« Ce jour-là, j’ai frôlé la mort » – Hugo Barrette

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Vous en avez probablement entendu parler, mais c’est dur de faire le bilan de ma qualification olympique sans parler du violent accident dont j’ai été victime le 27 octobre dernier.

Ce jour-là, j’ai frôlé la mort. J’en suis conscient. Je m’entraînais sur la piste de Cali, en Colombie, une piste particulièrement dangereuse en raison de sa difficulté technique.

J’étais vraiment au sommet de ma forme et jamais, je ne m’étais senti aussi rapide sur la piste.

En pratiquant un sport comme le cyclisme sur piste, nous sommes conscients que les accidents peuvent être très dangereux en raison des vitesses que nous atteignons.

Ils ne sont pas très fréquents, mais quand ils surviennent, ils sont majeurs.

Je le savais, mais je dois avouer que j’étais peut-être un peu trop confiant. Je crois que je n’ai pas été assez vigilant.

L’accident est survenu dans la deuxième courbe du parcours. Je suis descendu un peu trop bas, en ne regardant pas assez devant moi.

J’ai senti que j’allais perdre le contrôle. Donc, j’ai tenté de me ralentir, mais ça n’a pas fonctionné.

Probablement que sur une autre piste, j’y serais arrivé. Mais pas à Cali. Je devais rouler entre 60 et 80 km/h quand j’ai été catapulté hors de la piste.

J’ai été projeté directement au-dessus de la palissade, vers un poteau de béton.

J’ai vu le poteau arriver rapidement devant moi et je savais que j’allais m’y heurter. Heureusement, j’ai eu le réflexe de tasser ma tête, c’est donc mon dos qui a absorbé le choc.

Si je n’avais pas eu cette réaction, je ne serais probablement plus là aujourd’hui.

Ensuite, tout s’est passé très vite. J’ai été inconscient une trentaine de secondes avant de me réveiller. Ça criait dans le stade.

Les secouristes m’ont finalement mis un masque pour m’endormir. Quand je me suis réveillé, j’étais à l’hôpital.

Je savais ce qui s’était passé et pour quoi j’étais là. Étrangement, j’étais vraiment calme à ce moment. Je ne pensais pas aux conséquences que pourrait avoir cet accident sur ma vie d’athlète.

J’avais beaucoup de choses de cassées, mais je pouvais marcher.

C’était l’essentiel. Je n’étais pas paralysé et par-dessus tout, j’étais en vie. J’étais heureux d’être vivant et de ne pas avoir de séquelles majeures.

Bien que le vélo soit ma passion, ce n’était pas dans mes pensées. J’étais seulement reconnaissant. J’ai été chanceux parce que j’ai eu un soutien incroyable de mon entourage.

Mes amis cyclistes de partout sont venus me voir à l’hôpital, mes coéquipiers de l’équipe nationale ont même concocté une vidéo d’encouragements. J’étais vraiment touché.

Grâce à tout ça, je n’ai pas eu de moments de découragements durant lesquels j’aurais pu me demander pourquoi tout ça m’arrivait à moi.

Je crois que c’est ce qui m’a permis de me relever aussi rapidement. J’ai pu revenir à l’entraînement assez vite et j’ai décidé de profiter de cette chance.

Je ne me suis pas senti particulièrement effrayé quand j’ai fait mon retour en piste. C’est un sport dangereux et je ne peux pas commencer à avoir peur constamment.

La première fois que j’ai dû aller à de très hautes vitesses, c’est sûr que j’ai ressenti un petit stress, mais c’est vite disparu.

Cet événement a complètement changé ma façon d’aborder mon sport et la vie en général. J’apprécie maintenant chaque moment et je me présente à tous mes entraînements avec l’envie de me dépasser.

Après 5 ans de vélo à temps plein, c’est facile de se perdre et d’oublier l’essentiel en plein cœur de la pression et du stress.


À LIRE AUSSI :

 

Un texte d’Hugo Barrette
(Avec la collaboration de Sportcom)
LA UNE : Hugo Barrette après sa sortie de piste en Colombie