La pollution sonore dans le Saint-Laurent est néfaste pour les mammifères marins

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Des chercheurs de l’Institut Maurice-Lamontagne s’inquiètent de l’augmentation de la pollution sonore émise par les bateaux qui naviguent sur le fleuve Saint-Laurent. Alors que le gouvernement du Québec s’apprête à intensifier le trafic avec sa Stratégie maritime, les scientifiques ont démontré que le bruit des navires masque les ultrasons utilisés par les baleines pour s’alimenter et s’orienter.

Dans le Saint-Laurent, les mammifères marins émettent des sons pour s’orienter et communiquer sous l’eau, où la lumière se fait rare. Et pendant ce temps à la surface, des bateaux naviguent et produisent des bruits qui masquent le chant des baleines.

Au large de Rimouski, seulement, il en passe une vingtaine par jour. Et pour mieux comprendre les effets de cette pollution sonore, le chercheur en hydroacoustique à l’Institut Maurice-Lamontagne, Yvan Simard et son équipe ont placé des micros dans le fleuve pour enregistrer les bruits sous-marins.

Un navire marchand sur le fleuve Saint-Laurent.
On s’inquiète de l’impact du bruit des navires sur le comportement des baleines.  Photo :  ICI Radio-Canada

Ces micros ont été placés à des centaines de mètres de profondeur à 7 endroits différents dans le fleuve. Ils captent les sons des baleines, mais aussi ceux des bateaux.

« C’est un bruit qui interfère avec les communications des grandes baleines: la baleine bleue, le rorqual bleu, le rorqual commun. C’est des sons qui sont très graves, qu’on ne peut pas entendre nous-mêmes. »— Yvan Simard, chercheur, Institut Maurice-Lamontagne

 

Selon les chercheurs, l’intensité des bruits émis par les navires double chaque décennie. Cette pollution sonore se propage dans un rayon de plus de 100 kilomètres. Les chercheurs ignorent pour l’instant l’impact réel du bruit des navires sur le comportement des baleines.

Une baleine
Les habitats naturels des baleines sont menacés.  Photo :  ICI Radio-Canada

Toutefois, s’il continue à s’intensifier, les conséquences pourraient être graves. « On sait par exemple que dans certains endroits où l’activité humaine est importante, les animaux désertent ces régions-là, donc leur habitat est réduit et ce sont des habitats importants », mentionne monsieur Simard.

Jusqu’à maintenant, le trafic maritime sur le fleuve n’est pas assez important pour faire fuir les mammifères marins. Mais comme il risque d’augmenter au fil des années, les chercheurs estiment qu’il faudra rendre les navires plus silencieux ou changer leurs trajectoires pour maintenir l’habitat naturel des baleines.

 

D’après le reportage de Julie Tremblay
LA UNE : Les baleines s’orientent et communiquent par ultrasons.  Photo :  ICI Radio-Canada