100 ans plus tard, un regard scientifique sur l’épave de l’Empress of Ireland

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Pour la première fois depuis le naufrage de l’Empress of Ireland, le 29 mai 1914, une équipe d’archéologues subaquatiques de Parcs Canada mènent une étude approfondie de l’épave depuis le printemps dernier. 

Un texte d’André Bernard

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Coulée par un charbonnier norvégien dans l’estuaire du Saint-Laurent, au large de Pointe-à-Père, l’épave est devenue un site historique national en 2009.

C’est une épave connue, localisée, visitée et… dépouillée. Des milliers de plongées se sont faites autour et à l’intérieur du navire. Des plongeurs en ont rapporté des objets, des photos et des vidéos. D’autres, malheureusement, y ont laissé leur vie.

Malgré le fait que le paquebot ait coulé il y a 100 ans, jamais l’épave n’a fait l’objet d’un examen archéologique complet.

Le défi est imposant, car l’épave est immense. L’Empress of Ireland mesure près de 175 mètres de long et 20 mètres de large.

L'épave de l'Empress of Ireland
Photo : Découverte


Une approche scientifique

Les connaissances dont on disposait à ce jour sur l’épave étaient principalement composées des observations qualitatives des plongeurs. Comme ces informations ne sont pas toujours colligées, diffusées ou validées avec des outils scientifiques, elles peuvent difficilement être utilisées pour évaluer l’état réel de l’épave.

« Nous avons une approche qui est scientifique. On va documenter, on va prendre des mesures – « répliquables » – pour avoir des données fermes qu’on va pouvoir partager. » — Charles Dagneau, archéologue subaquatique à Parcs Canada

Les archéologues ont effectué de premières plongées au printemps et à l’été 2014. L’étude archéologique de l’épave vise à mieux comprendre comment le site s’est formé et comment l’épave évolue dans le temps.

Empress of ireland
Photo : Découverte


Champ de débris

À l’aide de sonars latéraux et de robots sous-marins, les archéologues ont notamment étudié le fond marin tout autour de l’épave, sur une surface de 8 km2. Sur le plan archéologique, la dispersion des débris au fond de l’eau peut révéler la course du navire après l’impact.

« Les débris ne sont pas répartis sur une zone aussi grande qu’on pensait. En fait, ils sont concentrés directement autour de l’épave. Le navire a probablement coulé très près de l’endroit où il a été heurté par le Storstad. » — Charles Dagneau, archéologue subaquatique à Parcs Canada
Empress of Ireland
Photo : Découverte


Le gouvernail

Les archéologues se sont aussi intéressés à plusieurs composantes du navire, dont le gouvernail. Durant la commission d’enquête qui a suivi le naufrage, des questions ont été soulevées à propos de la manoeuvrabilité de l’Empress of Ireland et de son gouvernail, sans toutefois conclure qu’il a joué un rôle dans l’accident.

« La forme exacte du nouveau gouvernail qui a été changé quelque temps après la construction est inconnue. Donc, sous l’eau, on a pu voir la forme générale, prendre des mesures directes, l’épaisseur des différents renforts. Ce sont des éléments nouveaux, inconnus jusqu’ici. » — Charles Dagneau, de Parcs Canada

L’état de la structure

Les archéologues ont également mesuré l’état des structures du navire à l’aide des plus récentes données captées en 2013 par les sondeurs multifaisceaux du service hydrographique du Canada, à Mont-Joli.

« Les structures importantes du navire sont en bon état, en bien meilleur état que ce qu’on croyait, sur la base de ce que les plongeurs nous disaient. » — Charles Dagneau, de Parcs Canada

Le travail archéologique doit se poursuivre et, avec lui, on compte en apprendre toujours un peu plus sur le navire et sur l’accident qui a causé la mort d’au-delà de 1000 voyageurs et membres d’équipage.

Empress of Ireland
Photo : Découverte