La décision de l’entreprise d’aviation Pascan de supprimer les vols en matinée, qui partaient de la région vers les grands centres, suscite déception et inquiétude en Gaspésie et aux Îles de la Madeleine.
Ces vols permettaient notamment aux gens d’affaires de faire un aller-retour dans une même journée sans devoir dormir à l’extérieur de la région.
Les aéroports de Bonaventure, de Mont-Joli et des Îles-de-la-Madeleine, entre autres, sont touchés.
Pour le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, l’impact est majeur quand on ajoute le phénomène de l’insularité.
Il déplore un retour à la case départ, avec une seule compagnie aérienne (Air Canada) qui a le monopole ce qui pousse les prix à la hausse.
Selon le maire, les gouvernements devraient considérer cela comme un service essentiel et aider financièrement la compagnie ou trouver des options. La décision est un frein au développement économique et touristique. Le maire s’inquiète aussi des conséquences sur le transport des malades qui ne sera plus aussi accessible.
En outre, cette diminution de services entraîne des pertes d’emplois, rapporte-t-il. Il faudra s’asseoir avec les différents intervenants. C’est maintenant une question de volonté politique. »
Le maire de Bonaventure demeure positif
Pour sa part, le maire de Bonaventure, Roch Audet, s’est dit très surpris.
« Déjà, on a perdu le train et Orléans Express nous a fait faux bond. Passer de deux à trois jours sur la route, ce n’est pas très productif », constate-t-il.
Le maire insiste sur la nécessité de se mettre en mode de recherche de solutions pour maintenir le service. Il cite, entre autres, l’achat de sièges en commun pour les entreprises ainsi que les organismes gouvernementaux utilisateurs.
La présidente de la Régie intermunicipale de l’aéroport régional de Mont-Joli et préfète de la MRC de la Matapédia, Chantale Lavoie, dit comprendre la décision. Elle admet qu’il y avait une baisse d’achalandage à cause du ralentissement dans les projets du Plan Nord.
Mme Lavoie indique qu’il est difficile de chiffrer la baisse de revenus. « C’était 30 % à 35 % du volume de vols chez nous à l’aéroport de Mont-Joli. Il y a des impacts financiers, mais ils sont difficiles à évaluer. »
La préfète ajoute que le projet de prolongement de la piste de Mont-Joli n’est pas menacé.
- Écouter l’entrevue avec le maire des Îles-de-la-Madeleine
- Écouter l’entrevue avec le maire de Bonaventure et la préfète de la Matapédia
Aéroport, comptoirs d’Air Canada Jazz et de Pascan Aviation Photo : Jean-François Deschênes