de-la-Madeleine.

1. Le bout de l’île
Toutes aussi magnifiques les unes que les autres, les îles qui forment l’archipel madelinot ont des charmes, des particularités et des personnalités différentes. Une Île est par définition, bordée de côtes. Un archipel est par définition, constitué d’îles bordées de côtes. Quand les visiteurs cherchent à toucher le bout, à explorer l’extrémité de l’île sur laquelle ils se trouvent, il est permis de leur répondre : laquelle? Aux îles, les extrémités sont partout là où débute la mer.

2. Aller « watcher » le bateau
Il y a deux façons d’arriver aux Îles: en avion ou en bateau. Si vous venez par la mer, à votre arrivée au port, il y aura les « watcheux du bateau ». Le même phénomène n’est pas réservé aux passagers de l’avion. Dommage, car à bien y penser, ça serait pas mal drôle!  Fidèles au rendez-vous tous les soirs, à 19h, plusieurs Madelinots se stationnent où ils le peuvent dans un périmètre d’environ 1 kilomètre autour du quai du traversier. Ils demeurent confortablement assis dans leurs véhicules et attendent de voir qui débarquera sur ce voyage-là. Surprenez-les: faites-leur de jolis bonjours de la main!

3. Touriste au volant!
Il n’y a pas que des avantages à vivre dans une carte postale. Quand la saison chaude arrive, les voitures dont la plaque d’immatriculation débute par un F (voitures de location) font ralentir le trafic. Un vacancier, c’est cool, gentil et souriant. C’est un peu zinzin et ça pose des tonnes de questions mais là est son charme non? Mais attention: le touriste quand il trouve le paysage tellement beau, il zigzague, il ralentit, il accélère en bourrasque quand il comprend qu’on est plusieurs à le suivre… Un vacancier au volant dans un décor de carte postale : C’EST DANGEUREUX!!!

4. Le vent sent le poisson
Quand mai arrive sur l’archipel madelinot, par temps humide, par temps clair, ça ne prend qu’un petit vent pour transporter la bonne nouvelle : ça sent le poisson partout! Au sortir du bureau, ça sent le port de pêche. Au CPE, au parc, dans le stationnement de la quincaillerie, à l’épicerie (même sans avoir acheté au rayon des fruits de mer) : le vent sent le poisson! Partout, la même loi olfactive, tous pareils devant la saison de pêche. C’est un charme, on se sent toutes femmes de pêcheur!

5. Le mystère Pointe-aux-Loups
Pointe-aux-Loups c’est la plus petite île habitée de l’archipel. Le mystère dans la population des îles: l’impression qu’une personne sur 3 a des racines qui viennent de là…Comment est-ce possible? La place est comparable à un point de beauté stratégiquement déposé sur la Dune, 5 rues, 2 quais et une proportion incroyable de musiciens par foyer. À Pointe-aux-Loups dans les années 1960,70,80, il devait y avoir plus de musiciens que de voitures, plus d’enfants qui couraient sur les terrains que de chiens et de chats. C’était un perpétuel party, c’est sûr!

6. Le Havre-aux-Basques
Le passage obligé pour les gens de l’île du sud, le triangle des Bermudes des Îles-de-la-Madeleine : Le Havre aux Basques! Aaaaaah! Le Havre-aux-Basque! Des kilomètres de joies pour les yeux et pour les roues! C’est aussi la raison première pour laquelle habiter au sud est une réalité contingentée. S’il fait le bonheur de certains, il fait peur à d’autres.  Dans les grosses tempêtes d’hiver, le Havre-aux-Basques est fermé. Par grands vents, il est ensablé. Pendant les beaux jours de l’été, entre copines, car il fait bon y flâner, on l’appelle affectueusement la rue St-Denis.

7. La treizième île : Facebook
L’archipel comprend une douzaine d’îles. Il se passe quelque chose depuis un an ou deux. Une autre île surgit. C’est une île virtuelle que vous connaissez aussi bien que nous mais qui possède ici une personnalité distincte : Facebook. Dans un lieu isolé, le réseau social tissé serré existe depuis toujours. Le réseau virtuel ajoute une dimension nouvelle à ce qui existait déjà, possédait déjà un caractère étanche et une couenne assez dure : Mémérage, partage d’archives visuelles, solidarité, petites annonces, photos de familles et fronts communs sont du décor.

8. Côte à côte, pour jaser
Cette année, Tourisme Îles-de-la-Madeleine a choisi d’intégrer à sa publicité télé une image où deux camionnettes s’arrêtent côte à côte, en plein milieu du chemin dans le décor idyllique des buttes du Havre-aux-Maisons. Le même phénomène existe aussi sur l’eau, les bateaux se collent les uns sur les autres et s’inventent un stationnement. Que font les occupants? Ils parlent, ils décapsulent les boires, probablement qu’ils rient, peut-être qu’ils ne disent pas grand-chose de constructif mais ils s’arrêtent, ne se demandent pas si ils ont le temps: ils le prennent.

9. Les trous de dune
Qui veut vivre l’expérience ultime, et se sentir madelinot dans les mœurs profondes doit faire l’amour dans le sable. Mieux encore, se commettre dans un trou de dune. Si certaines régions ont leurs « trails », si certains villages ont leur chemin de la dompe, les îles ont leurs trous de dune. Lieu confortable et risqué à la fois. Lieu intime (sur la planète Madeleine c’est rare!) et assez accessible dépendamment de la saison. Le pire ennemi du trou de dune, bien évidemment après le sable dans les sous-vêtements: les hordes de 4 roues!

10. Les Îles existent aussi l’hiver
Oui Oui! De la même manière qu’une rivière continue de couler au moment où on s’en éloigne, le jour, la nuit elle ne s’arrête jamais… Les îles existent aussi l’hiver! Les Madelinots survivent aux rafales à 100km/h tout comme au manque à long terme de visite. L’espèce insulaire est magnifiquement adaptée à février sans ski alpin, à mars sans cabane à sucre et à octobre sans gros tas de feuille pour sauter dedans. On n’a pas de montagne, on n’a pas d’érables mais on a du frette, du frâsi pis ben du fun.

Par Véronique St-Onge – Août 2013

 

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